La Chronique Agora

La guerre de Donald Trump contre le libre-échange

Donald Trump - guerre - Etats-Unis

Le gouvernement ne se contente plus de dicter à des secteurs d’activité ce qu’ils devraient faire. Maintenant, il prétend régir des entreprises comme le montre le cas General Motors.

Cette semaine, le cours boursier du géant de l’automobile américain General Motors a coulé à pic.

La cause immédiate de cette chute : un tweet du président T menaçant de supprimer les subventions fédérales versées pour ses voitures électriques.

Bloomberg nous en dit plus :

« Le président Donald Trump a annoncé qu’il envisageait d’annuler les subventions versées à General Motors Co. après que le constructeur a annoncé un plan visant à fermer des usines et supprimer des emplois aux Etats-Unis — une menace qui a été accueillie avec scepticisme sur Capitol Hill.

GM a perdu jusqu’à 3,8% mardi à New York, effaçant une bonne partie de son gain de la veille. Le rebond précédent était lié à la stratégie de Mary Barra, sa directrice générale, visant à stimuler le cash-flow en fermant des usines aux Etats-Unis et au Canada et en éliminant les berlines, actuellement en difficulté, de la gamme.

 Trump n’a pas précisé les subventions auxquelles il faisait allusion, mais les consommateurs sont éligibles à un crédit d’impôts de 7 500 $ pour l’achat de véhicules électriques comme la Chevrolet Volt ».

Les manières d’avancer dans le monde

Comme le savent les lecteurs qui nous subissent de longue date, il n’y a que deux manières d’avancer dans ce monde. L’honnêteté… et la malhonnêteté.

Soit on fournit un service et on satisfait un client (ou employeur). Soit on ment, on triche et on vole.

Les deux fonctionnent, sur une base individuelle. Mais collectivement et historiquement, ils ont des conséquences très différentes.

Le problème, dans le monde d’aujourd’hui, gorgé de fake news et de sottises, c’est qu’il est difficile de faire la distinction.

  1. Trump, par exemple, met parfois en plein dans le mille d’une cible qui vaut la peine d’être atteinte… puis, au coup suivant, il se tire une balle dans le pied.

Il semble avoir une mauvaise coordination main-œil. Ou peut-être n’est-il pas dans son intérêt de faire la distinction.

Nous allons donc tenter de faire nous-même le tri, et voir où cela nous mène.

Le problème, avec le vol, la tricherie et le mensonge, c’est qu’ils n’ajoutent pas de richesse. On se contente de la faire circuler. Pierre est volé pour payer Paul. Paul est ravi : il y gagne. Pierre perd.

En fin de compte, cependant, tout le monde y perd. Pour paraphraser la fameuse phrase de Margaret Thatcher sur le socialisme : Pierre finit par se retrouver à court d’argent.

Le travail honnête, en revanche, aide quasiment tout le monde à avancer. Si Paul veut quelque chose, il faut qu’il se bouge les fesses et produise quelque chose lui aussi.

On obtient alors une société de travailleurs acharnés… des millions de Pierre et de Paul, essayant tous de produire plus de produits toujours meilleurs — les uns pour les autres.

C’est l’idée de base d’Adam Smith dans La richesse des nations. C’est également le germe de l’idée de Jean-Baptiste Say, selon qui « les produits sont acquis avec des produits », pas uniquement avec de l’argent.

Signe extérieur de grâce intérieure

Les gouvernements, dans la mesure où ils encouragent le travail honnête, les échanges, l’épargne et l’investissement… c’est-à-dire dans la mesure où ils ne se comportent absolument pas comme des gouvernements… peuvent aider à améliorer le sort des gens.

Lorsqu’ils étouffent le commerce gagnant-gagnant, en revanche, ils rendent tout le monde ou presque plus pauvre.

General Motors fabrique des voitures. Elle les vend à des personnes prêtes à les acheter. Dans un monde idéal, ses profits reflètent le nombre de ventes qu’elle fait ainsi que la différence entre les ressources qui y ont été consacrées et la valeur des véhicules offerts sur le marché libre.

Le prix de son action, par conséquent, est une sorte de signe extérieur de grâce intérieure.

Jusque-là, tout va bien.

Les modèles automobiles de GM ne sont pas tous des succès, cependant. Et produire des voitures est une activité très concurrentielle. Il n’est donc pas surprenant que les constructeurs doivent parfois réduire la voilure… voire cesser toute activité, libérant les matières premières et la main d’œuvre pour une autre activité plus gratifiante.

Et puis voilà le président T, une arme à la main. Il a mis dans le mille en proposant d’éliminer les subventions pour les voitures électriques de GM. Cela forcerait le véhicule à réussir ou échouer selon ses propres mérites, honnêtement.

Mais ensuite, M. Trump s’est tiré une balle dans le pied :

« Ils ont intérêt à revenir [dans l’Ohio], et vite… Ils ont intérêt à ouvrir une nouvelle usine là-bas, et fissa ».

Le Donald semble penser que c’est lui — non pas les actionnaires, les dirigeants ou les clients — qui doit dire à l’entreprise comment mener ses affaires.

Mais la politique est, essentiellement, une activité malhonnête… une entreprise gagnant-perdant, un cambriolage à main armée.

Les électeurs ont été complètement embobinés ; ils n’ont aucun moyen de comprendre ce qui se passe vraiment. Tout ce qu’ils peuvent faire, c’est mettre leur bulletin dans l’urne en faveur de celui ou celle qui a inventé la promesse la plus tapageuse.

Le président Trump essaie déjà de dicter à la Fed le niveau de son taux directeur. Il tente également de dire aux entreprises américaines combien elles devraient payer leurs importations d’acier et d’aluminium.

Il n’est donc pas surprenant qu’il essaie désormais de dire à GM combien de personnes employer, où les faire travailler… et comment.

Le commerce est, fondamentalement, une transaction gagnant-gagnant. Les gens ne font pas de commerce s’ils ne pensent pas qu’ils sortiront tous deux gagnants. Le commerce est au cœur de la richesse des nations susmentionnée… et la véritable source de prospérité.

Le président T et les autorités ciblent désormais non seulement des secteurs spécifiques mais des entreprises précises, leur attribuant des subventions… ou des pénalités, en fonction de leurs lobbyistes, de leurs campagnes électorales et de leurs liens avec les initiés. Ils veulent déterminer qui gagne et qui perd.

Selon nous, le marigot vient juste de s’approfondir… et le jour du jugement de se rapprocher.

[NDLR : Où en serez-vous lorsqu’il se produira ? Etes-vous conscient des vrais risques… et votre épargne est-elle à l’abri ? N’attendez pas qu’il soit trop tard pour agir : votre plan de protection est ici.]

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