Comme vous le savez, nous sommes intéressé à La Chronique par l’évolution des taux du marché obligataire américain.
Les taux montent. Peuvent-ils mettre en danger le créditisme qui sévit en Europe et comment se fait-il que l’Italie trouve toujours de l’argent pas cher ? Peuvent-ils mettre en danger les valorisations stratosphériques des marchés actions, s’interroge Bill Bonner ?
Un lecteur sagace fait ce commentaire :
« Il est reconnu que la règle de diversification est pleine de bon sens et a pu s’avérer efficace dans le passé.
Cependant, lorsqu’on considère la montagne astronomique de dettes au niveau mondial, laquelle ne cesse de croître, le comportement aberrant des banques centrales, des gouvernements, des investisseurs, des marchés, on peut se demander si le bon sens a encore ‘cours’ aujourd’hui !
Je fais partie de ceux qui s’attendent à l’un des plus grands krachs financiers de l’histoire au cours des quelques années à venir, d’abord sur le marché des actions.
Attendu que presque tous les actifs sont aujourd’hui surévalués par rapport à l’économie réelle (actions, obligations, immobilier), que le dollar est également surévalué depuis longtemps sur le marché des changes, que le dégonflement brutal de la bulle actions devrait anéantir une masse monétaire considérable, je crains que l’on n’assiste à un éclatement de ces trois bulles en cascade, les unes après les autres, dans un laps de temps relativement court.
Il en résulterait non pas une hyper inflation, mais une hyper déflation incontrôlable détruisant une montagne de dettes par cessation de paiement.
Dans ce cas, la règle de diversification deviendrait inopérante, tous les actifs perdant de la valeur, sauf théoriquement la monnaie (le cash) elle-même, mais comme les banques ne pourraient plus en garantir la valeur et qu’elles seraient en faillite… il resterait quel actif pour échapper à la grande spoliation de l’épargnant ?
Hormis le krach de 1987 que je place à part, nous avons assisté à deux krachs considérables, celui de 2008 ayant même failli conduire à la faillite mondiale des banques, il s’en est fallu de peu.
Le CAC 40 n’a toujours pas retrouvé son niveau du 1er août 2000, ni celui de mai 2007, malgré l’usage intensif de la ‘planche à billets’. Je ne peux m’empêcher de penser à la faillite de John Law, et à la banqueroute des deux tiers sous le Directoire, mais à une échelle mondiale… »
Je ne vois que deux actifs pour échapper à la grande spoliation de l’épargnant, l’un robuste, l’autre peut-être « antifragile » au sens de Taleb.
Le premier est l’or. Une monnaie marchandise validée par 5 000 ans d’histoire.
Le deuxième est le bitcoin (ou les cryptomonnaies au sens large), un système de paiement décentralisé, non contrôlé par les banques centrales dont les unités de compte sont limitées par un algorithme. Bitcoin est nouveau et par conséquent son « antifragilité », sa capacité à sortir amélioré du grand désordre qui s’annonce, reste à prouver.
Mais il n’est pas interdit d’être optimiste !