La Chronique Agora

Emmanuel Macron a des visions

Emmanuel Macron - président - gilets jaunes - élites - taxe carbone France

L’idée d’une France « décarbonée », parangon de l’écologiquement correct influençant le climat, est un mythe pour lequel la France profonde ne veut pas payer. 

Le pow-wow de Buenos Aires pourrait en fait produire des résultats positifs. Au moins les Chinois et les Américains se sont-ils enfin empoignés. Peut-être feront-ils tomber une barrière commerciale ou deux, par accident. La meilleure nouvelle, toutefois, c’est qu’il ne s’est pas passé grand’chose sur les rives du Rio de la Plata — ni pour empirer les choses… ni pour les améliorer. Et c’est un quasi-miracle. Parce qu’en regardant les visages américains sur la photo officielle, nous ne voyons rien d’autre que des problèmes — des fous, des escrocs et des égocentriques ayant autant de capacité d’attention qu’un poisson rouge.

Bolton, Navarro, Mnuchin — qu’ils aient réussi à se lever de table sans avoir infligé de dommages majeurs est un don des dieux. Nous pouvons en remercier le président Trump. Il est assez malin pour savoir qu’une guerre commerciale factice est politiquement avisée… mais qu’une véritable guerre commerciale serait un désastre.

Nous nous intéressons donc à d’autres bombes.

Gaz lacrymogène, chants martiaux, voitures en feu…

Les manifestations ont commencé il y a deux semaines. Personne ne les a prises très au sérieux. Des gens apparemment issus de la « France profonde » ont enfilé leurs gilets de sécurité jaune fluorescent pour venir à Paris. Cause de leur contrariété : la taxe additionnelle sur le carburant censée être mise en place au 1er janvier.

Les froggies aiment manifester de temps en temps. Rien de neuf. Qui plus est, ces manifestants ont d’abord été vite oubliés. Il s’agissait de la classe moyenne… de gens de province… sans pouvoir politique ni cachet médiatique.

Tout comme les gens de l’Amérique profonde, ils voient le coût de la vie grimper… la qualité de vie baisser… et ne sont pas entièrement d’accord avec le programme conçu par les élites pour l’avenir. Les puissances régnantes — de gauche ou de droite — les avaient déjà largement ignorés.

L’augmentation d’impôts représentait un large consensus des dirigeants français, un programme visionnaire mis en marche par le prédécesseur de Macron, François Hollande, conçu pour faire de la France un leader mondial en termes de politique « verte ».

C’est-à-dire que le haut du panier français s’était engagé à faire du pays un parangon de l’écologiquement correct — à n’importe quel prix. Le président actuel ne montrait aucune velléité de reculer.

« Les manifestations des gilets jaunes », écrit notre fils Henry, « ont culminé [la semaine dernière] avec la réponse de M. Macron aux manifestants […] Voici, grosso modo, le message que M. Macron leur a donné : nous n’allons rien changer. Les taxes sur les carburants resteront en place, et augmenteront en 2019. Les taxes sur la pollution des véhicules augmenteront aussi ».

Jetez-vous dans la Seine, en d’autres termes.

Des génies omniscients au sujet de l’énergie

Ce n’était pas le message que les gilets jaunes voulaient entendre.

Qui plus est, on ne suivait pas le script : normalement, un président plie l’échine et tourne autour du pot (comme l’a fait M. Trump avec les Chinois), affirmant comprendre la douleur des manifestants et promettant plus de discussions et de compromis.

« Ma responsabilité est simple », a continué le président de la Cinquième république : « garantir à nos citoyens l’accès à une énergie suffisamment peu coûteuse et propre. »

« Songez-y un instant », continue Henry :

« La responsabilité de M. Macron est de nous fournir l’énergie que nous utilisons ? Non seulement cela, mais la ‘garantir’ et faire qu’elle coûte peu et soit ‘propre’. Comment M. Macron peut-il lui-même se croire à la hauteur de ce genre de tâche ? Est-il ingénieur ? Y connait-il quelque chose à l’électricité ? Aux centrales ? Aux réseaux de distribution et de répartition et de contrôles ? Comment fait-il pour savoir dans quelle direction aller, sur qui pousser, à qui parler, et sur quelles inventions miser ? Et qu’en sait-il de ce qui est ‘coûteux’ ou non pour les gens ? »

« Nous devons sortir des énergies fossiles », a annoncé l’oracle de l’Elysée. En 30 ans, nous devons passer d’une France où 75% d’énergies consommées sont fossiles à une France en 2050 où la production et la consommation d’énergies seront totalement décarbonées. »

Pourquoi ? Dans quel but ? M. Macron est-il omniscient ? Simone Wapler se pose elle aussi quelques questions :

« Que représentent les émissions des moteurs diesel des véhicules particuliers face à celles des véhicules industriels, du transport routier, des locomotives diesel ? Qu’attend-on comme résultats dans l’atmosphère ? Comment va-t-on les mesurer ? Comment va-t-on ensuite mesurer en quoi le climat aura évolué ? Aucune de ces informations n’a été donnée.

Une décision qui influence la vie de millions de gens est prise sans aucune étude sérieuse ; surtout, il n’est absolument pas prévu de mesurer son efficacité. Les gens qui l’ont prise ne souffriront pas de ses conséquences nuisibles. Leurs frais de déplacement sont payés par les contribuables. Le pire qui puisse leur arriver serait de n’être pas réélus ».

Les manifestations ont causé trois morts, jusqu’à présent. Des dizaines de voitures ont été brûlées… des milliers de policiers et de manifestants ont été mobilisés… Des Parisiens affirment qu’ils n’ont rien vu de tel depuis mai 68.

Peut-être que M. Macron a pris un coup sur la caboche. Ses visions continuent :

« A l’horizon 2030, l’évolution du parc éolien terrestre sera triplée, la part des panneaux photovoltaïques sera multipliée par cinq. Nous développerons aussi l’éolien en mer ».

Ces choses ont-elles un sens ? C’est peu probable. Comment un politicien écervelé saurait-il où trouver la meilleure source d’énergie ?

[NDLR : Bill Bonner n’est pas le seul à remettre en cause le bon sens des élites mondialistes. Jim Rickards en doute lui aussi et cette fois dans le domaine monétaire. Dans ce document, il vous explique pourquoi et surtout comment en profiter.]

D’ailleurs, la Terre se réchauffe-t-elle vraiment ? Les émissions de CO2 doivent-elles être limitées ? « Je n’y crois pas », a dit M. Trump. A-t-il raison ?

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile