La Chronique Agora

Jusqu'où ira la dévaluation du dollar ?

** Aujourd’hui, un dollar permet d’acheter moins d’une demi-livre sterling, et pas même les trois quarts d’un euro. Le billet vert bien-aimé chute par rapport aux principales devises, atteignant de nouveaux sommets quasiment chaque semaine.

– Et les choses ne s’arrêtent pas là. En fait, impossible de dire où elles s’arrêteront. Nous penchons pour un arrêt brutal lorsque le dollar atteindra sa valeur intrinsèque — c’est-à-dire la valeur du papier sur lequel il est imprimé.

– Pendant ce temps, en corrélation inverse avec la dépréciation de la devise de réserve mondiale, les factures qu’elle est censée régler sont sur une trajectoire ininterrompue à la hausse. La guerre et les programmes gouvernementaux US opèrent les plus grandes ponctions, avec 600 milliards et 700 milliards de dollars par an respectivement. Ajoutez à cela quelques milliards consacrés aux infrastructures, le coût de la Sécurité sociale — au nom si ironique — et toute une série de "départements de ci et ça", et on obtient une dette nationale de 9 000 milliards de dollars environ… à quelques centaines de milliards près.

– Qui va payer pour tout cela ? Eh bien, les Américains paieront un peu… puis leurs enfants paieront un peu plus… et les enfants de leurs enfants paieront beaucoup plus… et ainsi de suite au fil des générations.

– L’un des impôts qu’ils se verront imposer s’appelle la taxe inflationniste. Cet impôt insidieux est la conséquence d’une augmentation de la masse monétaire. Chaque fois qu’un dollar est injecté dans l’économie américaine, tous ceux qui l’ont précédé perdent un peu de leur poids.

** Autrefois, les Romains rognaient leurs pièces pour parvenir au même résultat. Aujourd’hui, la Fed — que ses efforts pour mettre les Américains sur la paille n’ont pas découragée — se contente d’imprimer de nouveaux billets. Et plus il y a de dollars, moins ils ont de pouvoir d’achat. Moins ils ont de pouvoir d’achat, plus il faut de financement pour la dette en croissance constante. 

– Thomas Jefferson remarquait autrefois, au sujet de la dette léguée aux générations futures : "je pense sincèrement, tout comme vous, que les établissements bancaires sont plus dangereux que des armées en exercice ; et que le principe consistant à dépenser de l’argent devant être remboursé par la postérité, au nom du financement, n’est rien d’autre qu’une escroquerie à grande échelle des générations futures".

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