La Chronique Agora

La folie collective abonde autant que le crédit

crédit

10 ans après la crise financière mondiale, les folies collectives se multiplient comme les dettes et le crédit.

« La folie est quelque chose de rare chez l’individu ; elle est la règle pour les groupes, les partis, les peuples, les époques. »
Nietzsche

Les socialistes et les économistes ont souvent une caractéristique commune : comme ils pensent « collectif », ils en arrivent à défendre des choses absurdes à l’échelon individuel.

En France, la limitation de la durée du travail à 35h00 partait de la folie du « partage du travail ». Mais si vous dites « si je travaille moins, tout le monde sera plus riche » vous passez pour un crétin.

Ces derniers temps, les imbécilités collectives poussent comme des champignons à la fin de l’été : prétendre soigner une crise de surendettement en rajoutant encore de la dette, la « guerre des monnaies », la « guerre commerciale »…

Hier, l’Institute of International Finance publiait son dernier bilan, le Global Debt Monitor.

Sachant que la population mondiale est de 7,55 milliards d’individus, cela fait 32 715 $ de dette par individu (hommes, femmes, enfants et vieillards).

Mais près de 800 millions d’individus vivent avec moins de 1,9 $ par jour (seuil d’extrême pauvreté) et la population active dans le monde est de 3,27 milliards d’individus. Le vrai chiffre serait en réalité 75 535 $ par individu actif.

La folie collective aboutit à des situations inhumaines

Ceci vous prouve que la situation est difficilement surmontable. En réalité, elle est inhumaine.

Récemment, les gens se préoccupent un peu plus de la dette, mais les mêmes aiment toujours bien le crédit, en oubliant que c’est la même chose.

Quand est-ce qu’une dette (ou un crédit) est une bonne chose, ou au contraire un boulet ?

N’importe quel individu sait faire la différence. Si j’ai contracté un prêt pour acquérir quelque chose qui me rapporte plus que les intérêts de mon emprunt et qui me laissera à l’échéance un capital identique à celui que j’ai emprunté, ma dette est une bonne chose. Dans le cas contraire, c’est un boulet.

N’importe qui comprend aussi que c’est dangereux d’emprunter dans une monnaie dont on ne tire pas de revenus. Si j’emprunte en francs suisses mais que les revenus que je tire de mon placement sont en euros, je suis à la merci d’une augmentation du franc suisse par rapport à l’euro. Mais visiblement, une sorte de folie collective a saisi les élus municipaux français qui ont contracté ce type d’emprunts toxiques auprès de Dexia alors qu’ils ne l’auraient probablement pas fait à titre personnel.

La Chine aussi semble avoir sombré dans la folie collective.

Elle a emprunté pour 1 850 milliards de dollars en monnaie étrangère dont plus de la moitié en dollar.

Et dans le même temps, le dollar se renforce par rapport au yuan. La Chine se retrouvera-t-elle comme les misérables collectivités territoriales françaises qui avaient emprunté en franc suisse ?

« Pffff, me direz-vous cher lecteur dont j’admire la sagacité, mais ce n’est pas grave vu que la Chine exporte beaucoup, notamment vers les Etats-Unis et l’Europe. Elle a des revenus en dollars et en euros ».

Vous oubliez une autre folie collective : la « guerre commerciale ». Selon cette imbécillité, si vous faites payer plus cher à votre population ce qu’elle souhaite acheter à l’étranger, vous la protégez.

Or, les Américains ont décidé d’embrasser cette folie collective pour se protéger, vérifiant le principe d’Einstein selon lequel « la définition de la folie, c’est de refaire toujours la même chose, et d’attendre des résultats différents. »

Donc les Chinois pourraient moins exporter et avoir moins de revenus en dollars pour rembourser leurs emprunts contractés en dollar.

Et vous savez quoi ? A titre individuel, les gens n’aiment pas qu’on ne les rembourse pas et ceux qui sont acculés financièrement deviennent méchants.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile