La Chronique Agora

Dollar, Russie et cuisine

▪ Nous avons trouvé de nouvelles preuves que le dollar est condamné. Peut-être que les taux ultra-bas de l’Europe lui donneront un nouveau souffle à court terme. Mais il n’échappera pas à son destin. Voici ce qu’en dit le site ZeroHedge :

"Le ministre des Finances russe appelle à passer des bons du Trésor US vers les obligations des BRIC et à régler les transactions en devises autres que le dollar.

 […] le Premier ministre russe Dimitri Medvedev a déclaré à Rossiya TV lors d’un entretien [que les BRIC] devraient régler leurs transactions en devises nationales, court-circuitant les conversions en dollar US, ajoutant que ‘nous pouvons facilement faire des règlements directs’ et que le mécanisme serait bénéfique pour les deux parties.

Et si cela n’était pas encore assez clair, la Russie a quasiment achevé son demi-tour de l’Occident vers la Chine. Medvedev a également déclaré que ‘notre collaboration avec la Chine est d’une importance stratégique. Nous avons des contacts politiques excellents et intelligents, nous avons des relations économiques parfaites. [La Chine] est notre partenaire stratégique et nous sommes intéressés par la perspective d’étendre le volume de cette coopération. Cela ne nous effraie pas parce que nous avons toute confiance dans le fait qu’il s’agit d’une collaboration égale, amicale et mutuellement bénéfique dans tous les domaines".

Le Portugal au 15ème siècle. Puis l’Espagne au 16ème. Suivie par les Pays-Bas. La France. L’Angleterre. Et finalement, les Etats-Unis. Chaque empire a sa chance de jouer les gros bras… et de jeter son argent par les fenêtres — durant environ un siècle à chaque fois.

Le dollar US. Le marché boursier US. Les obligations US. Toute la structure du capital US est surévaluée… et en danger

A présent, c’est au tour des Etats-Unis. Mais l’empire américain vit déjà avec de l’argent à crédit… et du temps à crédit. Le dollar US. Le marché boursier US. Les obligations US. Toute la structure du capital US est surévaluée… et en danger.

A court terme, tout peut arriver. Mais à long terme… tout s’effondrera.

En attendant, nous continuons notre série sur "Comment devenir riche".

Vous vous rappellerez que le premier secret est de ne pas craindre la pauvreté. Sans quoi on ne peut pas prendre les risques qu’il faut pour accumuler de la richesse substantielle. Vous vous rappellerez également qu’il n’y a que trois décisions importantes dans la vie : ce qu’on fait… où on le fait… et avec qui on le fait. Aujourd’hui, nous continuons notre série avec…

▪ Ce qu’on fait
Imaginez un grand cuisinier. Il adore cuisiner. Il ouvre donc un restaurant — le succès est immédiat. Voyant les possibilités, il rassemble ses recettes, forme d’autres chefs et ouvre d’autres restaurants. Au bout de quelque temps, il a des restaurants partout en ville… et l’argent afflue.

Mais voilà qu’il ne fait plus ce qu’il aime faire. Au lieu de cuisiner, il gère une affaire compliquée. Il est devenu gestionnaire et administrateur. Il a le nez dans les stratégies fiscales, l’effet de levier et le contrôle des coûts.

"Me voilà devenu comptable," dit-il. "Je déteste la comptabilité".

Le vrai plaisir, c’est d’obtenir de l’argent, pas d’en avoir. Une fois qu’on en a, c’en est terminé du plaisir

Le vrai plaisir, c’est d’obtenir de l’argent, pas d’en avoir. Une fois qu’on en a, c’en est terminé du plaisir. C’est dû en partie à la nature de la richesse elle-même. Pour en avoir, il faut être expansif, ambitieux et optimiste. Une fois qu’on la possède, il faut changer de personnalité pour la gérer… la protéger… et l’administrer. Au lieu d’un entrepreneur… et d’un constructeur de richesse… on doit en devenir le gardien… et le conservateur.

On ne peut plus être la personne qu’on était autrefois. Il faut partir du principe que le pire arrivera… parce que ce sera probablement le cas. Il faut devenir prudent, précautionneux, méfiant, cynique et pessimiste. On n’étend plus sa richesse ; à présent, elle diminue tandis qu’on fait tout son possible pour empêcher la nature de suivre son cours. Bref, on n’est plus un jeune homme plein d’énergie et de promesses… on est un vieillard qui essaie d’arrêter le temps.

Ensuite, quand on ne construit plus sa fortune, il faut faire autre chose. Mais quoi ? On cherche des choses à faire… des manières de passer le temps… des activités dont on peut se convaincre qu’elles ont un sens ou qu’elles sont amusantes. Mais ce sont généralement de pures pertes de temps — de l’art, des associations caritatives, du sport, des loisirs.

Souvent, une personne riche se met dans des positions qui ne sont pas seulement ennuyeuses, mais également frauduleuses. Tel homme a gagné beaucoup d’argent grâce à une activité, il pense donc qu’il sera compétent et aura du succès dans d’autres. De manière assez remarquable, les autres sont du même avis ! Il peut donc terminer président du conseil d’un hôpital local, ou à la tête de son comité d’investissement. Mais rien dans sa carrière ne le prépare aux politiques mesquines d’un conseil… ou aux nuances trompeuses du monde de l’investissement. Il est malheureux parce qu’il trouve qu’il perd son temps — mais aussi parce que ses projets se soldent aussi par des échecs. Le conseil de l’hôpital se déchire, terrassé par un terrible conflit interne… et notre homme divise les fonds de l’hôpital — et sa propre fortune — en deux, pensant à tort qu’il sait ce qu’il fait.

Nous n’avons pas commis cette erreur. Nous n’avons pas pris notre retraite. Tout de même, nous avons souffert à cause de la richesse. Rendez-vous demain pour savoir comment…

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile