La Chronique Agora

Grandes croisades et clusters du Deep State

transition énergétique, Deep State, Donald Trump

Comment la guerre et l’inflation conduisent l’empire américain à sa perte.

Les Bourses sont globalement calmes. L’idée qui prévaut est que la Fed se débrouillera pour relever les taux et que l’économie se débrouillera pour s’en accommoder.

Pas de krach pour l’instant !

Mais les investisseurs commencent à comprendre le message : ne luttez pas contre la Fed.

Cluster en vue

Comme nous l’avons vu hier, lorsque l’on exprime la valeur des indices boursiers avec le cours de l’or, le boom des 22 dernières années disparaît. Et maintenant, dans un contexte marqué par une dette sans précédent dans l’histoire, une inflation que l’on n’avait plus vue depuis 40 ans (et qui semble tenace), le creusement des déficits, la hausse des cours de bourse, la baisse des bénéfices, la baisse de la productivité et toujours plus de charlatanisme, d’incompétence et de fadaises…

… et maintenant que la Fed ne soutient plus les marchés, que les actions et les obligations semblent être entrées dans une nouvelle tendance primaire baissière…

… on peut facilement en conclure que l’avenir proche ne sera pas une sinécure pour les investisseurs.

Voici les perspectives pour les investisseurs actuellement. Mais les choses ne s’arrêtent pas là.

C’est là qu’entre en jeu le « cluster ». Car, à l’heure où les marchés financiers sont frappés de plein fouet par une correction brutale, d’autres événements sont sur le point de mettre à mal l’économie et l’entièreté des Etats-Unis.

Le premier est la grande croisade pour « sauver la planète ». La planète n’est pas vraiment en danger. Mais nombreux sont ceux – en particulier les élites qui contrôlent les grands gouvernements, les médias et les universités – qui pensent qu’il serait préférable d’arrêter le « réchauffement climatique » avant que nous brûlés jusqu’aux os.

Il convient de se demander s’il s’agit là d’un vrai problème ou non, et de s’interroger sur le coût et les avantages de cette entreprise. Le Grand Bond en avant de la Chine a coûté la vie à 50 millions de personnes. Les confinements mis en place pour lutter contre la pandémie de Covid ont fait perdre des milliers de milliards de dollars en termes de production. Nous verrons bientôt l’ampleur des dommages collatéraux causés par cette croisade verte.

Aujourd’hui, nous nous intéressons à une autre partie du cluster : le déclin et la chute de l’empire américain.

Indignité disgracieuse

Tous les empires doivent mourir. Nous pensons que les Etats-Unis sont sur le déclin et que leur masse musculaire fond depuis 1999. Bien sûr, un renouveau national n’est pas à écarter. Quelques changements politiques majeurs (coupes importantes au niveau de la sécurité sociale, du programme Medicaid et du Pentagone, des budgets à l’équilibre, un dollar stable, des taux d’intérêt honnêtes et une politique étrangère plus modeste) pourraient restaurer la croissance réelle et la prospérité.

Mais, pour l’instant, nos élites s’accordent sur une chose, à savoir qu’aucun changement majeur et urgent n’est nécessaire. Ils apprécient le système tel qu’il est. Nul besoin de redistribuer le pouvoir ou l’argent.

Nous finissons tous par nous affaiblir. Le mieux que nous puissions espérer est de le faire avec grâce et dignité. Il en va de même pour les empires.

Comme nos lecteurs de longue date le savent, nous ne portons pas Donald Trump dans notre cœur. Lorsqu’il était président, nous avons souvent repris les termes « idiot » ou « abruti » qui étaient alors utilisés par ses propres subordonnés pour nous moquer de lui. Nous ne retirons rien de nos propos, mais il arrive que, parfois, l’idiot soit le plus sage de tous.

Non, nous ne rejoignons pas la clique des adorateurs de Trump, pas plus que nous n’avons été infectés par le syndrome de la haine de Trump. Mais Trump vient de faire une déclaration importante.  Et si l’on s’en remettait uniquement à la presse américaine grand-public, nous n’en aurions même pas entendu parler.

Cela s’est passé il y a deux semaines et la presse américaine a passé sous silence l’événement le plus marquant de ces dernières années : Seymour Hersh a rapporté que le gouvernement Biden avait perpétré l’acte le plus imprudent, le plus irresponsable et le plus illégal de l’histoire des Etats-Unis. Il a fait sauter le gazoduc Nord Stream.

Hersh a-t-il dit la vérité ? Jusqu’à présent, les autorités se sont gardés d’envoyer Hersh en prison avec d’autres lanceurs d’alerte (après tout, il prétend avoir divulgué leurs informations classées secrètes les plus sensibles) pour une raison évidente. En agissant de la sorte, ils admettraient de facto qu’il a raison.

Que la guerre soit avec vous

Nous évoquons cette affaire car la complicité de la presse est une composante essentielle du cluster.  Voici un article évoquant une enquête réalisée par la Knight Foundation :

« […] Les conclusions du rapport American Views 2020 montrent que les Américains sont ‘très inquiets’ des biais politiques de plus en plus marqués dans la presse et qu’ils ont l’impression que les organismes de presse ‘servent des intérêts’. »

Servent-ils des intérêts ? Et pas qu’un peu !

Il n’y a pas un seul média américain important qui oserait remettre en cause la politique de la guerre et de l’inflation. Aucun ne s’est donné la peine d’examiner plus en détail les accusations de Seymour Hersh, ni même de les évoquer. Aucun n’a pris la peine de proposer une analyse nuancée et impartiale du conflit en Ukraine. Et désormais, ils joignent la chorale de vociférations des patriotes impérialistes pour faire de la Chine le prochain grand ennemi.

Même un imbécile comme Donald Trump se rend compte que ce programme sera un désastre.  Mais lorsqu’il a prononcé une charge contre la politique étrangère sans précédent depuis Dwight Eisenhower, nous n’avons pas vu un mot sur le sujet dans les médias, sauf dans la presse française, par l’entremise du journaliste américain Gilbert Doctorow.

Dans un tweet incroyable, Trump s’attaque au Deep State, au Pentagone, aux mondialistes, à l’Otan, à Victoria Nuland, aux va-t-en-guerre et aux politiciens qui font passer les intérêts des Etats-Unis en dernier.

Donald Trump annonce le licenciement immédiat des bureaucrates va-t-en-guerre du département d’Etat et du Pentagone s’il est réélu président en 2024.
« Je suis le président de la paix ». – @realDonaldTrump

Sur le plan politique, Trump fait le pari de croire qu’une grande partie de la population américaine est d’accord avec lui. Les va-t-en-guerre ont dépensé des milliers de milliards de dollars pour nous empêtrer dans des guerres interminables et dangereuses. Il se pourrait que « le Peuple » en ait marre de financer ces guerres.

Mais il y a fort à parier qu’avec la collusion de la presse, l’absence quasi totale d’opposition au Congrès et le pouvoir de lobbying irrésistible du complexe militaro-industriel, les dissidents n’auront pas voix au chapitre.

Et le dangereux cluster poursuivra son développement, sans encombre.

Pour clarifier notre propos, nous pensons que les gens au pouvoir empêcheront la Fed d’éradiquer l’inflation…

… et qu’ils empêcheront les Etats-Unis de choisir la voie de la paix, comme l’ont fait de nombreux pays. Leur argent, leur réputation et leur statut dépendent de la guerre et de l’inflation. La guerre permet à leurs industries de siphonner l’argent public. L’inflation finance la guerre. Et la presse mainstream, essentielle à la survie des élites, se tait.

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