Oubliez le FOMO… voici notre véritable mode opératoire pour éviter de subir les krachs de plein fouet…
Nous venons d’arriver en Sicile. Nous allons à un mariage à Taormina, où a été filmée l’émission de télévision The White Lotus. Nous n’avons jamais vu la série (nous n’avons pas de télévision)… mais nous vous en parlerons plus tard.
En attendant, c’est sans doute le moment d’expliquer pourquoi nous sommes d’humeur si morose…
Où est la récession ?
Où est le krach boursier ?
Le marché baissier s’est-il transformé en marché haussier ? La récession qui s’annonce a-t-elle été devancée par un boom qui approche ?
Quel est le problème ? Pourquoi gâcher une si belle fête en mentionnant que les rideaux sont en feu et que la police est à la porte ?
Si l’on écoute la presse mainstream, on pourrait croire que les finances des Etats-Unis sont incroyablement robustes. Le Nasdaq vient de clôturer son meilleur premier semestre de l’année, avec une hausse de près de 40%.
Une pomme à 3 000 Mds$
Les journalistes financiers sont stupéfaits. 2023 a débuté comme l’une des pires années de tous les temps. Mais au lieu d’empirer comme tout le monde s’y attendait (y compris nous !)… l’année, à moitié écoulée, n’est pas encore à moitié mauvaise.
Le marché boursier dans son ensemble ne s’est toujours pas remis des ventes massives d’actions ayant eu lieu en 2022. Le Dow Jones, qui dépasse aujourd’hui les 34 000 points, est toujours inférieur d’environ 2 000 points au sommet atteint au début de 2022. Mais le rebond depuis les creux de l’année dernière a été impressionnant. Le S&P 500 a progressé de 14% depuis le début de l’année. Mais c’est le Nasdaq, mentionné plus haut, qui est en tête de liste des hausses.
Fortune rapporte :
« La reprise des mégacapitalisations technologiques se poursuit, le Nasdaq 100 ayant enregistré son meilleur premier semestre de l’année et Apple ayant franchi le cap des 3 000 Mds$.
Près de 5 000 Mds$ ont été ajoutés à la valeur des entreprises du Nasdaq 100 depuis le début de l’année ; l’indice à forte composante technologique défie les craintes de l’existence d’une bulle, en ayant bondi de près de 40%… Les gains ont été encore plus importants si l’on se limite aux mégacapitalisations, qui ont grimpé de 74%. »
Et dans l’économie aussi, la presse ne voit que des joues roses et une santé de fer.
Business Insider :
« La ‘récession imminente’ se transforme en ‘période de croissance imminente’, selon le plus grand économiste de Wall Street.
[…] les actions pourraient voir le rally de 2023 se poursuivre et s’étendre au-delà des grandes actions technologiques dans la seconde moitié de l’année, selon un économiste de Wall Street de renom.
‘[…] regardez les industries et les secteurs qui ont été déprimés. Ils montrent des signes de reprise’, a signalé Ed Yardeni, président de Yardeni Research, lors d’un entretien téléphonique vendredi après-midi.
La demande [de logements] a alimenté la vigueur du secteur ainsi que celui des constructeurs de maisons, malgré des taux hypothécaires qui ont grimpé à près de 7%. »
L’inaction des Bidenomics
Selon la presse, les dernières « données » sont positives. Emploi… inflation… commerce – tout va bien, dit-on. Et Joe Biden ne manque pas de faire part au public de l’excellence de son travail ; voici un de ses discours récents :
« Les Bidenomics fonctionnent….
Aujourd’hui, les États-Unis affichent le taux de croissance économique le plus élevé, en tête des économies mondiales depuis la pandémie. Le plus élevé au monde. (Applaudissements.)
…nous avons créé 13,4 millions d’emplois. Plus d’emplois en deux ans qu’aucun président n’en a jamais créés – (applaudissements) – en quatre ans – en deux ans.
Et ce n’est pas un hasard. Ce sont les Bidenomics en action… »
Vraiment ? L’économie est-elle vraiment si florissante ?
Les actions sont-elles de si bons investissements ? N’y a-t-il aucune raison de s’inquiéter ?
Nous y regarderons de plus près demain. En avant-première, la morosité fait son retour !
A titre explicatif, chez La Chronique Agora, nous avons tendance à regarder les choses sous leur côté obscur. Peut-être est-ce dû aux nombreuses années que nous avons passées dans l’un des ghettos de Baltimore. Nous entendons des bouchons sauter ; nous nous baissons pour éviter les tirs croisés. Nous sentons des lys ; nous cherchons les funérailles.
La « grosse perte »
Ou peut-être s’agit-il simplement de notre triste métier.
Vous travaillez toute votre vie. Vous économisez votre argent. Vous l’investissez. Les 55 ans passés, la pire chose à faire est de subir une « grosse perte ». Cela équivaut à faire une mauvaise chute dans la salle de bains. Car il est presque impossible de s’en remettre. Vous pouvez encore faire des bénéfices. Mais vous n’aurez pas le temps d’en accumuler suffisamment.
Ainsi, pour la plupart des lecteurs qui nous suivent, manquer un boom est beaucoup moins problématique que de manquer un krach.
Rater un boom, c’est comme prendre des vacances ; vous pouvez vous remettre au travail plus tard. Mais si vous êtes frappé par un krach… qui anéantit la moitié de votre argent durement épargné… vous risquez de devoir réduire la voilure de votre train de vie plus vite et plus fort que vous ne l’aviez prévu.
Notre premier objectif, à La Chronique Agora, est d’essayer de comprendre ce qui se passe. Washington promet de construire un monde meilleur. Wall Street promet de vous rendre riche. Notre travail consiste à faire en sorte que vous ne soyez pas dévastés lorsque ces promesses ne se concrétisent pas.
Cela ne nous dérange pas d’être « trop en avance ». Et nous nous pardonnons d’avoir parfois tort. Mais nous ne voulons surtout pas être pris au dépourvu par un krach que nous n’aurions pas vu venir.