La Chronique Agora

Encore dans les sushis… comme nous l'avions prévu !

▪ Pourquoi est-ce que tout semble baisser ? Parce qu’on est dans une Grande Correction, voyons !

La correction fait son travail. Les autorités ont essayé de l’arrêter avec des milliers de milliards de dollars de prêts, garanties et dépenses de "relance". Elles ont échoué. Nous en avons eu confirmation sur confirmation ces trois dernières semaines — la reprise n’a pas lieu. L’emploi empire. Les prix chutent — y compris le prix de la main-d’oeuvre. Les banques ne prêtent pas et les gens ne dépensent pas.

Les villes et les Etats se retrouvent à court d’argent. Les ménages font faillite. Et on dirait que les marchés boursiers sont prêts à rendre l’âme.

C’est une grande correction, non ?

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LA DEUXIEME GRANDE DEPRESSION
Une catastrophe économique est en train de se dérouler : elle va réduire à néant l’épargne de millions de Français…

… alors que d’autres doubleront leur patrimoine dans le même temps.

Nos spécialistes avaient vu venir la catastrophe des subprime… la hausse spectaculaire de l’or… l’effondrement du système bancaire et financier. A présent, ils vous révèlent comment sortir gagnant d’une crise telle que nous n’en avions pas connu depuis les années 20 : continuez votre lecture pour tout savoir…

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Nos lecteurs espérant s’enrichir grâce à l’or vont devoir attendre un peu. Nous sommes entrés dans une période de désendettement doux — c’est du moins ce qu’il semble aujourd’hui. Tant que nous n’aurons pas de vraies crises — ou mieux encore, de vraie inflation — l’or va probablement baisser.

Non que ça nous inquiète vraiment. Ben Bernanke a plus augmenté la base monétaire américaine que tous les présidents de Fed combinés avant lui — y compris Alan Greenspan. Mais ne vous faites pas d’illusions. Il peut se passer longtemps avant que cette inflation monétaire ne se transforme en inflation faisant grimper en flèche le prix de l’or. Et il peut arriver beaucoup de choses entre-temps.

Pour l’instant, en tout cas, les entreprises réduisent leurs dettes. Les ménages réduisent leurs dettes. Même les gouvernements limitent leurs dépenses.

Bloomberg :

"Les pays riches vont réduire leurs déficits budgétaires primaires — sans tenir compte des paiements d’intérêt — de 1,6 point de pourcentage d’ici l’année prochaine, la plus grande proportion depuis que l’OCDE a commencé à suivre les chiffres en 1970, selon des économistes de JP Morgan Chase & Co. Cette pression budgétaire réduira la croissance de 0,9 point de pourcentage en 2011".

La Grèce doit réduire son déficit de moitié. L’Europe en général fait un gros effort pour réduire ses déficits et empêcher la dette de prendre le mors aux dents. Ils se sont tous fait taper sur les doigts. Ils savent tous ce qui arrive quand on laisse libre cours à la dette.

▪ Mais les gens en viennent à penser ce qu’ils doivent penser quand ils doivent le penser. Pour l’instant, le gouvernement américain n’a pas besoin de se dire que la dette est une chose épouvantable. Il peut emprunter à des taux bas — presque indéfiniment. En fait, les rendements des bons du Trésor US chutent… Se ruiner coûte de moins en moins cher aux Etats-Unis.

Ce qui nous laisse à penser que nous avons entamé une période de désendettement doux et pernicieux.

Le reste du monde épargne. Qu’arrive-t-il à l’épargne en question ? Les épargnants peuvent remercier les Etats-Unis, qui leur enlèvent leurs économies. Alors que le reste du monde met son argent de côté, les Etats-Unis continuent d’emprunter… aidant le monde à se débarrasser de son excès d’épargne. Dans les faits, le gouvernement américain joue désormais le rôle du Japon dans sa longue épopée de désendettement. Nous pensions que les Etats-Unis finiraient par suivre le Japon dans un long ralentissement, lent et modéré. D’accord, nous avions dix ans d’avance. Mais c’est bien ce qui semble se produire actuellement.

Au Japon, le gouvernement a très utilement absorbé l’épargne des ménages pendant vingt ans. Cela a permis aux gens de se désendetter tandis que le gouvernement continuait à dépenser. A présent, les Etats-Unis absorbent la majeure partie de l’épargne mondiale… permettant ainsi au reste du monde de mettre de l’ordre dans ses finances, tandis que le gouvernement américain continue ses efforts de "relance".

En fin de compte, les deux programmes sont absurdes. L’épargne disparaît en renflouages et usines à gaz. Et les relances ne relancent rien du tout — sinon plus de dépenses gouvernementales. Ce qui va assez bien aux egos des économistes qui s’imaginent être en train de sauver le monde.

Une économie peut continuer de la sorte — calmement, en détruisant doucement l’épargne… et en ruinant discrètement le gouvernement — pendant de très nombreuses années. C’est peut-être ce qui est en train de se passer.

Mais attendez une minute. Le Sénat américain a refusé de prolonger les allocations chômage. Même aux Etats-Unis, les républicains parlent d’"austérité". Paul Krugman en grimpe aux rideaux, parlant de la coalition des "sans-coeur, des benêts et des confus" qui refuse de suivre son programme de dépenses illimitées. Voilà tout à coup que les Américains semblent avoir attrapé eux aussi le virus de l’"austérité". Oh oh… ce pourrait être un désastre général. Si tout le monde épargne, qui utilisera cette épargne ? Qui dépensera ? Qui fera tourner les roues du commerce ? Qui tiendra allumés les néons des centres commerciaux et les grills des restaurants ?

Que se passera-t-il si toutes les cigales se transforment soudain en fourmis… et que toutes s’abandonnent à une poussée de prudence financière effrénée ? Est-ce que ça ne causerait pas une nouvelle ère de ténèbres pour le monde entier ?

Non, ne vous inquiétez pas. Pour commencer, les gouvernements ne réduisent pas leurs dettes. Ils modèrent simplement le rythme auquel ils les gonflent. Ensuite, il y a encore abondance de demande apparaissant dans les économies émergentes. Et enfin, le monde a trop de dettes ; s’en débarrasser ne serait pas une mauvaise chose — même si ça engendre une période d’ajustement difficile.

Plus important, les autorités sont des zombies. Moins elles accaparent de ressources, mieux nous nous portons.

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