La dette américaine s’accumule au rythme de plus de 8 milliards de dollars par jour ; le jour du bilan se rapproche.
Mais quelle est cette odeur ?
Elle est répugnante. C’est comme si un raton laveur s’était retrouvé coincé quelque part sous le plancher et était mort. Impossible de s’en débarrasser sans démolir la maison.
C’est la décomposition du « système » américain, de son économie et de sa société, attachée à l’animal moribond qu’est la politique.
La semaine dernière, les électeurs ont rendu leur verdict. Mais le résultat des élections importe peu, car la punition sera la même : le public sera pendu, et la puanteur ne disparaîtra pas. Si la victoire de Kamala n’aurait fait que poursuivre le lent étranglement des Etats-Unis par les élites de l’Etat profond, la victoire de Trump risque d’entraîner plus d’agitation, plus d’inconnues et plus de drame.
La dette s’accumule au rythme de plus de 8 milliards de dollars par jour ; le jour du bilan se rapproche. Jour après jour, les autorités fédérales doivent financer et refinancer davantage de dettes. Mathématiquement, il n’y a aucune chance que cette histoire se termine bien. « Tous les chemins mènent à l’inflation », a dit Paul Tudor Jones.
Et politiquement, le problème est que ce type de leadership – qui favorise plus de dépenses, plus de déficits, plus de contrôle, plus de programmes, plus de lois, plus de réglementations, plus d’inflation et plus de guerres – ne conduit pas seulement à plus de dette. Il est en décalage avec ce que « le peuple » veut vraiment. C’est là que se trouve le véritable fossé de la société. Il ne se situe pas entre les républicains et les démocrates, mais entre les gens ordinaires et les élites.
James Nielson s’est exprimé sur la question :
« Il se trouve que [le peuple] est farouchement opposé à l’ouverture des frontières, qu’il est fier de l’héritage de son pays, qu’il n’apprécie pas de devoir payer l’énergie au prix fort pour lutter contre le ‘changement climatique’, qu’il n’aime pas du tout être malmené par les activistes du genre qui pensent que les femmes transgenres reconnues coupables de crimes, dont le viol, devraient être incarcérées dans des prisons pour femmes, qu’il trouve tout à fait ridicule toute cette agitation autour des pronoms, et bien d’autres choses encore. »
Le peuple n’aime pas non plus s’appauvrir ! Mais les décideurs s’en moquent. Le Wall Street Journal rapporte :
« L’économie de Biden est ‘glorieuse’ – aux yeux des riches »
Si vous écoutez les médias américains, vous aurez entendu parler plus d’une fois de la grandeur de l’économie de Trump ou de la splendeur de l’économie de Biden. « Si seulement les gens s’en rendaient compte », disent-ils.
Paul Krugman, par exemple, affirme que ce phénomène est une sorte de « morosité irrationnelle », une incapacité à reconnaître à quel point l’économie est glorieuse – un syndrome qui frappe typiquement les nuls, les marginaux, ceux qui ne rentrent pas dans les codes des élites. Pour eux, l’économie n’est pas si géniale que cela, poursuit le WSJ :
« L’économie de M. Biden a été glorieuse pour les libéraux aisés. Elle a été terrible pour la classe ouvrière. Les disparités socio-économiques se sont accrues ces dernières années en raison des politiques censées les réduire. Les plus aisés se sont enrichis tandis que les autres se sont appauvris. »
Le journal cite une étude de la Fed, qui montre que les personnes qui gagnent moins de 60 000 dollars ont pu augmenter leurs dépenses de 7,9% depuis janvier 2018, soit moins de la moitié que celles qui gagnent plus de 100 000 dollars par an. Au fur et à mesure que l’on monte dans l’échelle socio-économique, la vue devient de plus en plus belle ; mais en dessous des échelons supérieurs, elle est viciée et sombre…
Les sondages montrent, et ce n’est pas une coïncidence, que plus on est aisé et éduqué, plus on est susceptible d’être « satisfait » de l’économie de M. Biden.
« Les Américains qui possèdent des actions sont satisfaits lorsqu’ils voient leurs comptes retraite et leurs placements croître. L’indice S&P 500 a bondi de 50 % depuis janvier 2021. Il en va de même pour les Américains qui possédaient un logement avant la hausse des taux d’intérêt en 2022 et qui ont pu le refinancer à des taux d’intérêt historiquement bas. Mais d’autres ont vu l’inflation éroder leurs salaires et leur pouvoir d’achat. Ceux qui ne peuvent pas travailler à domicile dépensent beaucoup plus pour se ravitailler. Les nouveaux acquéreurs de logements dépensent des milliers de dollars de plus chaque mois en paiements hypothécaires que ceux qui ont acheté des logements avant l’entrée en fonction de M. Biden. »
Nous verrons si Trump y changera quelque chose.