La Chronique Agora

Fed, crédit et signaux bidon

▪ Deux fois, au cours des 15 dernières années, les marchés ont essayé de corriger les erreurs et les excès de l’Ere de Bulle.

A chaque fois, la Fed est revenue à la charge avec encore plus d’erreurs et d’excès. Des milliers de milliards de nouvelle devise… des taux de prêt plus bas… des termes plus faciles… des taux zéro… le QE…

A court terme, les marchés réagissent aux mythes. Les investisseurs sont prêts à croire quasiment n’importe quoi… pendant un temps.

A long terme, il y a mort et destruction — une réalité en dehors de ce à quoi nous croyons.

Même si les investisseurs souhaitent très fort que les prix des actifs grimpent, par exemple, ces derniers ne s’exécutent pas toujours.

▪ Mythologie boursière
Depuis le début de l’année, les marchés chutent… et le pétrole aussi.

Les médias financiers ne savent pas quoi faire. En général, ils minimisent un marché baissier aussi longtemps que possible

Les médias financiers ne savent pas quoi faire. En général, ils minimisent un marché baissier aussi longtemps que possible… expliquant les nombreuses raisons pour lesquelles les ventes sont "excessives" et pourquoi le "plancher" a déjà été atteint.

Le Wall Street Journal, par exemple, nous dit que "la panique des marchés est incongrue" par rapport à la réalité économique. Yahoo! Finance voit déjà "des signes de capitulation".

En ce qui nous concerne, nous ne savons pas si la situation va se détériorer maintenant… ou un peu plus tard. Mais tôt ou tard, les marchés reviendront tester les mythes qui soutiennent les prix actuels des actifs.

Ils commenceront par poser des questions : les actions sont-elles trop chères ? Les investisseurs peuvent-ils rembourser leurs dettes ? L’économie est-elle capable d’une véritable croissance ? Un petit groupe d’universitaire n’ayant ni expérience boursière ni expérience en entreprise peut-il vraiment gérer l’économie mondiale dans son intégralité ?

Nous ne connaissons pas les réponses aux trois premières questions. Mais la réponse à la quatrième est un "non" clair, net et précis.

▪ Que des humains
Greenspan, Bernanke et Yellen ne sont, après tout, que des humains.

Ils réagissent aux mythes comme tout le monde… voire plus. Ils ont passé toute leur vie à étudier les textes sacrés de l’économie moderne. Comme des érudits talmudiques à la fin de leur vie, il y a peu de chances qu’ils se convertissent au catholicisme !

Ils affirment qu’ils veulent l’inflation à 2%. Pas 1%. Pas 3%. Deux cent points de base — ni plus, ni moins.

Quelle théorie… quelle expérience… quelle révélation les a menés à penser qu’une économie devrait enregistrer des augmentations de prix annuelles de 2% ? Aucune. C’est un mythe moderne.

Dans la réalité, les prix grimpent et baissent en fonction de l’offre et de la demande. Il n’y a pas plus de raisons qu’ils doivent toujours grimper de 2%… que baisser de 2%.

▪ "En mieux", vraiment ?
Les universitaires aux commandes des banques centrales de la planète croient également qu’ils peuvent changer les décisions d’achat, de vente et d’investissement des gens — en mieux — en leur fournissant de fausses données.

Les taux d’intérêt dictés par la Fed, par exemple, envoient des signaux parfaitement bidons puisqu’ils masquent le coût réel du crédit

Nous ne doutons absolument pas que la Fed puisse changer les comportements. C’est la partie "en mieux" qui nous inquiète. Les taux d’intérêt dictés par la Fed, par exemple, envoient des signaux parfaitement bidons puisqu’ils masquent le coût réel du crédit. Selon la théorie, les taux bas motivent les gens à emprunter et dépenser. Où sont les preuves ? N’y a-t-il pas une loi économique quelque part disant que réduire les revenus des épargnants a l’effet opposé ?

Et ce n’est pas tout : il y a la réalité en plus du mythe.

La réalité, c’est que les ressources sont limitées. Les prix nous disent ce avec quoi nous pouvons travailler. Falsifiez les prix, et vous obtenez des erreurs d’omission et de commission. Après un temps, le système souffre de choses qu’il n’aurait pas dû faire.

Comme le disait Hjalmar Schacht, ministre de l’Economie allemand dans les années 30 : "je ne veux pas un taux bas. Je ne veux pas un taux élevé. Je veux un taux vrai".

Un taux honnête dit la vérité sur la quantité d’épargne disponible et à quel prix. Les gens font quand même des erreurs ; ils commettent quand même pas mal de choses très bizarres. Mais au moins les pervers ne distribuent-ils pas de bonbons dans les jardins d’enfants.

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