La Chronique Agora

Il existe toujours un marché haussier quelque part (1)

Par Isabelle Mouilleseaux (*)

A tout moment, il y a toujours quelque part un marché haussier (bull market) dans lequel vous pouvez investir et où le potentiel de gain est important. Il faut juste savoir où le trouver.

Voilà trois mois que les marchés n’en finissent pas de chuter, et pourtant, le marché auquel je pense s’emballe depuis cet été, pour atteindre en ce moment même des sommets.

Avant d’aller à sa recherche, faisons un rapide point sur les marchés financiers. La définition officielle d’un marché baissier (bear market) est la suivante : un marché est dit baissier lorsqu’il a perdu au moins 20% depuis son point le plus haut. Comparons la situation réelle des marchés à cet étalon.

Commençons par le MSCI World Index (marchés actions mondiaux)
Il est entré dans un bear market le 11 juillet dernier. A cette date, il avait déjà perdu 20% sur son point haut atteint en octobre 2007. Et a priori, nous sommes toujours bien embourbés dans ce marché baissier, puisque l’indice a à ce jour décroché de 55% sur son plus haut.

Le marché des matières premières ?
Il ne s’en tire pas mieux. Pétrole, blé, cuivre, nickel, maïs… toutes les matières sont orientées à la baisse. Même l’or a décroché de ses plus hauts ! La classe d’actifs n’a pas été épargnée. L’indice représentatif du secteur, le CRB, a chuté de 55% depuis son point haut du mois de juin.

Les marchés actions ? -50% en moyenne
Prenez le CAC : il a perdu 48% depuis son point haut durant l’été 2007. Et jusqu’à 54% il y a quelques jours quand l’indice touchait son point bas. Le Dax allemand et le S&P ? Même chose, mêmes ordres de grandeur.

L’indice Hang Seng ? -52% sur son point haut (et jusqu’à -66% fin octobre) ! Le RTS russe ? Même combat, en pire…

Partout les Bears sont aux commandes. Sauf sur un marché…

Mieux maintenant
Pendant que toutes les Bourses de la planète craquaient, une devise en particulier a fait un véritable tabac : le yen japonais. Il a progressé sauvagement contre toutes les autres monnaies. Alors même que les marchés actions décrochaient en coeur, le yen était propulsé vers des sommets. Et ceci était prévisible.

Combien de fois vous ai-je parlé du débouclage du carry trade ?
Ce débouclage est en cours depuis cet été notamment. C’est lui qui a propulsé la monnaie japonaise à la hausse contre la plupart des grandes monnaies les plus travaillées sur le Forex.

Pendant des années, les investisseurs ont emprunté du yen quasiment gratuitement (à taux 0%) pour aussitôt le revendre contre des dollars, des euros… sur les marchés. Et ceci afin d’investir dans des placements à haut rendement (autres monnaies à fort rendement, marchés actions, marchés des matières premières…).

Ces investisseurs ont gagné beaucoup d’argent grâce à cette méthode. A coup d’investissements à fort effet de levier, ils arrivaient à faire des miracles. La victime était le yen. A peine l’emprunt contracté, le yen était vendu sur le Forex. Un lynchage en règle qui durait depuis des années.

Le yen a une spécificité bien particulière
Il est inversement corrélé aux marchés actions. Quand les marchés actions grimpent, le yen est faible. Quand les marchés actions chutent, il monte en puissance et gagne en valeur.

Voilà pourquoi il ne faisait aucun doute que cette montagne astronomique d’emprunts libellés en yens serait débouclée et propulserait le yen à la hausse, à la moindre correction des marchés actions…

Toute bonne chose a une fin…
Tout allait bien dans le meilleur des mondes, jusqu’à ce que le marché immobilier américain se retourne, que les subprime apparaissent, et que les banques soient prises à la gorge. Les investisseurs ont été obligés de vendre leurs positions profitables pour couvrir leurs pertes.

Et comme tout le monde a fait la même chose au même moment, une formidable vague de ventes d’actifs a déferlé sur la planète finance. La course était lancée. Les premiers à vendre sont ceux qui s’en tireraient le mieux, les derniers arrivés s’en tireraient avec pertes et fracas.

Une course contre la montre était amorcée…
Aussitôt les actifs vendus, les investisseurs rachetaient du yen sur les marchés pour rembourser leurs emprunts en yens. Il fallait faire vite car la valeur du yen remontait au fur et à mesure du débouclage du carry trade et de la chute de la valeur des actifs, générant des pertes de change pour les retardataires et les moins réactifs. Une course contre la montre était amorcée…

Toutes les devises clés en ont fait les frais. Toutes ont décroché contre le yen. A commencer par le dollar.

Et maintenant ?
A votre avis, que va-t-il se passer si les marchés actions rebondissent ? Si l’aversion au risque tend à s’atténuer ? Alors le yen sera à nouveau vendu. Et si les marchés rechutent ? Le yen reviendra en force, aversion au risque oblige.

Le pire de la crise économique est devant nous. Voilà pourquoi les marchés actions n’ont probablement pas encore touché le fond. Ce qui ne veut pas dire qu’entre-temps ils ne peuvent pas rebondir. Soyons clairs…

Logiquement, on peut donc imaginer que la hausse du yen n’est pas terminée. L’incroyable bull market commencé cet été n’est pas encore mort.
[NDLR : Et pour vous aider à en profiter, voici un moyen tout trouvé…]

Meilleures salutations,

Isabelle Mouilleseaux
Pour la Chronique Agora

(*) Isabelle Mouilleseaux rédige chaque jour l’Edito Matières Premières & Devises (Publications Agora), une lettre internet gratuite consacrée au marché des matières premières. Passionnée depuis toujours par la Bourse et par tous les marchés financiers, Isabelle s’est spécialisée dans les matières premières et veut permettre à l’investisseur particulier de découvrir et de comprendre l’investissement sur ce marché des matières premières.

L’Edito Matières Premières & Devises est bien plus qu’une chronique quotidienne. C’est un pôle d’activités centré sur les matières premières qui vous donne les moyens de suivre et de maîtriser ces marchés ! Vous pouvez recevoir gratuitement l’Edito Matières Premières & Devises en cliquant ici.

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