La Chronique Agora

Les Etats-Unis, grands gagnants de la crise européenne

Alors, cher lecteur, comment allez-vous en ce premier samedi de l’année ? J’espère que depuis le 1er janvier, vous avez eu le temps d’oublier vos bonnes résolutions… et de décider de prendre la vie comme elle vient.

Il faudrait vraiment que les autorités européennes en fassent autant.

Nicolas, Angela, Mario et tous les autres, voici notre conseil pour cette année : laissez l’euro se débrouiller, laissez M. le Marché faire son oeuvre, allez boire un petit pastis à l’ombre, bavardez sur le temps qu’il fait, sur la première dent de Julia, sur l’opportunité ou non de s’en resservir un bien tassé. Vous verrez, tout ira mieux — pour vous comme pour vos contribuables.

Hélas, les chances de voir une telle chose se produire sont limitées. Dès les fêtes terminées, le répit a pris fin lui aussi. Les banques sont à nouveau chahutées, les incertitudes sur l’avenir de la Zone euro refont surface, les places européennes ont recommencé à dégringoler… tandis que, de l’autre côté de l’Atlantique, les Etats-Unis observent nos déboires d’un oeil navré et compatissant.

En apparence, du moins.

Car comme le répète souvent Philippe Béchade, force est de constater que les Etats-Unis sortent largement gagnants de la crise européenne. Manoeuvres de déstabilisation volontaire ou pas… les conclusions restent les mêmes, comme l’expliquait Bill Bonner cette semaine :

« Regardez ce qui s’est passé l’an dernier. Bloomberg nous dit que les actions, dans le monde, ont perdu 12% de leur valeur. Mais les obligations ont quant à elles grimpé… d’environ 6%. Et il y a de fortes chances qu’il se produise la même chose en 2012. Les actions en baisse. Les obligations en hausse ».

« Les actions ne seront pas bon marché avant d’être environ à la moitié des prix actuels. Il leur reste donc beaucoup de chemin à parcourir. Lorsque les actions baisseront, les investisseurs iront sur le marché obligataire US pour s’abriter. Cela fera baisser les rendements et grimper les prix. Et les obligations — si l’on en juge par l’exemple du Japon — peuvent continuer à grimper pendant longtemps. Surtout maintenant que tout le monde pense que la dette US est 100% sûre ».

« Plus les choses empirent, plus les gens recherchent la sécurité de la dette du Trésor US. Telle a été la leçon de 2011 », conclut Bill.

* Conséquence : l’euro baisse, le dollar grimpe — pour l’instant.

La situation des Etats-Unis n’est en effet guère plus reluisante que celle de l’Europe, si l’on gratte un peu… et la propension des autorités américaines à faire marcher la planche à billets pourrait leur jouer de vilains tours à moyen terme.

D’ici là, toutefois, il y a de belles perspectives pour les investisseurs en devises, comme nous l’expliquait jeudi Jérôme Revillier, responsable du service FxProfitTrader :

« La baisse de la devise européenne face au billet vert semble inéluctable. Alors que la gouvernance de l’Europe fait toujours défaut, des signaux positifs sont envoyés par les Etats-Unis ».

« Amélioration de la confiance des consommateurs et du secteur immobilier en tête, les Etats-Unis pourraient, une nouvelle fois, malgré la menace de dégradation de sa note par Fitch le mois dernier, être la locomotive de la croissance occidentale ».

« Techniquement, un rebond semble possible vers 1,3380/3420 avant une reprise de la baisse vers un nouveau palier à 1,2650. Le croisement des moyennes mobiles à 100 et 200 jours (en rouge et bleue) est un signal fort de baisse ».

N’hésitez pas à tirer parti de telles opportunités si vous avez une âme de trader, cher lecteur… mais n’oubliez pas qu’intrinsèquement, les devises papier ne sont rien que ça : du papier.

Meilleures salutations,

Françoise Garteiser
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