La Chronique Agora

En Grèce, austérité n'est pas solvabilité

▪ Ma fille n’est pas grecque… mais parfois elle se comporte comme si elle l’était. Cette observation n’a pas pour but de déprécier ma fille… ni les Grecs. Il s’agit d’une simple observation.

Ma fille, Gaby, fait souvent des promesses, juste avant de me demander de l’argent. Hier soir, après avoir sali une poêle à frire et quelques ustensiles pour préparer des pâtes, je lui ai demandé de nettoyer la pagaille qu’elle avait mise dans la cuisine.

« Ouais, je vais le faire dans une seconde, Papa », m’a répondu Gaby. « Tu peux me donner un peu d’argent ? Je dois aller dîner avec des amis ce soir ».

« Ah… bon », ai-je balbutié. « Mais je veux que la vaisselle soit faite avant que tu ne partes ».

« Oh oui, ne t’inquiète pas ! » m’a-t-elle répondu en souriant.

« D’accord, voici 20 $ », lui ai-je dit. « A tout à l’heure, je sors faire une course ».

__________________________

Depuis 1999, les small caps réalisent des performances jusqu’à six fois supérieures à celles du CAC 40…

Avec les 5 critères hyper-sélectifs de notre nouveau système de détection de valeurs FOCVS, investissez exclusivement sur les 15% de leaders qui tirent ce marché à la hausse !

Ne manquez pas les prochaines opportunités détectées par FOCVS  pour accumuler des gains potentiels de l’ordre de 62,4%… 22,1%… 13,3%… 28% : il suffit de continuer votre lecture

__________________________

Vous devinez la suite de l’histoire…

Peu après mon départ, Gaby est sortie de la maison avec ses 20 $ en poche. La vaisselle sale resta dans l’évier jusqu’à mon retour… et que je la fasse.

▪ Jean-Claude Trichet, président de l’Union européenne, entendez-vous ?

Les mauvaises habitudes ont la vie dure. Gaby est trop habituée à faire des promesses dans le vide ; son père est trop enclin à les croire… et même à les pardonner.

Christine Lagarde, directrice du FMI, entendez-vous ?

La semaine dernière, les marchés boursiers à travers le monde étaient à la hausse à la nouvelle de l’adoption des mesures d’austérité par le Parlement grec — condition sine qua non pour recevoir une nouvelle tranche d’aides de la part de l’Union européenne et du FMI.

Vous voyez comme c’est facile ? Promettez, vous obtiendrez de l’argent.

Faire des promesses est facile. C’est de les tenir qui est difficile. Quelques minutes après l’adoption du plan d’austérité, des émeutes ont éclaté dans les rues d’Athènes. « Dans un brouillard de gaz lacrymogène », rapporte l’Associated Press, « les manifestants lançaient violemment tout ce qui leur tombait sous la main contre des forces de police et ont tenté de bloquer l’immeuble du Parlement… A Athènes, le climat est sombre ».

Néanmoins, le même article de l’AP relate : « les investisseurs ont salué le vote qui a pour objectif de réduire les dépenses et d’augmenter les impôts… Cette loi — ainsi qu’une autre qui a été votée jeudi pour appliquer ce programme d’austérité — débloquera la nouvelle tranche de 12 milliards d’euros (17 milliards de dollars) sur les 110 milliards d’euros (157 milliards de dollars) d’aide internationale de l’Union européenne et du Fonds monétaire international ».

Selon nos prévisions, les Grecs (et Gaby) continueront à promettre tant que cela leur rapportera des aides. Mais nous prédisons également que les Grecs cesseront de faire des promesses… et ne les tiendront plus dès que le dernier chèque sera soldé… si ce n’est même avant.

Promettre l’austérité n’est pas l’austérité et même si c’était le cas, l’austérité n’est pas la solvabilité. Le plan d’austérité approuvé par les Grecs espère lever environ 110 milliards de dollars sur cinq ans. Cette somme ne suffirait même pas à rembourser l’aide de 157 milliards de dollars que l’UE et le FMI ont déjà apportée, sans parler d’équilibrer un budget.

Pour aller plus loin, 110 milliards de dollars sur cinq ans équivaut à 22 milliards de dollars par an (si mes calculs sont bons). Ce chiffre n’aurait même pas pu équilibrer le déficit de 34 milliards de la Grèce l’année dernière ou son déficit de 52 milliards de dollars en 2009. Et l’avenir économique de la Grèce à court terme ne semble pas plus rose que son passé récent.

A la fin de toutes ces promesses et de toutes ces indulgences, nous prévoyons que ce sont les Grecs qui s’en sortiront le mieux. Ils échangeront de vagues promesses contre des dollars sonnants et trébuchants… jusqu’à ce que les dollars soient épuisés.

Déjà, chaque ménage de la Zone euro garantit environ 535 euros (773 $) de la dette grecque, selon Open Europe, un groupe de recherche basé à Londres. Déjà, quasiment aucun de ces ménages ne souhaite contribuer d’un seul euro pour ces « débauchés de Grecs », et encore moins 535 euros.

Vraisemblablement, ces ménages feront la sourde oreille aux appels de capitaux frais par l’UE. Autrement dit, l’argent s’épuisera et les Grecs feront faillite.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile