Bruno Le Maire a accepté de débattre avec le Groupe de la gauche démocrate et républicaine de l’Assemblée nationale, ce qui n’annonçait rien de bon pour les entreprises.
De fait, la douche n’est pas froide mais absolument glacée pour tous les entrepreneurs de ce pays qui se sont mobilisés et se mobilisent chaque jour pour créer de la croissance, de la richesse et de l’emploi malgré une bureaucratie qui cherche à les étouffer en jouant aux inspecteurs des travaux finis.
Bruno Le Maire vient en effet d’annoncer que l’impôt sur les sociétés serait « fléché » pour rembourser la dette contractée pendant la pandémie, faisant mine d’affirmer que cette dette est due aux entreprises.
Pas un mot, bien entendu, sur l’augmentation constante et ubuesque des dépenses publiques qui a permis à nos cinq millions de fonctionnaires de prospérer sans risque en s’occupant à des missions de plus en plus souvent occupationnelles.
Ce qu’a dit Bruno Le Maire devant les députés socialistes
Pour que chacun comprenne bien l’ampleur des dégâts, il faut lire les propos hallucinés et hallucinants de l’écrivain devenu (sur un malentendu) ministre de l’Economie Bruno Le Maire.
Ils sont à pleurer (de rire, si leurs conséquences n’étaient pas si tragiques)…
« Nous avons permis aux entreprises de résister à cette crise, grâce aux aides mobilisées par l’Etat pour les soutenir, comme le fonds de solidarité, les prêts garantis par l’Etat ou le chômage partiel. Les entreprises vont rendre ce qu’elles ont réussi à obtenir grâce à la protection de l’Etat, c’est une solution juste et efficace qui mérite en tout cas d’être étudiée. »
Et voilà le bouc-émissaire désigné pour la postérité : l’entrepreneur, que l’Etat a protégé, que l’Etat a sauvé pendant la crise et qui maintenant doit « rendre » ce qu’il a « réussi à obtenir », ce voleur, ce « coronaprofiteur », comme dit Mélenchon.
Pour tous ceux qui croient encore qu’il y a eu une once de libéralisme et de bon sens dans la Macronie, Bruno Le Maire vient de révéler qu’il s’agit d’une erreur complète et absolue.
Dans la vision du monde de la Macronie, il y a l’Etat qui fait la richesse et qui protège, et il y a les entreprises qui en profitent et qui « réussissent à obtenir » des aides qu’elles doivent rendre.
Les bases d’une taxation nouvelle des entreprises sont posées
Pour l’instant, Bruno Le Maire propose que le remboursement de la dette se fasse par un fléchage de l’impôt sur les sociétés sans augmentation de taux. Son pari (et l’on sait désormais ce que les paris de la Macronie coûtent au simple citoyen) est que le retour de la croissance améliorera le rendement de l’impôt sur les sociétés.
Dès que la croissance sera revenue, on pourra donc réserver le surplus de recettes au remboursement de la dette. Ceci suppose bien entendu que ce surplus suffise à payer.
Comme Bruno Le Maire n’a guère d’illusions sur le sujet, il précise que d’autres économies interviendront, notamment grâce à la réforme des retraites, dont on sait qu’elle sera essentiellement payée par les classes moyennes et supérieures du secteur privé.
Et bien entendu pas un mot sur un effort qui serait demandé aux fonctionnaires.
Les mauvais calculs de Bruno Le Maire
On est évidemment sous le choc des calculs absurdes de Bruno Le Maire. L’analyse de la dernière situation mensuelle de l’Etat pour décembre 2020 montre que les entreprises ont payé, en pleine année de confinement un impôt sur les sociétés supérieur de 10% à celui de 2019… L’impôt a rendu plus de 36 milliards, contre 33 l’année précédente. Loin de s’être défaussées, les entreprises ont donc accru leur effort fiscal en pleine de récession de 8,3% du PIB.
Il est d’ores et déjà évident qu’il n’y aura pas de « retour » à une meilleure situation, puisqu’il n’y a pas eu de baisse de la contribution des entreprises aux dépenses publiques pendant la crise, mais au contraire une hausse. Donc… pour que l’impôt sur les sociétés rende encore plus à l’avenir pour rembourser la dette, il faudra l’augmenter.
Tous les entrepreneurs ont compris le problème : cette mesure annonce un renchérissement du coût des dividendes, et donc un appauvrissement des entrepreneurs, désignés responsables de ce merdier.
Et pendant ce temps, ceux qui n’ont pas commandé de masques FFP2 dans les temps, qui ont traîné les pieds pour mener une campagne de tests, puis de vaccinations, ceux qui ont évité de mobiliser les lits de réanimation du secteur privé, tous ceux-là continuent à donner des leçons de morale et à se lamper sur le dos des autres comme avant la guerre.
Normal, ils ont « protégé » les entreprises.