La Chronique Agora

L’inflation risque de percer la bulle dans les actions

Depuis 2008, la création monétaire a été gigantesque, et aucune devise n’a été épargnée.   

Depuis 2008, la création monétaire en dollars, euros, yens et autres devises a été gigantesque. L’inflation est TOUJOURS un phénomène monétaire. Il n’y a pas d’argent gratuit. S’il y a surproduction de monnaie, il y a hausse des prix.  

Les gens ont deux façons et seulement deux de disposer de leur argent : le dépenser en consommation, ou l’épargner.  

Les indices d’inflation suivent les prix de ce qui se consomme. Jusqu’à présent, la monnaie créée ne s’est pas massivement dirigée vers la consommation, puisque les indices d’inflation sont restés relativement contenus dans toutes les grandes zones monétaires.  

Jusqu’ici, l’inflation ne faisait que gonfler les prix des actifs

Si l’argent n’est pas dépensé, il est épargné et placé. Là aussi, il y a trois placements possibles : les actions, les obligations, l’immobilier. Tous les indicateurs et toutes les méthodes de valorisation de chacune des grandes zones monétaires montrent que les actions, les obligations et l’immobilier sont à des sommets jamais atteints, et sans cohérence avec la véritable création de richesse.  

La croissance de la masse monétaire a été infiniment supérieure à la croissance des biens et services produits (le PIB). Lorsque l’épargne se dirige vers les obligations, les rendements (et donc les taux d’intérêt) baissent. Il n’existe pas de mesure officielle de l’inflation, de ce qui n’est pas consommé.   

Jusque-là nous avons eu affaire à une inflation du prix des actifs car l’argent créé a été placé et n’a pas été consommé.    

Jusque-là… mais justement, le démarrage de l’inflation des prix à la consommation – maintenant de 4,4 % en France, en dépit du « bouclier tarifaire » – démontre que l’argent excédentaire qui était épargné commence à être dépensé.  

C’est le moment d’avoir des matières premières – et des actifs tangibles

Nous croyons – et l’histoire le démontre – que le paramètre le plus important qui détermine le rendement de votre portefeuille dans la durée est l’allocation d’actifs.   

Si vous achetez des actions durant un marché haussier, vous gagnerez probablement de l’argent (sauf si vous faites trop de mouvements et que vous payez des frais élevés). Si vous détenez des liquidités et de l’or durant un marché baissier, vous gardez des munitions et vous conservez un pouvoir d’achat élevé.   

Le fait est que : placer son argent dans les bons actifs au bon moment importe plus qu’une bonne sélection d’actions, de matières premières ou d’instruments de crédit. Si vous avez raison dans les grandes lignes, les détails importent peu.  

Nous ne disons pas que vous ne pouvez pas améliorer votre performance avec de l’expertise tactique (sélection d’actions, trading, spéculation). Mais ces mouvements tactiques sont des poches isolées d’opportunité. Ce sont des tendances secondaires que l’observation permet de détecter de temps en temps et dont on peut parfois tirer avantage en plaçant un peu d’argent spéculatif sur une courte durée.  

La tendance lourde actuelle est que tous les actifs financiers sont surévalués, contrairement aux actifs tangibles. La façon la plus simple de le saisir est de comparer la valorisation du Dow Jones à l’or comme nous le faisons régulièrement depuis 2018.   

Ce ratio vous indique – depuis 1998 – d’éviter d’acheter des actions à ce prix et de préférer l’or.   

En quelque sorte, c’est une mesure de l’inflation des actions. Une autre façon d’envisager cela est de regarder de quelle façon un lot de matières premières évolue en comparaison avec l’indice S&P500.   

Ceci permet de discerner la « toile de fond », de nous situer dans le cycle économique et le cycle de crédit. Nous utilisons l’indice CRB Jefferies des matières premières. Une baisse du ratio signifie que le prix des actions (mesurées par le S&P500) monte relativement aux prix des « choses » (mesurées par l’indice CRB). Nous observons que ce ratio paraît avoir touché un plancher en mars 2020.  

Ce n’est pas une coïncidence. Les actions ont capté toute l’attention depuis leur rebond, après leur chute de 35% durant les 23 jours de mars 2020. Mais toute cette création monétaire, ces relances et la dilatation du bilan des banques centrales ont renversé la situation.   

Mais désormais, avec l’inflation et la guerre, les matières premières sont aussi en hausse. Il faut parier sur les actifs « réels » – les métaux et l’énergie – et non sur les actions spéculatives.  

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