La Chronique Agora

L’euro à nouveau écartelé. Bientôt le jubilé

jubilé

Les taux d’emprunt des différents pays de la Zone euro s’écartent à nouveau malgré les QE. L’Italie souhaite un jubilé et effacer 250 milliards d’euros de dettes.

La situation en Italie dégénère politiquement. Le nouveau Premier ministre par intérim est pro-FMI, pro-euro, pro-austérité (un gouvernement taxe avant de dépenser). Les Italiens ont pourtant voté pour le contraire.

Financièrement, Mario Draghi fait tout ce qu’il faut. Les rendements sur la dette italienne sont sous contrôle grâce aux rachats de la Banque centrale européenne.

La cuisine officielle des QE veut que si Mario Draghi achète une louche de dette italienne, il doit aussi acheter une bonne pincée de dette espagnole, un soupçon de dette grecque, mais une casserole de dette française et une marmite de dette allemande. Car les rachats se font au pro rata des poids économiques.

Du coup, voici ce que cela donne sur les rendements des dettes de chaque pays :

Source Boursorama

Le gouvernement français peut emprunter à 10 ans pour 0,71%, le gouvernement allemand à 0,32%, l’Italie à 2,34% et la Grèce à 5,08%. Pas vraiment de quoi se mettre la rate au court-bouillon. Les vendeurs à découverts, tels des charognards, sont tenus à l’écart de la carcasse italienne par les feux du QE. Ce calme ne durera pas.

Nos Business Angels ont repéré une nouvelle pépite…

… Et VOUS pourriez profiter de ce magnifique potentiel de +650%

Comptes dans le vert, rentabilité, chiffre d’affaires en croissance cette société suisse a tout pour vous rapporter un gain considérable… à condition d’agir maintenant.

Nos spécialistes vous donneront tous les éléments nécessaires : cliquez ici pour devenir « Business Angel » à votre tour !

Comme dit et redit, si un pays est endetté à plus de 100% de son PIB et que les intérêts de sa dette sont supérieurs à son taux de croissance, ce pays creuse le trou. C’est un zombie financier.

L’austérité bidon du FMI mais pas l’austérité vertueuse

Sauf à pratiquer l’austérité, un zombie reste un zombie.

La vraie austérité ne consiste pas à taxer plus pour financer les dépenses publiques. C’est en général celle que souhaite le FMI au prétexte de ne pas faire d’ingérence politique.

L’austérité vertueuse consiste à réduire les dépenses publiques. Mais personne dans les pays cigales ne veut de l’austérité : ni celle du FMI, ni la vertueuse qui consiste à revoir la taille de l’Etat, comme l’ont fait les pays fourmis.

Dans les pays cigales, on aime bien les hommes providentiels qui ont des solutions miracles à tous les problèmes de chacun de leurs électeurs.

En route vers le jubilé qui va engloutir votre argent

Très bientôt, des centaines de millions de gens vont défiler dans les rues et exiger de leur gouvernement de « faire quelque chose ».

Ecrasés par le poids de leurs dettes, ils voudront s’en débarrasser et qu’on « remette les compteurs à zéro ».

Ce mouvement commencera peut-être en Italie… Les populistes élus ne parlaient-ils pas d’effacer 250 milliards d’euros de dette publique ?

Il pourrait aussi bien commencer ailleurs : aux Etats-Unis, ou en France. Il est probable qu’il commence là où le consommateur est le plus endetté et là où les taux longs montent le plus rapidement.

La dette, ce n’est pas ce qui manque.

233 000 milliards de dollars de dettes publiques et privées dans le monde (1).

C’est bien plus qu’en 2008 qui était déjà une crise de la dette. Car le revers du crédit, c’est la dette.

On parle de « crédit subprime » mais on devrait dire « dette subprime. »

Le problème avec la dette, c’est qu’elle est de la croissance empruntée au futur. Autrement dit, si on considère que la dette devra être remboursée, elle réduit la croissance à venir.

Notez le niveau d’endettement du secteur financier rapporté à l’économie. Il nous prouve que le secteur financier est un parasite qui a plus grossi que son hôte.

Le parasitisme financier ne peut se traiter que par la faillite

Pour réduire ce parasitisme qu’est devenue l’industrie financière, il faudrait une crise monétaire et financière monstrueuse, plus importante encore que celle de 2008. Mais les « autorités » ont préféré sauver ce qui était trop gros pour faire faillite.

Si la dette pèse trois fois le PIB (c’est le cas aujourd’hui) et que les taux d’intérêt moyens sont à, disons 3%, alors il faudra prélever 9% par an au PIB rien que pour payer les intérêts.

Avec des taux de 2%, il faut prélever « seulement » 6% du PIB.

A 0%, en revanche, la dette semble indolore. C’est pour cela que les taux ont été forcés à la baisse par les banquiers centraux spoliant les retraités et les épargnants.

Si les taux remontent, tout s’écroule.

Les gens seront écrasés sous le fardeau.

La révolte des esclaves de la dette

Car les banquiers centraux peuvent bien créer de la dette (du crédit) comme ils l’entendent mais ils ne peuvent pas créer des contribuables solvables. Ce ne sont pas « les riches » ou « les autres » ou l’Etat qui va payer. Ce sont les épargnants comme vous et moi.

Rendu esclave de la dette, quelque part dans le monde, un peuple exigera de son gouvernement de « faire quelque chose ».

Les Etats-Unis, la France, l’Espagne, l’Italie, peu importe…

Les gens voudront qu’on efface l’ardoise, qu’on efface les dettes, leurs dettes et qu’on « remette à zéro » le système financier.

Ce ne sera pas simplement un petit pays comme la Grèce pour laquelle la facture semblait raisonnable. Cette fois, ce sera un pays « trop gros pour faire faillite » avec des « banques trop grosses pour faire faillite ».

Dans tous les pays, il y a plus de gens endettés que de gens qui ont de l’épargne

La dette pèse plus lourd que l’épargne car les banques ne prêtent pas de l’épargne ou des dépôts… Il n’y a donc pas de quoi « payer la dette ».

Du fait du système bancaire et des « réserves fractionnaires », les banques prêtent de l’argent qui n’existe pas.

Principe des réserves fractionnaires

La licence bancaire autorise les banques commerciales à prêter de l’argent qui n’existe pas encore. En effet, pour 1 de dépôt consigné à leur banque centrale, les banques commerciales peuvent prêter 99. La seule contrainte c’est de mettre des fonds propres entre 0% et 5% des prêts qu’elles consentent.

C’est ce qu’on appelle le système des réserves fractionnaires. Cet argent est prêté pour de la consommation, des dépenses privées (ce que votre conseiller financier appelle « vos projets »), des investissements, ou enfin des dépenses publiques. Les prêteurs ne prennent donc pas de risque, surtout s’ils prêtent à des Etats, ces mêmes Etats qui leur ont accordé leur licence de création monétaire. Les prêteurs en mauvaise posture seront sauvés par la Banque centrale, leur Etat donc vous, contribuable, au motif qu’ils ont des dépôts en otage. Ainsi tourne ce système dévoyé que j’appelle créditisme par opposition au capitalisme. Les économistes disent « ce sont les crédits qui forment les dépôts, et non pas « les dépôts qui permettent les crédits ».

Ecrasée par les intérêts de sa dette…

… la foule s’assemblera et manifestera comme jamais.

Il y aura une escalade de la violence.

Avez-vous déjà vu un gouvernement résister au plus grand nombre ?

Les politiciens s’inclineront et promettront une remise à plat du système financier, un chemin vers une « nouvelle prospérité, plus juste ».

Les autres peuples verront cela à la télévision à leur journal du soir et diront « nous aussi, nous voulons qu’on nous efface l’ardoise ! Pourquoi eux et pas nous ? ».

Le jour du jubilé approche et votre épargne sera engloutie si vous ne prenez pas vos précautions avant cette crise.

Pensez à mettre un peu de liquidités en or (c’est ici) et aussi en bitcoin.

(1) https://www.bloomberg.com/news/articles/2018-01-05/global-debt-hits-record-233-trillion-but-debt-to-gdp-is-falling

(2) http://www.telegraph.co.uk/pensions-retirement/news/carillion-collapse-pension-victims-gave-gold-plated-schemes/

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile