La Chronique Agora

Il y a cycles et cycles

** Que se passe-t-il avec les prix de la nourriture ?

* C’est bien connu, les matières premières agricoles sont très cycliques. Les prix grimpent ; les agriculteurs plantent plus. L’excès de récolte qui en résulte provoque une baisse des prix. Les agriculteurs réduisent donc la production, générant une nouvelle hausse. Les cours agricoles ont atteint des sommets en 74, 77, 80, 86, 94 et 98. Durant la période qui a suivi 98, les prix ont chuté jusqu’à ce qui pourrait bien être des planchers historiques — si l’on tient compte de l’inflation. A présent, ils sont à nouveau en hausse. En termes nominaux, l’indice CRB des softs est 150% plus haut que son plancher de 1993. Si l’on tient compte de l’inflation, les produits agricoles ont bien moins grimpé. Et si l’on calcule en euros ou en or… c’est encore moins.

* Que penser de tout cela ?

* Eh bien, il y a des grands cycles… et des petits cycles. Il y a des cycles agricoles… et des cycles monétaires. Il y a les cycles économiques… et les cycles historiques.

* Nous pensons qu’en ce moment, nous assistons à la rencontre de plusieurs cycles. Il y a un rebond naturel du cycle agricole, dans le cadre duquel les agriculteurs compensent la sous-production passée par une production en hausse. Nous pouvons nous attendre à voir les prix baisser en conséquence.

* Mais nous avons aussi un cycle monétaire, au cours duquel il y a sur-production de la devise de réserve mondiale. Cette sur-production se poursuivra probablement pendant quelque temps — provoquant une inflation sur tous les marchés mondialisés — en particulier les denrées alimentaires, les ressources et l’or.

* Et il y a aussi la tendance plus profonde : des milliards de gens qui survivaient autrefois grâce à une alimentation chiche et produite localement se joignent désormais à l’économie internationale. Ils déménagent dans les villes (cette année, la population urbaine serait plus importante que la population rurale, pour la première fois de l’histoire), gagnent de l’argent et achètent leur nourriture avec cet argent. Non seulement ils font appel aux marchés alimentaires mondialisés pour leur pain quotidien, mais ils veulent aussi plus de nourriture… et de la nourriture meilleure ; de la viande, par exemple, plutôt que simplement des céréales. La viande nécessite plus de production agricole… mettant ainsi sous pression la chaîne alimentaire toute entière. Et il y a des limites à la quantité de terre et d’eau disponibles pour produire de la nourriture. Selon certains experts, nous approchons de cette limite… voire nous l’avons dépassée.

* A un moment ou à un autre… à un endroit ou à un autre… la chaîne alimentaire cède. Encore aujourd’hui, des milliards de gens dépensent entre 50% et 75% de leurs revenus en nourriture. Que le prix du riz ou du blé double — comme ce qui s’est produit au cours des deux dernières années — et des millions de gens ont de sérieux ennuis.

** Les prix du brut ont atteint un nouveau record cette semaine.

* L’augmentation du pétrole était due à un nouvel accès de faiblesse du dollar, poussant les traders et les investisseurs à se ruer vers la sécurité de l’or noir et des autres matières premières, comme notre métal jaune préféré.

* Des inquiétudes quant à l’offre ont également fait grimper le prix, avec quelques perturbations au niveau des pipe-lines.

* Il y aurait moyen d’éviter ces problèmes, déclare notre expert pétrolier, Byron King.

* "Il existe une nouvelle technologie que l’on peut utiliser pour extraire le pétrole d’anciens puits apparemment secs depuis des décennies. Rien que cela pourrait ajouter plusieurs centaines d’années aux réserves pétrolières américaines".

* "Le potentiel réellement extraordinaire réside dans le fait que cette méthode pourrait se révéler être un moyen unique et économique d’extraire des réserves pétrolières sur le sol américain se montant à trois fois celles de l’Arabie Saoudite".

* "Selon le département de l’Energie US, en mettant ceci en place, on ‘pourrait apporter jusqu’à trois millions de barils par jour pour réduire les importations pétrolières, améliorer la sécurité énergétique et nourrir la croissance économique’."

* A suivre…

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