Dans la logique de la démocratie (combinée à la magie d’une fausse monnaie), les partis politiques se disputent le pouvoir en promettant aux électeurs d’utiliser davantage l’argent des autres.
« Plus la taille de l’Etat est grande, plus la liberté et la propriété sont restreintes. » – Javier Milei
Pourquoi le risque d’un marché baissier majeur est-il plus présent que la plupart des gens ne le pensent ? Pourquoi Musk et Ramaswamy ne parviendront-ils pas à mettre fin aux déficits américains ? Et quand les Etats-Unis seront-ils prêts pour un véritable changement de cap ?
Tout d’abord, Fortune nous apprend que les capitaines de l’industrie américaine s’attendent à de vivre une période faste :
« Les PDG de Fortune 500 débordent de confiance après la victoire rapide et décisive de Trump. »
Porter Stansberry nous avertit que « le peuple » a lui aussi a laissé ses craintes de côté :
« 46% des investisseurs particuliers pensent qu’il y a moins de 10% de chances que le marché s’effondre au cours des six prochains mois… c’est la perspective la plus optimiste observée depuis juin 2006. »
Le New York Post fait le point sur le marché immobilier de Palm Beach :
« Dans le sillage de l’élection présidentielle de 2024, le ‘pump de Trump’ est réel à Palm Beach, selon les courtiers. Prenons l’exemple de ce penthouse au bord de l’eau à West Palm Beach, situé à Forté on Flagler, qui vient d’être vendu pour la totalité des 33,5 millions de dollars demandés. La transaction au 1309 S Flagler Drive, payée entièrement en cash, a été conclue en six semaines, selon les courtiers. »
Riches et pauvres… dans les usines comme dans les conseils d’administration… les gens sont enthousiastes ; ils croient que la victoire de Trump portera les actifs à des sommets encore plus vertigineux.
Ce n’est pas ainsi que les choses se passent habituellement.
La Bourse est aujourd’hui si chère qu’il faut s’attendre à une baisse du prix des actifs… et la redouter. Vous achetez une propriété à Palm Beach ? Peut-être faudrait-il attendre que le « pump de Trump » dégonfle ? Des Bitcoins ? Pourquoi ne pas attendre le prochain recul ? Les prix montent et descendent, n’est-ce pas ?
Personne ne sait ce qui va se passer, mais il est certainement sage d’être en mode sécurité maximale, jusqu’à ce que nous le sachions.
Mais attendez, avec M. Trump au pouvoir, peut-être que notre « habituellement » ne s’applique plus. Peut-être n’avons-nous pas à nous inquiéter… peut-être s’agit-il d’une nouvelle ère ?
Pour y voir plus clair, voyons comment a fonctionné l’ancienne ère.
Les gouvernements n’accomplissent qu’une seule chose : ils redistribuent les richesses et le pouvoir des masses défavorisées pour les rediriger vers des groupes spéciaux de clients, d’initiés et d’élites. Ils le font sous différentes bannières : libérer la Terre sainte, guérir les malades ou protéger la terre du CO2.
Ils le font sous la bannière des républicains, des démocrates, des communistes et des théocrates. Peu importe, le seul résultat qui vaille est que la richesse et le pouvoir qui étaient contrôlés par « le peuple (indifférencié) » deviennent la propriété de groupes sélectionnés.
Voici le calcul de base.
Dans une démocratie, si les élites prennent trop peu, elles laissent de l’argent sur la table qui pourra être saisi par des rivaux. D’autres groupes politiques promettront aux électeurs davantage d’avantages… et remporteront les élections. Telle a été, approximativement, la stratégie des démocrates pendant de nombreuses années, en promettant davantage de dépenses, jusqu’à ce que les républicains découvrent que « les déficits n’ont pas d’importance » et fassent des cadeaux équivalents aux masses.
Dans la logique de la démocratie (combinée à la magie d’une fausse monnaie), les partis politiques se disputent le pouvoir en promettant aux électeurs d’utiliser davantage l’argent des autres. Cela les conduit à l’endettement et à l’inflation, qu’ils utilisent pour s’approprier une plus grande part de la richesse du peuple, sans augmenter les niveaux d’imposition actuels.
Mais s’ils en prennent trop, comme tout parasite, ils affaiblissent les ressources et finissent par en avoir moins pour eux-mêmes. C’est le problème auquel presque tous les grands gouvernements sont aujourd’hui confrontés. Ils ont trop pris. Les populations autochtones diminuent. La croissance du PIB est dérisoire. Et une part de plus en plus importante des recettes courantes doit être consacrée au remboursement des créances antérieures (service de la dette).
Et puis, s’ils continuent, de « mauvaises choses » se produisent… guerre, hyperinflation, révolution, dépression… suivie d’un changement de direction (Union soviétique, 1991 ; Argentine 2023).
L’équipe de Trump peut-elle donc éviter le pire en fonctionnant de manière plus efficace ?
Imaginez un Etat-providence efficace. Il collecte de l’argent et le redistribue aux contribuables sous forme de pensions et de prestations médicales. Les élites ont le pouvoir ; elles contrôlent les dépenses. Mais aucun politicien ne s’est jamais enrichi en fonctionnant de manière efficace. Pour s’enrichir, il faut qu’il y ait du gras… du gras qui tient.
Un Etat en guerre est plus facilement corrompu. Les contribuables ne font pas la queue pour obtenir des missiles du Pentagone. Ils n’ont aucune idée de l’efficacité avec laquelle leur argent est dépensé. Le Pentagone ne se soumet même pas à un audit en bonne et due forme… ils ne savent donc pas où est passé l’argent.
L’Etat guerrier peut acheter des sièges de toilettes pour 3 000 dollars… ou des avions de chasse pour 182 millions de dollars – ce qui laisse un pourcentage beaucoup plus important de recettes brutes disponibles pour la redistribution aux élites… et le lobbying en faveur de dépenses supplémentaires.
L’efficacité va à l’encontre du véritable objectif, qui est d’extraire la richesse, et non de la créer. Comme le dit Milei, c’est la taille du gouvernement – ses revenus bruts – qu’il faut réduire. Car la sangsue ne s’arrête pas de sucer parce que sa victime s’inscrit dans un club de santé ; elle ne s’arrête que lorsqu’elle doit s’arrêter, lorsque la victime meurt.
C’est à ce moment-là que l’on peut parler d’une véritable nouvelle ère.
Il a fallu une inflation de 3 700% pour arrêter les suceurs de sang dans la pampa…
Les Etats-Unis sont loin d’en être là.