▪ Un nouveau rapport de l’OCDE intitulé Toujours plus d’inégalité : pourquoi les écarts de revenus se creusent nous apprend que les inégalités pèsent sur la croissance économique. Pour avoir de la croissance, il faut donc plus d’égalité. Thomas Piketty dirait même qu’il faut plus d’impôt sur la fortune.
Il ne choque personne que des organismes qui n’arrivent même pas à prévoir de façon fiable la croissance d’une année sur l’autre à paramètres inchangés puissent prévoir l’effet d’un changement d’hypothèse sur cette même donnée. C’est comme si, n’arrivant pas à prévoir la météo à trois jours dans un rayon de 10 km, vous prétendiez toutefois être capable de prévoir l’effet de 2°C de réchauffement climatique sur un continent.
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Pas besoin de se donner beaucoup de mal pour "faire du social", n’est-ce pas ? Il suffit simplement de taper sur les riches |
Je voudrai, cher lecteur, vous montrer aujourd’hui un très joli tour de magie statistique concernant la prétendue lutte contre les inégalités : raboter les revenus des gens permettrait de réduire le nombre de pauvres. Donc pas besoin de se donner beaucoup de mal pour "faire du social", n’est-ce pas ? Il suffit simplement de taper sur les riches.
Pour commencer, un pauvre est selon les statistiques quelqu’un qui vit avec moins de 60% (ou 50% pour l’INSEE) du revenu médian. En effet, dans les pays riches — où l’on n’est plus censé mourir de faim — on parle de pauvreté relative. Maintenant qu’est-ce que le revenu médian, vous demandez-vous ? Avant de poursuivre, il est très important de comprendre que ce n’est pas le revenu moyen.
▪ Moyen contre médian, une nuance de taille
Prenez cinq personnes dont les revenus mensuels s’échelonnent entre 1 500 et 5 000 euros. La première gagne 1 500 euros, la seconde 2 000 euros, la troisième 2 500 euros, la quatrième 3 000 et la cinquième 5 000 euros. Un statisticien calcule que le revenu moyen de ce quinté est de 2 800 euros. Bernard Arnault se joint à la population. Nous allons supposer que sa fortune — évaluée à 27 milliards d’euros — lui rapporte 10% et lui procure un revenu mensuel de 225 millions d’euros.
Notre statisticien recalcule le revenu moyen de la nouvelle population (le quinté plus Bernard Arnault) à 37,50 millions d’euros (225,0028 millions/6). Tout le monde est en moyenne devenu multi-millionnaire grâce à l’arrivée de Bernard Arnault. Ceci pour montrer que l’approche par la moyenne étant trompeuse, les statisticiens préfèrent la notion de revenu médian.
Le revenu médian sépare une population en deux parties égales. La moitié des gens gagnent plus que le revenu médian et la moitié des gens gagnent moins que le revenu médian. Raisonnons cette fois en revenu médian et reprenons notre quinté : son revenu médian est de 2 500 euros ; deux personnes gagnent plus, deux autres moins. Supposons à nouveau que Bernard Arnault rejoigne cette population. Nous avons donc alors : 1 500 ; 2 000 ; 2 500 ; 3 000 ; 5 000 ; 225 000 000. Le revenu médian s’élève avec l’arrivée de Bernard Arnault et devient 2 750 euros (moyenne entre 2 500 et 3 000) ; trois personnes gagnent plus et trois personnes gagnent moins.
▪ Attention : je sors la baguette magique statistique !
L’arrivée de Bernard Arnault, tout le monde en conviendra, introduit une profonde inégalité dans notre groupe. Thomas Piketty en a des boutons. Statistiquement, vis-à-vis de ce groupe profondément inégalitaire, un pauvre est celui qui gagne moins de 60% de 2 750 euros soit 1 650 euros. Notre groupe comprend donc un pauvre (celui qui gagne 1 500 euros).
La préconisation Piketty de lutte contre les inégalités étant appliquée, Bernard Arnault déménage dans un pays à la fiscalité plus douce avec ses 27 milliards d’euros de capital et sa petite valise en carton |
Maintenant, la préconisation Piketty de lutte contre les inégalités étant appliquée, Bernard Arnault déménage dans un pays à la fiscalité plus douce avec ses 27 milliards d’euros de capital et sa petite valise en carton. Notre groupe de six redevient un quinté avec beaucoup moins d’oppressante inégalité. Le revenu médian s’abaisse et revient à 2 500 euros. Vis-à-vis du quinté sans Bernard Arnault, un pauvre est celui qui gagne moins de 1 500 euros (60% de 2 500 euros). Eurêka, il n’y a plus de pauvre dans ce groupe de cinq. Voilà c’est magique.
"Casse-toi, riche con !" titrait Libération dont la rédaction prétend certainement lutter contre la pauvreté.
La France détient le record des prélèvements obligatoires et des impôts, juste derrière le Danemark ; 37% des Français perçoivent maintenant l’impôt comme une extorsion de fonds. La montée de la pauvreté et du chômage montre bien que la taxation et la redistribution ratent leurs objectifs.
Il serait temps de réaliser que l’inégalité n’a rien à voir avec la pauvreté. Une société harmonieuse repose d’abord sur l’égalité des chances et l’équité — non pas sur l’aigreur et les privilèges.
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