Troisième épisode de nos prédictions sur l’avenir des Etats-Unis. Aujourd’hui, le froid s’aggrave, et la politique du tout électrique montre ses limites.
Rappelez-vous, nous avons commencé mardi dernier notre analyse en nous demandant ceci : et si, au lieu de faire des prévisions trop négatives, nous étions trop positif, optimiste et panglossien ?
Ne devrait-on pas étudier cette possibilité ?
Et donc, nous avons observé le côté sombre.
Aujourd’hui, nous poursuivons le récit d’un hiver cauchemardesque aux Etats-Unis, dans un futur proche.
Mais d’abord, regardons les nouvelles. Les « chiffres de l’emploi » publiés vendredi dernier sont pathétiques.
Selon CNBC :
« L’économie américaine a créé beaucoup moins d’emplois que prévu, en novembre, signe que les embauches avaient commencé à ralentir avant même la nouvelle menace du Covid, a déclaré le département du Travail. »
La véritable histoire est bien pire. Si vous observez les heures travaillées – qui mesurent réellement le volume du travail – vous constatez qu’elles ont progressé selon un taux annuel moyen de 0,3%, ces 14 dernières années.
C’est plus lent que la croissance de la population sur la même période, laquelle a été d’environ 0,8% par an, en moyenne.
Autrement dit, l’économie réelle n’a pas progressé du tout. Les emplois réels non plus.
Où cela mène-t-il ? C’est ce que nous allons voir dans notre « récit » de la crise à venir.
Un système fragile
Comme nous l’avons vu hier, tout a commencé lorsque le réseau électrique s’est effondré.
Sur le papier, les capacités étaient suffisantes, pour maintenir la distribution d’électricité. Cependant, en pratique, le « mix énergétique » solaire, éolien, et provenant d’autres sources « renouvelables » – extrêmement manipulé et contrôlé de manière centralisée – était plus fragile qu’il n’y paraissait.
En l’absence d’honnêtes signaux de prix pour les guider (tout était soit subventionné, soit pénalisé), et perturbés par une inflation qui progressait rapidement, les investisseurs n’avaient placé que peu de nouveaux capitaux dans le secteur de l’énergie.
Et quand des investissements avaient été réalisés – grâces aux avantages accordés par le gouvernement – ils s’étaient portés sur des projets politiquement attractifs mais souvent très peu productifs.
Et ce qui devait arriver arriva.
Un hiver très froid. Un ciel nuageux. Aucun vent.
Le réseau électrique du pays – ou sa majeure partie – s’écroula purement et simplement.
Des systèmes en carafe
Les propriétaires de maisons avaient été incités à passer au chauffage entièrement électrique. C’était plus « écologique », leur avait-on dit.
Les prix de l’électricité avaient été plafonnés, pour favoriser la « Grande Transition ». Les moteurs à combustion interne avaient été interdits. Les forages pétroliers avaient été réduits.
Et donc… quand l’électricité a été coupée… que pouvaient faire les gens ?
Certains se sont blottis devant des cheminées. D’autres se sont réfugiés dans les écoles et les bâtiments publics. Mais ils ont fini par se refroidir, eux aussi.
Les générateurs de secours fonctionnaient jour et nuit. Mais le carburant s’est épuisé. Sans électricité, les pompes ne pouvaient pas fonctionner. Les voitures électriques ne pouvaient plus être chargées.
Pratiquement toute la production du pays et tous les systèmes de livraison dépendaient de logiciels. Or les logiciels fonctionnaient sur des ordinateurs, et les ordinateurs fonctionnaient grâce à l’électricité.
Désormais, l’électricité dépendait du soleil, du vent, et du soutien d’une réserve d’énergie insuffisante provenant de sources traditionnelles.
Jusqu’à ce que le réseau soit rétabli, rien, pratiquement, ne pouvait bouger.
D’un bout à l’autre des Etats-Unis, des foules de gens affamés ont envahi les magasins. Ce n’était pas pour mettre la main sur les dernières baskets à la mode ou des téléviseurs grand écran, mais pour de la nourriture.
Parmi la foule, il y avait aussi bien des personnes dépendantes de la sécurité sociale que de jeunes voyous. Les systèmes de gestion des stocks contrôlés électroniquement étant « déconnectés », et les camions à l’arrêt, les rayons se sont rapidement vidés et n’ont pas été regarnis.
Gelés et accablés
Dans les campagnes, c’était mieux, au départ.
Des vaches ont été abattues dans les prairies.
Les gens du coin ont sorti leurs citernes de carburant agricole pour se chauffer. Beaucoup d’entre eux avaient encore des poêles à bois. Et des armes, dont ils se sont servis pour repousser les réfugiés venus des villes.
Mais, même à la campagne, les exploitations agricoles n’étaient plus auto-suffisantes. Peu d’agriculteurs élevaient des poulets ou des porcs. A la place, ils cultivaient des céréales lucratives, comme le blé ou le soja.
Comme leurs cousins des villes, ils dépendaient de l’approvisionnement à flux tendu des magasins d’alimentation locaux, au lieu de conserver des vivres chez eux.
Ensuite, dans tout le pays, les tuyaux ont explosé, les toilettes se sont fendues, les animaux de compagnie ont commencé à disparaître, les caves ont été inondées et les plafonds se sont endommagés.
Les gens avaient faim… froid et ils étaient accablés.
Un coup de poing dans le ventre
Au bout de deux semaines, l’électricité a été rétablie dans la majeure partie du pays… Et les gens ont fait le compte de ce qu’ils avaient perdu.
Des milliers de personnes étaient mortes – des gens âgés pour la plupart – de froid, de stress et de faim.
« Tout va revenir à la normale » a déclaré le président Buttigieg. Mais « la normale » n’était plus réalisable. Quelque chose d’autre s’était brisé. Quelque chose de plus important.
Voici comment l’exprime un titre de The Daily Beast du samedi 4 décembre 2021 :
« L’Amérique est à un choc près de renoncer à la démocratie. »
Désormais, ce choc s’était produit. Et toute la nation avait tremblé, s’était tordue de frayeur, de douleur et de faim.
L’hiver cauchemardesque était sur le point d’empirer.
Nous nous pencherons la semaine prochaine sur les jours les plus dur… puis sur le retour du printemps.