La Chronique Agora

Le fonctionnement du monde financier

new york stock exchange in wall street

Les autorités fédérales gaspillent aujourd’hui une si grande partie de la production américaine, qu’il est devenu très difficile pour quiconque de progresser.

La chose la plus divertissante à observer lorsque Trump arrivera au pouvoir sera la suivante : la façon dont le lest presque inamovible du cerveau de Trump, qui est un dépensier, entrera en collision avec l’énergie presque inarrêtable du duo dynamique qui compte réduire les dépenses, Musk/Ramaswamy.

Voici les dernières nouvelles rapportées par Fox :

« Alors que les dépenses inconsidérées sont devenues la norme, que le gouvernement est devenu incontrôlable et que notre dette nationale a grimpé en flèche pour atteindre plus de 36 000 milliards de dollars, il est clair que Washington a pratiquement renoncé à la responsabilité fiscale et au rêve américain. La décision du président Trump de nommer Elon Musk et Vivek Ramaswamy montre qu’il existe encore des patriotes déterminés à protéger le rêve américain en limitant l’hypertrophie de l’Etat. »

Malheureusement, Donald Trump n’est pas l’un d’entre eux.

Les seules réformes qui aideront les conducteurs de pick-up et les porteurs de casquettes MAGA, sans parler de l’ensemble de la classe moyenne américaine, sont celles qui réduisent la portée du gouvernement fédéral.

Les autorités fédérales gaspillent aujourd’hui une si grande partie de la production nationale qu’il est devenu très difficile pour un travailleur (ou une travailleuse) de s’en sortir. C’est la raison pour laquelle les salaires réels n’ont pas augmenté au cours des cinquante dernières années.

Il existe de nombreuses réductions de dépenses faciles à mettre en oeuvre – quelque 400 milliards de dollars de « gras » qui ne manqueraient à personne sauf aux initiés.

Mais pour atteindre l’objectif de 2 000 milliards de dollars par an (le montant des déficits attendus dans les années à venir), Musk et Ramaswamy vont devoir aller plus loin, s’attaquer à l’excès de « muscle » de l’Empire (le Pentagone, l’industrie de la puissance de feu, l’aide étrangère, etc.) et aux transferts extravagants vers la population nationale (Sécurité sociale, couverture médicale et bien d’autres « avantages »).

Il devrait être simple de réduire le « gras ». Mais ce n’est jamais le cas. Nous avons essayé il y a 50 ans, lorsque les lobbyistes et les partisans de l’Etat étaient beaucoup moins bien implantés et moins puissants. Cela n’a pas pu se faire. Même sous l’administration Reagan, les parasites et les escrocs ont trouvé le moyen d’augmenter leurs gains.

Réduire la taille de l’Empire et le montant des « transferts » sera encore plus difficile. Et Trump s’est engagé à les protéger.

Ce qu’ils recherchent – Ramaswamy, directement, en ayant participé à la course à la présidence en 2023, ou Musk en s’associant à Trump – c’est le pouvoir.

En fin de compte, le pouvoir est un statut. Il suffit de regarder les nécrologies. Elles nous apprennent que le défunt était président de ceci… ou directeur de cela. L’argent est rarement mentionné.

D’ailleurs, l’argent est toujours suspect. D’où vient-il ? De la chance ? De la fourberie ? Donald Trump lui-même aurait probablement fait faillite il y a 30 ans s’il n’avait pas été subventionné par les taux d’intérêt ultra-bas de la Fed.

Mais si l’on s’intéresse à la façon dont Ramaswamy et Musk ont gagné leur argent, cela peut nous donner un meilleur aperçu de la manière dont ils entendent obtenir le pouvoir, et de ce qu’ils en feront.

Ramaswamy est un homme très intelligent. Harvard. Yale. Il a gagné des millions, dit-il, avant de sortir de la faculté de droit de Yale. Ensuite, il a fondé, innové, vendu, financé et fusionné toute une série d’entreprises dans le domaine pharmaceutique, et a bâti sa fortune de plus de 900 millions de dollars.

Une réussite ! Mais s’agit-il d’un exemple de vrai capitalisme, qui consiste à fournir de vrais produits à de vraies personnes en réalisant des bénéfices ? Ou est-ce un exemple de ce qu’un escroc peut faire dans le monde du crédit mal évalué et au casino de Wall Street ?

Le produit le plus prometteur de Ramaswamy était un médicament contre la maladie d’Alzheimer appelé intepirdine. Il a levé des centaines de millions pour commercialiser le médicament, et a fait la couverture de Forbes en 2015. Le problème, c’est que l’intepirdine n’a pas fonctionné et a été abandonné. L’entreprise qui le produisait a fait faillite.

Bien que ses investisseurs aient subi de lourdes pertes, M. Ramaswamy a pu récupérer une partie de son argent avant la faillite. Il s’est ensuite lancé dans une série de péripéties qui lui ont permis de réaliser d’autres gains et de connaître la gloire.

Nous avons rencontré des dizaines de jeunes individus à New York, Paris et Londres qui ont été inspirés par le modèle de Ramaswamy. Ils ne sont pas vraiment intéressés par la longue et difficile lutte pour servir les clients dans un monde des affaires compétitif. Ils veulent réussir rapidement. Ils veulent créer une start-up, obtenir des millions de dollars de financement de la part de génies du capital d’investissement en phase de démarrage, puis vendre leur entreprise à de plus gros poissons dans le bassin de piranhas de Wall Street, qui revendront ensuite leurs actions à des investisseurs baveux à la recherche du « prochain Nvidia ».

Nous nous sommes posé la question suivante : malgré toute son intelligence et son énergie, et tout l’argent collecté et dépensé, l’œuvre de Ramaswamy a-t-elle apporté un véritable gain au monde ou une perte nette ? Nos recherches ne nous ont pas permis de répondre à cette question.

Nous avons posé la même question à AI Pilot à propos d’Elon Musk. La question était assez simple. Prenez les ressources (argent, temps, etc.) consommées par les entreprises de M. Musk dans l’espace, sur terre, sur les routes, dans le monde merveilleux de l’IA elle-même… et comparez-les aux bénéfices réels totaux. Le résultat est-il négatif (c’est-à-dire une perte pour l’humanité) ou positif ?

Après plusieurs tentatives pour que l’IA fasse le total, nous avons abandonné. En dollars, nous ne savons pas quel est le résultat net des nombreuses activités de Musk. Il est probablement négatif, simplement parce que beaucoup de ses entreprises sont encore en phase de démarrage. Et dans le monde réel, si l’on pouvait réduire à néant les subventions et les crédits d’impôt pour les véhicules électriques, les contrats gouvernementaux, la spéculation sur l’IA, la chance d’avoir été dans la salle lorsque PayPal a été créé et de s’être bien positionné lorsque la Fed a abaissé les taux d’intérêt… sa contribution nette est presque certainement bien inférieure à zéro.

Ramaswamy l’a qualifié de « singe de cirque ». Mais Musk est un entrepreneur imaginatif, coloré et dynamique. Il tente tellement de choses, lance tellement d’idées… le monde serait moins riche sans lui.

Pourtant, ni l’un ni l’autre n’a gagné de l’argent à l’ancienne, en travaillant dans un secteur pendant toute une carrière, en l’apprenant, et en l’améliorant. Au lieu de cela, ils sont des créatures de la Silicon Valley et de Wall Street, le monde en pleine effervescence des start-ups, des tours de financement et des tournées de promotion.

Tous deux sont des entrepreneurs célèbres qui s’appuient sur les modes du monde financier, sur l’argent facile et sur la bonne volonté du gouvernement.

A notre avis, Musk et Ramaswamy ne feront que se balancer d’arbre en arbre, dans les marais de Washington… amusants, distrayants, mais en fin de compte, infructueux.

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