La Chronique Agora

Insolvable, vous avez dit insolvable ?

▪ La semaine dernière, l’indice Dow Jones a atteint un nouveau plus haut de cinq mois, à 11 020 points. Les services d’information financière ont attribué cette augmentation à de nouvelles annonces disant que la Fed allait continuer à dévaluer le dollar. C’est vrai.

"Les traders ont fait grimper les cours mardi", a expliqué l’agence Associated Press, "après que le compte rendu de la réunion de la Fed du 21 septembre leur ait redonné espoir, en leur laissant penser que la banque centrale prendrait de nouvelles mesures pour relancer l’économie. La Fed avait dit […] s’inquiéter du fait que l’inflation était trop basse, et a laissé entendre qu’elle pourrait augmenter ses achats d’obligations gouvernementales et prendre d’autres mesures pour encourager le prêt".

C’est vrai ; les garants du pouvoir d’achat du dollar s’inquiètent de ne pas pouvoir dévaluer le dollar suffisamment vite pour "relancer l’économie".

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Voici donc la sagesse populaire qui guide la Nouvelle économie américaine. Les banques centrales et les politiciens honorent peut-être toujours les procédés traditionnels de création de richesse, consistant à accumuler des capitaux et à les réinvestir. Mais quand ces procédés traditionnels ne produisent pas les effets désirés à court terme, les chamanes de la Nouvelle économie n’hésitent pas à mettre en oeuvre les procédés traditionnels de destruction de richesse en émettant des dettes et en dévaluant les devises…de préférence les deux à la fois.

La dette et la dévaluation sont, selon eux, indispensables pour relancer l’économie jusqu’à ce que le secteur privé se remette.

▪ Cette théorie n’est pas sans failles.

Le secteur privé a beaucoup de mal à suivre quand le secteur public ne cesse de repousser la cage des buts toujours plus loin sur le terrain. Accumuler des dettes et dévaluer la devise pourraient produire des bénéfices économiques à court terme, mais à long terme, de tels procédés ébranlent la création de richesses. Les effets inverses sont d’ailleurs déjà visibles. L’économie américaine n’a pas produit de nouvel emploi depuis 1998. Par ailleurs, sa richesse par individu a à peine bougé au cours des 10 dernières années.

En l’an 2000, les Etats-Unis étaient le pays le plus riche du monde, en termes de revenus par adulte. 10 ans plus tard, ils sont à la septième place.

Si nous étendons notre analyse pour inclure TOUS les Américains, l’image de la richesse nationale est encore plus perturbante. Selon www.usdebtclock.org, les Américains doivent, en moyenne, 52 501 $ par personne. De plus, la part de dette nationale de chaque Américain s’élève à 176 173 $. Ces deux dettes cumulées atteignent un total de 228 674 $.

Dans l’autre colonne du registre, les Américains possèdent, en moyenne, une épargne nette de… vous êtes prêt ?… 979 $. Quand on voit ce chiffre, le mot "insolvable" nous vient inévitablement à l’esprit.

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