La Chronique Agora

La guerre et l’argent

Bullet burning through a one hundred dollar bill on top of an american flag is depicting the concept of war, power and money

La plupart des sujets n’ont pas beaucoup d’importance. Deux d’entre eux sont cependant très importantes : la guerre et l’argent.

« Le cynisme est une attitude caractérisée par une méfiance générale à l’égard des motivations des autres. Un cynique peut avoir un manque général de foi dans les personnes motivées par l’ambition, le désir, l’avidité, la gratification, le matérialisme, et les opinions qu’un cynique perçoit comme vains, inaccessibles ou finalement dénués de sens. » – Wikipedia

Aujourd’hui, nous allons ajouter un mot à notre vocabulaire… et donner un coup de pouce à tous ceux qui tentent de comprendre les politiques publiques.

Le cynisme remet en question les motivations des autres. Notre mot, « cynisme », est un moyen d’éviter d’être lésé par eux.

Dans la vie publique, on prétend améliorer le monde. « Faites ceci », disent les uns, « faites cela », disent les autres. Le cynisme nous explique ce qu’il se passe vraiment : ce qu’ils proposent ne marchera pas… et ceux qui le proposent sont des imposteurs.

Hier, nous avons reçu le dernier rapport sur l’inflation américaine. Le New York Post rapporte :

« L’inflation a augmenté plus que prévu le mois dernier, ce qui réduit les espoirs d’une nouvelle baisse importante des taux d’intérêt de la part de la Fed. 

L’indice des prix à la consommation a augmenté de 2,4% par rapport à l’année précédente en septembre, ce qui est supérieur à la hausse de 2,3% attendue par les économistes, a déclaré le département du travail jeudi.

D’un mois sur l’autre, l’IPC a augmenté de 0,2%, soit une hausse plus forte que celle de 0,1% attendue par les économistes, mais égale à celle de 0,2% enregistrée en août. »

L’inflation « de base » – une mesure très surveillée par les économistes qui exclut les coûts volatils de l’alimentation et de l’énergie – a augmenté de 3,3% par rapport à l’année précédente, dépassant également les prévisions des économistes qui tablaient sur une augmentation de 3,2% d’une année sur l’autre.

La Fed avait promis de stimuler l’économie avec des taux bas. Mais elle les a maintenus beaucoup trop bas pendant beaucoup trop longtemps. La croissance du PIB a ralenti. Aujourd’hui, la Fed ne peut pas augmenter les taux pour lutter contre l’inflation, car la dette est trop importante. Des taux plus élevés entraîneraient l’effondrement de l’économie. C’est « l’inflation ou la mort ». La Fed n’a d’autre choix que d’imprimer des billets, afin de réduire la valeur réelle de la dette.

Que faire ?

L’un de nos amis français a cité son père, un vrai cynique, qui disait : « Quoi qu’ils te disent de faire, fais le contraire. »

Son père était maire d’une petite ville de France en 1944. Un soldat allemand avait été abattu à proximité de la ville. L’officier allemand lui a demandé de rassembler tous les habitants de la ville sur la place du village le matin.

« C’était une condamnation à mort, explique notre ami. Il y aurait des représailles. Peut-être que dix citoyens seraient tués. Peut-être tous. Alors, mon père a fait passer le mot… et ils sont tous allés se cacher dans les bois. »

Le cynisme peut vous protéger dans de nombreuses circonstances. Par exemple, un courtier en Bourse vous dit qu’il a trouvé le « prochain Nvidia ». Le cynisme vous pousse à vous demander pourquoi il ne garde pas cette information pour lui. Le cynisme vous encourage à dire « non ».

Mais le cynisme est particulièrement utile pour évaluer les politiques publiques et leurs effets sur votre patrimoine.

Comme le disait Ronald Reagan, la phrase la plus dangereuse est la suivante : « Je travaille pour le gouvernement et je suis là pour vous aider. » Le cynisme vous dit que tout ce qui vous sera proposé sera une arnaque et un échec.

La plupart des sujets n’ont pas beaucoup d’importance. Mais deux d’entre eux sont très importants : la guerre et l’argent. C’est pourquoi la Constitution les place dans une catégorie spéciale, en insistant pour que les représentants du peuple au Congrès prennent les choses en main.

Dans les deux cas, le Congrès n’a pas seulement laissé tomber la balle – il l’a détruite. Nous sommes aujourd’hui engagés dans deux guerres majeures, en fournissant du matériel et des renseignements à des pays clés. La plupart des gens sont opposés à ces deux guerres ; ils préféreraient que l’argent soit dépensé pour venir en aide aux victimes des ouragans.

Mais où est le Congrès ? Quand la discussion sur la façon dont nous allions payer la guerre a-t-elle eu lieu ? Pourquoi nous battons-nous ? Et cela en vaut-il la peine ?

Elle n’a pas eu lieu. Le Congrès s’est défilé.

Et qu’en est-il du budget ? Il est évident, même pour le plus grand des crétins de Washington, que l’on ne peut pas continuer à emprunter, à imprimer et à dépenser autant que l’on veut… sans que cela ait des conséquences.

« Les guerres nous apporteront plus de sécurité, disent les autorités fédérales. Et les taux d’intérêt plus bas nous rendront plus riches. »

Le cynisme nous pousse à ne pas les croire.

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