Niveau de vie, emploi, espérance de vie, éducation, bonheur… Dans tous les domaines, les Etats-Unis reculent.
Une fois arrivé le 1er janvier, le désastre tant redouté du « bug de l’an 2000 » n’a pas eu lieu. Les systèmes informatiques fonctionnaient comme si de rien n’était. Ce sont plutôt les Etats-Unis qui ont cessé de tourner à cette date.
C’est du moins notre hypothèse.
New York et Washington n’ont pas encore été mises à sac. Les Américains n’ont pas été passés par le fil de l’épée. Leur armée reste invaincue sur le champ de bataille.
Mais, après janvier 2000, leurs marchés boursiers (c’est-à-dire leurs actifs les plus importants) ont commencé à chuter.
En termes d’or, le Dow a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis le début du siècle.
On dit du marché boursier qu’il anticipe ; anticipe-t-il une Amérique plus faible et plus pauvre ?
Nous n’en savons rien. Mais, au XXIème siècle, le taux de croissance du PIB a ralenti. La dette a augmenté. Les importations ont grimpé en flèche ; les exportations ont décliné. Les perversités et les absurdités, quant à elles, se sont multipliées.
Les choses ne sont plus du tout ce qu’elles semblent être – parce que les signaux de prix ont été faussés par les autorités. La moitié des Américains prend pour parole d’évangile des mensonges éhontés.
Fin de bulle
Oui, les Etats-Unis ont peut-être dépassé leur apogée. Et tandis qu’ils attendent les barbares, nous profitons d’une délicieuses période de fin de bulle… pleine de fantasmes et d’illusions… de sottises et de subterfuges.
Pendant ce temps, l’Amérique décline. Le magazine Foreign Policy :
« Selon de nombreux critères, les Etats-Unis semblent un pays franchement médiocre, voire carrément dans les derniers rangs des pays riches. Prenez les trois objectifs américains traditionnels : ‘la vie, la liberté et la poursuite du bonheur’.
Concernant les critères de qualité de vie, les Etats-Unis se classent souvent mal. L’Indice du développement humain de l’ONU, qui mesure non seulement la performance économique mais aussi l’espérance de vie et l’éducation scolaire, met les Etats-Unis à la 13ème place, derrière d’autres démocraties industrialisées comme l’Australie, l’Allemagne et le Canada. Les Etats-Unis sont 45èmes en termes de mortalité infantile, 46èmes pour ce qui est de la mortalité maternelle et 36èmes en matière d’espérance de vie.
Et la liberté, alors ? Selon Reporters sans frontières, les USA sont 48èmes pour ce qui est de la protection de la liberté de la presse. L’indice de la perception de la corruption de Transparency International place les Etats-Unis comme 22ème pays le moins corrompu au monde, derrière le Canada, l’Allemagne et la France. Les experts de Freedom House classent les USA 33èmes en termes de liberté politique, tandis que le projet Varieties of Democracy met la qualité de la démocratie américaine un peu plus haut – à la 27ème place.
Quant au bonheur : le World Happiness Report met l’Amérique au 19ème rang, juste après la Belgique. La Belgique ! »
La dette commence à peser lourd
Peut-être vous dites-vous que les dépenses de consommation US permettront d’assurer l’expansion économique ? Vous allez être déçu.
La dette des ménages US est passée de 35% des revenus en 2000 à près de 44% aujourd’hui. Alors qu’ils traînent les lourds bagages de leurs dépenses passées, les consommateurs ont beaucoup de mal à envisager de futures dépenses.
Par ailleurs, de nombreux ménages vivent au mois le mois. GOBankingRates rapportait le mois dernier que 62% des ménages américains avaient moins de 1 000 $ d’épargne ; sur ce chiffre, la moitié n’avait pas d’épargne du tout.
Par ailleurs, si l’on compare à une bonne partie du reste du monde, les Américains travaillent plus et sont moins payés.
Ils travaillent plus d’heures que les Britanniques, les Français, les Allemands – ou toute autre économie développée… mais cela ne les mène pas loin.
La richesse médiane par adulte aux Etats-Unis n’est que de 61 000 $. Cela les met derrière les citoyens de 20 autres pays, dont l’Espagne, l’Italie, Taiwan et la Corée du Sud.
Il y a emploi et emploi…
Le Bureau américain des statistiques de l’emploi (BLS) nous dit que le chômage est à des planchers de 50 ans. Mais, selon le BLS, quiconque travaille 10h par semaine à garer des voitures ou tresser des cheveux est « en poste ».
Depuis 2000, quasiment tous les nouveaux emplois ont été créés dans le secteur des services, qui paie mal, ou dans le secteur gouvernemental, à la productivité limitée : restaurants… livraison de pizzas… Lyft… soins aux personnes âgées et à leurs animaux de compagnie… Homeland Security… et ainsi de suite.
Les emplois permettant de faire vivre une famille, quant à eux, ont chuté de 5 millions durant cette période de 20 ans. Parallèlement, la population US a augmenté de 47 millions de personnes. Et, dans le même temps, 5,8 millions de travailleurs ont disparu.
Les équipes de recherche sont revenues en déclarant que ces personnes avaient été repérées allongées sur des canapés, à regarder la télévision, ou bien attablées dans un Starbucks où elles faisaient semblant de travailler à une nouvelle start-up.
« Déclin du taux de participation de la main d’œuvre », c’est ainsi que les économistes décrivent cela. C’est ce qui arrive lorsque les emplois proposés sont si peu attirants (paient si peu, en d’autres termes) que les gens ne se donnent même pas la peine de postuler.
Si l’on additionne tout cela, on se retrouve avec un homme américain moyen dont le revenu est près de 30% inférieur à ce qu’il était dans les années 70.
Ou, si l’on calcule cela en termes de temps nécessaire pour acheter une voiture et une maison ordinaires, il doit allonger 50% de plus.
De toute évidence, ces faits ont lourdement influencé les électeurs en 2016. Ils avaient hâte de rendre sa grandeur à l’Amérique.
Est-ce que ça a marché ?