La Chronique Agora

Un hiver cauchemardesque

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Poursuivons nos prédictions sur l’avenir avec un coup d’œil sur un hiver plus ou moins éloigné, et sur les conséquences des politiques publiques mises en place en ce moment.

Aujourd’hui, nous allons poursuivre notre récit d’un hiver cauchemardesque aux Etats-Unis.

Au préalable, voici déjà ce que nous apprennent…

… CGS News :

« Après la Californie, devenue en début d’année le premier Etat interdisant les tondeuses à gazon et les souffleurs de feuilles thermiques, d’autres Etats, dont ceux de New York et de l’Illinois, envisagent de prendre des mesures semblables. »

Et le Washington Post :

« Environ 45% des foyers souffrent des augmentations de prix, selon une étude réalisée sur près de 1 600 personnes entre le 3 et le 16 novembre. Environ 1 sur 10 a déclaré que c’était un problème assez grave pour affecter son niveau de vie, et 35% l’ont décrit comme ‘modéré’.

Les effets se font le plus ressentir dans les foyers ayant de faibles revenus, 71% de ceux qui gagnent moins de 40 000 $ par an déclarant qu’ils ont eu des difficultés, par rapport aux 47% ayant un revenu intermédiaire, et aux 29% considérés comme ayant un revenu élevé.

‘La plupart des foyers ayant de faibles revenus souffrent déjà’ a déclaré Mohamed Younis, rédacteur en chef de Gallup. ‘Vous pouvez imaginer ce que ce sera au cours des prochains mois, si cela s’aggrave encore’. »

Cet hiver va être rude, pour les plus pauvres d’entre nous.

Aujourd’hui, nous observons cependant un autre hiver, plus rude, plus long, et qui se situe dans l’avenir.

Quelles sont les chances qu’un effondrement économique stupéfiant, un chaos social et politique, une hyperinflation et une révolution, se produisent ?

Une sur deux ? Une sur dix ? Nous l’ignorons.

Mais poursuivons notre récit « historique » débuté hier.

A vous de décider de son degré de probabilité.

A l’aveuglette

Dans les années 2020, les principaux gouvernements du monde se sont engagés dans deux politiques remarquablement peu plausibles, mises en lumière par les articles ci-dessus.

Premièrement, ils « ont opéré une transition » vers une économie post-combustibles fossiles, en se fixant un objectif spécifique concernant la température de la planète.

Deuxièmement, ils ont financé leurs programmes avec de l’argent fraîchement sorti de la « planche à billets ».

Aucune de ces principales puissances – l’Europe, les Etats-Unis, le Japon, ou la Chine – ne possédait de l’argent réel.

L’argent réel – adossé à l’or – avait été supprimé en 1971, quand Nixon avait annoncé la fin du « guichet de l’or » : à partir de ce moment-là, le gouvernement américain n’a donc plus honoré sa promesse de convertir en or les dollars que lui présentaient les banques centrales étrangères.

Depuis, ils avançaient tous à l’aveuglette.

Cela avait fonctionné plus ou moins pendant les trente années suivantes, les habitudes, principes et coutumes hérités du passé empêchant les politiciens et les banques centrales de faire n’importe quoi.

Les déficits étaient contenus, pour la plupart. « L’argent de la planche à billet » demeurait rare. A la fin des années 1990, le ratio dette/PIB des Etats-Unis était même en baisse.

Progressivement, ces réflexes qui avaient fait leurs preuves ont cédé face à la construction d’empire, aux « stimulus » fantaisistes… et aux tentations liées à l’argent gratuit.

Dès 2021, toutes les économies du monde enregistraient d’importants déficits et s’orientaient vers la faillite.

Une surdépendance aux énergies renouvelables

Pourtant, au lieu de faire marche arrière pour leur permettre de se redresser, les politiciens ont mis les bouchées doubles, surtout dans le secteur de l’énergie.

Les moteurs à combustion interne ont été pénalisés. Les véhicules électriques ont été subventionnés. Les centrales ont été déclassées. Les oléoducs ont été fermés. De nouveaux puits de pétrole n’ont pas été forés. Les réservoirs de stockage ont été abandonnés.

Pour ne rien arranger, l’inflation a freiné l’investissement dans tous les nouveaux projets énergétiques. Dans un contexte politique et financier instable, personne n’avait envie de construire de nouvelles centrales ou raffineries.

Les énergies solaire et éolienne ont eu du mal à se maintenir. Contrairement aux générateurs fonctionnant au pétrole, elles étaient inactives la plupart du temps. La nuit, par exemple, les panneaux solaires ne servaient à rien. Et il n’y avait aucune garantie qu’elles ne seraient pas inactives au moment précis où vous en auriez besoin.

En théorie, on pouvait le compenser en augmentant la capacité, pour offrir une confortable « marge d’erreur ». Mais cela impliquait des « investissements » encore plus considérables dans de nouvelles sources d’énergie.

En pratique, il était impossible de développer des capacités de production et de stockage suffisantes, avec les énergies renouvelables, en vue de remplacer la production plus efficiente de ces bons vieux pétrole, gaz et charbon, motivée par les marchés, et qui avait fait ses preuves.

L’offre étouffée par la bureaucratie

C’était une question de vie ou de mort.

Après tout, en 1900, le monde n’utilisait que 50 exajoules d’énergie, à peu près, pour faire vivre 1,6 milliard d’humains.

En 2021, il en utilisait 11 fois plus pour faire vivre cinq fois plus d’habitants.

Qu’allait-il se passer, si l’électricité était soudain coupée ?

Le système d’énergie, de 1900 à 2020, avait été développé au sein d’une économie en grande partie libre et grâce à de l’argent fiable (jusqu’en 1971).

Il avait été construit sans subventions ni crédits d’impôt… et s’adaptait facilement aux pressions de l’offre et de la demande.

En revanche, le système de « transition » post-2020 était différent. Il avait été orchestré par des technocrates, régulateurs, politiciens et individus fourrant leur nez partout. Il avait été pensé par le gouvernement, et non par des entreprises privées.

Mais un gouvernement est très différent du secteur privé.

Les entreprises gagnent de l’argent en proposant des biens et services – comme l’essence – et en réalisant un profit. Les gouvernements ne produisent jamais un seul litre d’essence.

Au contraire, ils réglementent, restreignent, coupent et contrôlent. Autrement dit, ils retranchent, ils n’ajoutent rien.

Un effondrement systémique

Sur le papier, l’offre d’énergie – qui provenait essentiellement de « nouvelles sources » extrêmement subventionnées, inefficientes et soumises au contrôle central – était adéquate.

En pratique, le système – à l’image de l’économie soviétique – était rigide et friable.

Ensuite, par une nuit particulièrement froide – sans soleil et sans vent, et les températures chutant au-dessous de zéro dans la moitié du pays – sa défaillance a été totale.

Le système électrique s’est écroulé. Les valves ont gelé. Les fusibles ont sauté. Les câbles recouverts de glace sont tombés.

La traversée de la nuit venait de commencer.

A suivre.

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