La Chronique Agora

Kamala Harris : Une promesse qui soulève des questions

Est-elle vraiment en mesure de changer la situation, ou s’agit-il d’une nouvelle manoeuvre politique ?

La question que nous nous sommes posée hier est la suivante : « A quel point nous prend-elle pour des imbéciles ? »

Mme Harris affirme qu’il est temps de changer. Etrange déclaration, pour une vice-présidente depuis trois ans et demi, dont le patron a été absent pendant la majeure partie de cette période. N’étiez-vous pas, en fait, la responsable ? Si ce n’était pas vous, alors qui l’était ? Et en quoi le fait de vous laisser les commandes changera-t-il quoi que ce soit ?

Mais attendez… La candidate démocrate promet quelque chose de nouveau : elle veut contrôler les prix. Elle considère l’augmentation des prix comme un délit, une « arnaque » envers les consommateurs.

Bonne nouvelle ! Les avocats, les administrateurs et les lobbyistes enverront leurs enfants dans des universités d’élite et se construiront des maisons sur la plage en Floride, avec l’argent qu’ils gagneront en discutant de ce que signifie cette arnaque.

Le commerce de détail des produits alimentaires est un secteur notoirement « à bas prix ». Les entreprises agroalimentaires transportent des millions de tonnes de produits – dont une grande partie est périssable – et réalisent des marges nettes inférieures à 2%. Si des entreprises cupides pratiquaient l’escroquerie avec autant d’ardeur, on pourrait penser qu’elles seraient en mesure d’obtenir un taux de rendement au moins supérieur à celui d’un bon du Trésor à deux ans.

La cupidité est l’un des « sept péchés capitaux » rendus célèbres par Tertullien au troisième siècle de notre ère. Il est considéré comme mortel ; direction l’enfer en aller-simple. Pourquoi les dirigeants d’entreprise risqueraient-ils la fournaise, pour tirer une marge nette aussi minime de la vente de concombres et de viande de boeuf hachée ?

N’est-il pas plus probable que la cupidité n’ait rien à voir là-dedans ? Les prix ont augmenté d’environ 2% par an pendant des décennies. Puis, lors de la débauche de dépenses de l’ère Trump-Biden – au cours de laquelle 15 000 milliards de dollars ont été ajoutés à la dette nationale – les prix ont grimpé en flèche. Est-ce une coïncidence ? Ou bien les autorités fédérales sont-elles elles-mêmes coupables d’un autre péché ancien, la débauche de la monnaie ?

Et Mme Harris n’était-elle pas là pendant tout ce temps (de 2021 à 2024), alors que le prix des denrées alimentaires augmentait de plus de 20% ? C’est elle qui, en l’absence d’un vrai président, aurait dû en assumer la responsabilité.

Les prix augmentaient au rythme le plus rapide depuis près de cinquante ans. Pourquoi n’a-t-elle pas mis fin à l’escroquerie ? Pourquoi avoir attendu que le problème soit en grande partie résolu avant d’agir ?

Mais si Mme Harris voulait vraiment empêcher les grandes entreprises d’arnaquer le public, nous avons une suggestion à lui faire…

Il s’agit de la plus grosse escroquerie de l’Histoire… et elle est passée sous le nez de Mme Harris.

Oui, elle était dans la salle de contrôle lorsqu’un projet de loi de 200 milliards de dollars, qui est devenu, non pas un projet de loi de 250 milliards de dollars, ni même un projet de loi de 500 milliards de dollars, ni même un projet de loi de 1 000 milliards de dollars. Il a grimpé à 2 000 milliards de dollars lorsque les autorités fédérales ont permis à l’industrie de la puissance de feu de réaliser « l’arnaque du siècle ». Responsible Statecraft rapporte :

« Le prix du Joint Strike Fighter s’élevait à 200 milliards de dollars en 2001. Aujourd’hui, les enfants nés cette année-là sont diplômés de l’université et l’avion n’est toujours pas prêt. »

L’avion en question est le F-35. La législation fédérale limite les marges de prix autorisées dont peuvent bénéficier les fournisseurs du secteur de la défense. Ainsi, au lieu de réaliser une marge de 10% sur un programme F-35 de 200 milliards de dollars, ils réaliseront une marge de 10% sur des coûts d’une valeur de 2 000 milliards de dollars.

Les vendeurs de tomates sont-ils plus avides que les vendeurs d’avions de guerre ? Pourquoi une augmentation de 20% des coûts alimentaires est-elle plus grave qu’une augmentation de 1 000% des coûts de la défense ? Et pourquoi Mme Harris devrait-elle mettre son nez dans quelque chose qui ne la regarde pas (le prix des bananes), tout en ignorant quelque chose qui relève de sa responsabilité (la maîtrise des dépenses militaires et l’obtention d’un accord équitable avec les contractants militaires) ?

Mais attendez, c’est de la politique. Elle n’est pas censée être prise au sérieux. Elle dépend d’une suspension volontaire de l’incrédulité – ou simplement de la stupidité – de la part des électeurs. Quoi qu’il en soit, Mme Harris peut compter sur leur coopération.

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