La Chronique Agora

Les élites détruisent la démocratie

Alors que les politiques se disputent le contrôle des richesses, le système démocratique s’effondre sous le poids des erreurs répétées.

« Au fur et à mesure que les ressources consacrées aux avantages diminuent, les ressources consacrées au contrôle doivent augmenter. » – Joseph Tainter.

Nous essayons d’aller au fond des choses. Pourquoi tant de décisions politiques se révèlent-elles être des erreurs ? Pourquoi les erreurs ne sont-elles pas aléatoires, mais vont-elles toujours dans la même direction ? Et à quoi pouvons-nous nous attendre par la suite ? Pour formuler la question de façon caricaturale : pourquoi n’appuient-ils pas sur le frein avant de se jeter dans le précipice ?

Nous avons vu que le système politique est une fraude. Nous n’avons pas une vraie démocratie. Nos représentants élus ne nous représentent pas vraiment ; ils représentent les intérêts particuliers qui leur fournissent de l’argent pour leurs campagnes (et des emplois… des honoraires… etc.). En d’autres termes, il ne s’agit pas d’un gouvernement « par le peuple », mais d’un gouvernement d’élites qui se disputent le contrôle de notre système politique.

Aujourd’hui, nous allons examiner comment nous en sommes arrivés là, et où cela pourrait nous mener.

Politico rapporte :

« Harris et Trump pourraient séduire des voix grâce au fait de ne pas taxer les pourboires »

Tous les citoyens doivent être traités sur un pied d’égalité, c’est du moins ce que disent les manuels d’éducation civique. Mais aujourd’hui, les politiciens font ouvertement des offres pour obtenir des votes en promettant… l’argent des autres. Tout impôt non payé sur les pourboires devra être compensé par des impôts (y compris l’impôt sur l’inflation) qui seront appliqués sur d’autres personnes. De même, les prêts universitaires – lorsqu’ils ne sont pas remboursés par l’emprunteur – devront être payés par quelqu’un d’autre.

Différentes élites se battent pour contrôler le gouvernement. Elles y parviennent, en grande partie, en prenant la richesse d’un groupe pour la donner à un autre. Ensuite, lorsqu’elles contrôlent les rouages, elles les utilisent pour déplacer encore plus de richesses et de pouvoir dans leur direction.

Avec le temps, elles deviennent de plus en plus effrontés. L’escroquerie des électeurs devient plus routinière et plus acceptée. Les ressources sont utilisées non pas pour accroître les avantages pour le pays (en investissant dans de nouvelles usines, etc.), mais pour contrôler la distribution des avantages existants (en contribuant aux campagnes électorales, etc.). Alors, ce ne sont pas seulement les individus qui sont corrompus, mais le système lui-même. Et lorsque la catastrophe approche, les élites sont payées pour ne pas la voir venir.

Sinon, pourquoi aucun candidat majeur – Kamala, Walz, Trump ou Vance – n’a-t-il mentionné que les Etats-Unis sont en train de faire faillite ?

On pourrait penser que les autorités fédérales commettent des « erreurs ».

Comment appeler autrement la guerre contre le terrorisme de George W. Bush, qui a coûté 8 000 milliards de dollars ? Que dire de la réduction d’impôts de 1 900 milliards de dollars de Donald Trump (sans réduction correspondante des dépenses, il a simplement augmenté la dette du pays, transmettant la facture à la génération suivante) ? Et que dire de tous ces chèques de stimulus ? Depuis quand est-il judicieux de mettre à l’arrêt l’économie réelle et de distribuer des milliers de milliards d’euros de crédits imprimés ?

Le Congrès et la Fed se trompent constamment. Le Congrès n’a produit que quatre budgets équilibrés au cours des cinquante-six dernières années. La Fed se trompe également. En fixant le prix du crédit à un niveau trop bas, elle a fait passer la dette de 1,4 billion de dollars en 1968 (la dernière année où vous pouviez échanger vos dollars contre de l’or à un taux fixe) à plus de 94 billions de dollars aujourd’hui.

Ces erreurs ne sont pas le fruit du hasard. Le Congrès ne dépense pas moins parfois et plus d’autres fois. Au contraire, pour chaque excédent annuel depuis 1968, il y a eu treize déficits. Et pour chaque dollar d’excédent, il y a eu soixante-dix-huit dollars de déficit.

Pourquoi ce déséquilibre dans le grand livre de comptes le plus important du pays ? Pourquoi ne pas équilibrer les dépenses et les emprunts par des impôts, des excédents et des réductions budgétaires ? Le peuple ne serait-il pas mieux loti s’il n’avait plus de dettes ? Les Etats-Unis dépensent aujourd’hui plus en intérêts sur la dette nationale qu’en défense : ne serions-nous pas tous mieux lotis si cet argent était disponible pour relever les défis d’aujourd’hui, plutôt que de payer pour les erreurs du passé ?

Médaille d’or des dépenses

Bien sûr, les hommes politiques préfèrent dépenser plutôt qu’épargner. Mais les électeurs aussi. Au niveau national, cela signifie plus d’argent pour les retraites et les soins médicaux. A l’étranger, cela signifie que l’équipe américaine écrase ses adversaires et que les électeurs ont le sentiment qu’ils ont eux-mêmes remporté une médaille olympique.

Les démocrates et les républicains se sont engagés à ne pas réduire les paiements sociaux (retraites et soins médicaux, principalement) « d’un seul centime ». Et tous deux promettent plus d’argent à l’Ukraine et à Israël. Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi. Donner de l’argent permet d’acheter des votes. Et l’industrie de la puissance de feu et Israël disposent des lobbies les plus riches et les plus puissants du pays.

La « caste politique » utilise ses ressources pour contrôler la répartition des richesses. A mesure qu’elle devient plus puissante, la société devient plus corrompue… avec de plus en plus de richesses allant aux groupes favorisés. Les 1% les plus riches s’en sortent comme des bandits. Depuis 1990, lorsque la Fed a commencé à soutenir le marché boursier, la richesse des 1% de ménages américains les plus riches a augmenté de 31 millions de dollars chacun – 680 fois plus que l’augmentation de la richesse de la moitié inférieure de tous les ménages.

Même dans l’immobilier, c’est le sommet de la pyramide des richesses qui en profite le plus. Au cours des dix années 2010-2020, les ménages disposant d’un revenu moyen de 180 000 dollars ont gagné 6 000 milliards de dollars en « investissements » immobiliers. Ceux dont le revenu moyen est de 29 000 dollars n’ont gagné que 330 milliards de dollars, ce qui n’est même pas suffisant pour suivre l’inflation au cours de cette période.

Mais attendez, ce n’est pas tout…

Pourquoi les laissons-nous ruiner les finances de la nation, endetter la prochaine génération, garantir l’inflation et appauvrir presque tout le monde ? Quelle est cette folie perverse ?

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile