La guerre commerciale de Trump est un fiasco, comme prévu. Les dettes s’empilent, la croissance ralentit…
Le déficit commercial américain a explosé : il atteint 621 Mds$, du jamais vu depuis 2008. Deux tiers de ce déficit sont imputables aux échanges avec la Chine, ensuite arrivent le Mexique et l’Allemagne.
Déception (… enfin pour ceux qui croient aux boniments néo-keynésiens) ! On nous vendait que l’économie américaine fait des flammes, on nous avait vendu que les Etats-Unis seraient les nouveaux rois du pétrole, les USAoudites. Il est vrai que le coup de frein de la Fed sur sa normalisation monétaire était annonciateur que quelque chose clochait.
Evidemment, les exportations ne sont pas l’alpha et l’oméga de la prospérité mais le fait de toujours s’approvisionner à l’étranger et de ne jamais payer comptant n’est pas révélateur d’un pays prospère.
L’interventionnisme de Trump et ses guerres commerciales sont un échec.
Comme nous le radotons quotidiennement, la « croissance » américaine est achetée à coup de dettes publiques et privées. C’est ce qu’on appelle les déficits jumeaux ou twin deficits.
Avec la croissance qui ralentit, la productivité qui stagne, le tas de dettes devient de plus en plus menaçant.
Mais – c’est notre deuxième nouvelle du jour – elles ne seront pas payées, selon Paul Krugman.
Paul Krugman est un économiste en vue, Prix Nobel d’économie en 2008, faiseur d’opinion en tant qu’éditorialiste dans le New York Times, grand prophète du néokeynésianisme, amateur de plans de relance, de planche à billets et de voies économiques pavées à la japonaise. Il voue une haine féroce à Trump. Haine par ailleurs réciproque.
Krugman pense parfois comme nous. Ainsi le 3 mars, il publiait un papier pour expliquer que les consommateurs payaient les droits de douanes.
Krugman est un visionnaire car on retrouve aussi sur son blog un papier datant de 2010 expliquant que les Etats-Unis ne rembourseraient jamais leurs dettes.
Dans ce papier, il expose que la vertu individuelle (rembourser ses dettes et épargner) devient un vice collectif (dépression économique).
Que va-t-il donc advenir de la dette ?
« A la fin, dirais-je, un défaut effectif devra se produire sur une portion significative de la dette, d’une façon ou d’une autre. Ce défaut pourrait être implicite, avec une période d’inflation modérée qui réduit le fardeau de la dette ; c’est ainsi que la Deuxième guerre mondiale a mis fin à la dépression (*). Ou, sinon, nous pourrions voir un processus graduel et douloureux de défauts individuels et de faillites qui finiraient par réduire la dette totale
[…]
Donc, basiquement, nous pouvons faire cela proprement ou salement. Salement est le chemin vers lequel nous nous dirigeons. »
Ceci date de 2010. Faute d’inflation, la voie « sale » serait toujours d’actualité.
Comme vous le savez, cher lecteur, je pense que tôt ou tard les autorités devront avouer que les dettes ne seront pas payées et que l’épargne des uns qui est la dette des autres se retrouvera détruite. Ceci ne gêne pas du tout les gens comme Krugman qui voient l’épargne comme un vice et n’ont aucun respect pour la propriété privée. Mais cela pourrait ne pas faire vos affaires.
(*) Voyez où nous emmène la « Conscience d’un Homme de gauche » puisque tel est l’intitulé du blog… Rien ne vaut une bonne guerre comme plan de relance inflationniste, plus propre que le défaut pur et simple.