La Chronique Agora

Une fascination pour les dieux étrangers

Jesus holding a radiant light in open hands, symbolizing hope, faith, and divine power, creates a powerful and spiritual atmosphere, illuminating the dark background

L’époque de la démocratie consensuelle est clairement révolue. Nous traversons une période de type république bananière/homme fort.

« C’est plus qu’un exemple de trahison institutionnelle. C’est une vitrine vivante sur la décadence d’une élite américaine dépravée, un empire romain sur le déclin, avec des dizaines de petits Caligula commettant des dizaines de crimes odieux. C’est une histoire d’argent, et de ce qu’il peut acheter, et de pouvoir, et de ce qu’il peut cacher. En tant qu’alliés, ils peuvent faire en sorte que tout arrive, ou que rien n’arrive, selon le cas. » —Esquire Magazine

La Saga Epstein fait sensation.

Selon AP :

« La Chambre vote à une écrasante majorité la publication des dossiers Epstein, et envoie le projet de loi au Sénat.« 

Selon The Hill :

« Le Sénat approuve à l’unanimité la loi obligeant à publier les dossiers Epstein.« 

Donald Trump a fait marche arrière par rapport à sa position initiale. A présent, il déclare qu’il signera cette loi.

Et maintenant, on va voir jusqu’où nous sommes parvenus depuis l’époque de l’affaire du Watergate, où John Dean, conseiller de la Maison-Blanche, déclarait face au Sénat : « Il y a un cancer au sein de la présidence. »

Nous suivons cette histoire uniquement pour découvrir où nous en sommes dans cette histoire plus vaste de dégénérescence de l’empire américain, et de probable dévaluation des actifs en dollars américains.

Où en sommes-nous ? A la phase Caligula, Néron ou Héliogabale ?

L’époque de la démocratie consensuelle est clairement révolue. Nous traversons une période de type république bananière/homme fort. On l’a constaté le 18 novembre, alors que l’homme fort signait un énième ordre exécutif.

Trump en a désormais signé 212. Lors d’une cérémonie de signature, le président était entouré de ses laquais souriants, le félicitant d’en avoir signé autant.

« C’est deux fois plus que ceux qu’a signés Biden sur la totalité de son mandat de quatre ans », a déclaré un premier lèche-bottes. « C’est plus que tous ceux qu’a signés Obama en huit ans », a ajouté un autre.

La leçon cruciale que nous enseigne l’Histoire – à savoir que le gouvernement qui gouverne le mieux est celui qui gouverne le moins – n’est pas parvenue à la Maison-Blanche. Au contraire, l’équipe Trump a succombé à la présomption fatale : elle pense savoir ce qui est mieux pour tout le monde.

Ces ordres exécutifs (OE) couvrent tout.

OE 14357 :

Modification des droits de douane visant à lutter contre la chaîne d’approvisionnement des opioïdes synthétiques en République populaire de Chine

Mais aussi…

OE 14355 :

Découvrir des remèdes contre le cancer pédiatrique grâce à l’intelligence artificielle

Et malgré l’ampleur des problèmes auxquels il est confronté, le président des Etats-Unis a encore le temps de s’inquiéter de ceux que nous affrontons dans notre quotidien.

OE 14264 :

Maintenir une pression d’eau acceptable dans les pommeaux de douche

Certaines personnes passent l’intégralité de leur carrière à concevoir, produire et vendre des pommeaux de douche. Comment se fait-il qu’elles n’aient pas songé au problème de pression ? Heureusement que le président des Etats-Unis est là !

Mais comment un seul homme peut-il avoir le pouvoir intellectuel d’examiner un tel nombre de problèmes complexes… avec un nouveau problème chaque jour, quasiment ?

La réponse a été filmée. Pendant que le président signait l’OE, ses larbins lui expliquaient ce qu’il signait : il ne l’avait même pas lu.

Le Congrès américain est aux abonnés absents. Le président des Etats-Unis gouverne par décrets. La plupart de ces décrets ne sont que du blabla… créant des comités et des commissions ou, comme l’OE 14276, qui restaure « la compétitivité des produits de la mer américains ».

Mais certains d’entre eux sont chargés d’explosifs. L’OE 14353, par exemple, semble obliger les Etats-Unis à défendre le Qatar (le pays qui a offert un Boeing 747 à Trump). Un autre OE tente de mettre hors-jeu un cabinet d’avocats à tendance démocrate en lui refusant des contrats fédéraux.

Oui, l’homme domine bien la situation. Pas une mouche ne peut se griller les ailes sur un réverbère de Calcutta sans attirer son attention.

Mais voilà… le spectre de Jeffrey Epstein s’est abattu sur ce joyeux conte de fées, traînant derrière lui environ 20 000 documents, dont 1 608 mentionnent justement l’homme qui est aujourd’hui président des Etats-Unis.

Selon le New York Times :

« Dans une série d’e-mails échangés avec des amis et des collaborateurs – apparus d’abord dans quelques messages sélectionnés par les Démocrates de la Chambre, puis publiés intégralement par les républicains de la commission de supervision – M. Epstein décrit M. Trump comme un ‘sale’ homme d’affaires ‘limite dingue’, peu fiable et pire dans la ‘vraie vie et de près’ que l’image qu’il cherche à donner au public. »

Autrement dit… rien de nouveau.

Et maintenant, que va-t-il se passer ? Nous allons essayer de le deviner. D’autres e-mails vont sortir… montrant que le président est celui que tout le monde sait qu’il est.

Beaucoup de gens aimeraient que Trump tombe à cause d’histoires de mœurs salaces. Mais les documents les plus importants – ceux qui montrent qu’un gouvernement étranger manipule aussi bien les leaders démocrates que républicains – resteront, quant à eux, bien cachés.

A ce stade de la dégringolade de l’empire, toute information que la classe politique décide de cacher aux électeurs est classée comme un « risque pour la sécurité nationale ».

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