La guerre sert une nouvelle fois à justifier des dépenses militaires exorbitantes.
« Plus que tout [dans des moments comme celui-ci], nous avons peut-être besoin d’une connaissance intime du passé. Non pas que le passé ait quelque chose de magique, mais parce que nous ne pouvons pas étudier l’avenir et que nous avons besoin de quelque chose à opposer au présent, pour nous rappeler que les hypothèses de base ont été très différentes d’une époque à l’autre et que beaucoup de choses, qui apparaissent comme des certitudes à l’ignorant, ne sont que des modes temporaires. Un homme qui a vécu dans de nombreux endroits n’est pas susceptible d’être trompé par les erreurs locales de son village natal : l’érudit a vécu à de nombreuses époques et est donc, dans une certaine mesure, à l’abri de la grande cataracte d’absurdités qui se déverse de la presse et du microphone de son âge. » – C. S. Lewis
Voici les dernières nouvelles du comité pour un budget responsable :
« Le déficit dépasse 1,7 billion de dollars alors que les taux d’intérêt grimpent en flèche.
Après avoir diminué ces dernières années en raison de la fin de la pandémie, le déficit repart à la hausse, atteignant 1 700 milliards de dollars en 2023, et plus du double de l’année dernière, si l’on exclut l’annulation de la dette étudiante par le président et les décalages temporels. Alors que l’économie est en pleine croissance et que le chômage reste proche de ses plus bas niveaux historiques, le moment aurait dû être propice à la réduction des déficits afin de nous aider à mieux nous préparer à répondre aux futurs ralentissements économiques ou aux crises étrangères. »
Il existe toujours des justifications commodes pour expliquer pourquoi nous devons emprunter davantage : c’est important, c’est une urgence, cela se paiera tout seul… Essayer de payer maintenant est tout simplement trop difficile. Ces justifications sont précisément ce qui nous a conduits à ce point où notre dette est dangereusement élevée et augmente, et où le contexte économique et les questions de sécurité nationale nous rendent extrêmement vulnérables. Nous devons changer de cap.
Les cibles américaines
Nous pensons être témoins d’un échec total de la part des élites américaines – le Congrès, l’équipe Biden, le New York Times, les universités de la Ivy League… l’ensemble de l’Establishment. Ensemble, ils sont incapables de contrôler leurs dépenses. Mais ce n’est pas le pire.
Les dépenses militaires américaines dépassent désormais les budgets militaires de la Chine, de la Russie, du Royaume-Uni, de la France, de l’Inde, de la Corée du Sud, de l’Allemagne, de l’Ukraine, du Japon et de l’Arabie saoudite – réunis.
Examinons les retombées de certains de ces investissements militaires. Vous souvenez-vous des quelque 5 000 milliards de dollars dépensés pour faire du Moyen-Orient un modèle de démocratie pro-américaine ? Voici ce que nous rapporte TheCradle :
« ’Nous viserons les bases américaines si Washington intervient.’ […] La faction de résistance irakienne Kataib Hezbollah a lancé un avertissement sévère le 11 octobre, menaçant de frapper les bases américaines en Irak et dans les régions avoisinantes, si les Etats-Unis intervenaient dans la guerre en cours entre diverses factions palestiniennes et Israël. Avec d’autres groupes irakiens et des chefs religieux, ils ont exprimé leur soutien aux Palestiniens dans la poursuite de l’opération Al-Aqsa Flood. Les Unités de mobilisation populaire (UMP) ont également exprimé leur soutien aux Palestiniens. »
Mais comme vous l’avez compris, ce n’est pas Katib Hezbollah, l’UPM, le Hamas, l’Iran ou la Russie qui feront tomber l’empire américain. Ce sont ses propres élites. Si elles ne sont pas maîtrisées, les Etats-Unis risquent la faillite, l’inflation, la guerre et le chaos politique.
Une pièce à sens unique
Les crimes de haine font partie du paysage. Comment réduire le budget militaire… alors que des « animaux » et des « sauvages » sont en liberté au Levant ? Et essayer de rester calme… appeler à un cessez-le-feu… et examiner les droits et les torts des deux côtés du conflit – selon la Maison-Blanche – est « déshonorant ».
Le rôle de l’élite n’est pas seulement d’équilibrer le budget, mais aussi d’assurer l’équilibre et la modération dans les affaires publiques. Lorsque les foules se lynchent, l’élite est censée inciter à la retenue et à la dignité… aider les gens à considérer « tous les éléments de l’histoire » et à construire un consensus en vue d’une issue civilisée. Mais voici ce que nous dit la secrétaire de presse de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre : « Il n’y a pas deux camps. »
En d’autres termes, il faut décider qui haïr. Il n’y a pas de « bonnes personnes » parmi les opposants à Israël, les anti-vaccin, les Russes, les conservateurs et le patriarcat masculin blanc ; c’est ce que dit la presse dominante. Aujourd’hui, aux Etats-Unis, il est presque obligatoire de haïr certains groupes.
À l’épée
Et en Israël, inutile de chercher des « gens bien » à Gaza. Le gouvernement Netanyahou a promis la sécurité… la protection contre les « untermenschen » [NDLR : « sous-homme », en allemand] arabes. Ayant échoué, il doit maintenant démontrer sa bonne foi en se débarrassant de chacun de ses ennemis à l’épée, soutenu par la plus grande machine de guerre du monde. Elizabeth Murray rapporte :
« Au début de l’année 2010, l’un des groupes de réflexion les plus prestigieux de Washington D.C. a organisé un séminaire sur le Moyen-Orient, qui comprenait une discussion sur l’assaut israélien de décembre 2008-janvier 2009 contre Gaza, qui a tué environ 1 300 Palestiniens. A l’évocation de ce bilan, l’un des experts du groupe a esquissé un sourire énigmatique et a entonné : ‘C’est malheureux, mais de temps en temps, il faut tondre la pelouse.’ »
Les crimes de haine sont connus sous le nom de « guerre ». Les Huns… les Japonais… les terroristes… les Irakiens… les Vietnamiens… les Serbes – tous ont été dépeints comme des « animaux sanguinaires et assoiffés ». Et de bons citoyens apparemment sains de corps et d’esprit, encouragés par leurs élites, ont dit adieu à leur ferme et à leur famille… et se sont lancés dans la dernière croisade – avec la ferme intention de les tuer.
Les crimes de haine, au niveau individuel et dans une sphère privée, sont rares. Mais ils sont utilisés pour justifier des dépenses militaires exorbitantes. Et les Etats-Unis – dirigés par leurs élites dégénérées, corrompues et incompétentes – en font une question de politique publique.