La Chronique Agora

Le dollar va-t-il revenir à la mode ?

▪ Aujourd’hui, nous allons revenir à notre sujet de la semaine passée — une chose si surprenante et contre-intuitive que personne ou presque ne s’y attend ou s’y prépare.

Nous parlons d’une disparition soudaine des dollars. Pendant une brève période — peut-être trois jours… peut-être trois mois — les Américains se demanderont ce qui est arrivé à leur argent. Le dollar deviendra plus précieux que l’or… peut-être même une question de vie ou de mort.

Nous y reviendrons dans un instant.

D’abord, un lecteur nous a écrit pour avoir des nouvelles de notre Transaction de la Décennie. Nous rappelons aux investisseurs que la transaction en question n’est pas basée sur des idées ou des prévisions particulières. Elle n’est pas fondée sur ce que nous savons, mais sur ce que nous ignorons. Nous regardons simplement ce qui a le plus grimpé ces 10 dernières années et nous le vendons. De l’autre côté de la transaction, nous regardons ce qui a le plus baissé et nous l’achetons.

Au début de cette décennie, la meilleure transaction selon nous était d’acheter des valeurs japonaises, qui n’étaient allées nulle part sinon vers le bas lors des 20 dernières années, et de vendre les obligations japonaises qui n’étaient elles non plus allées nulle part… sinon vers le haut.

La transaction avait également une logique pas si cachée que ça. Le Japon était clairement en train d’emprunter jusqu’à la faillite. A un moment ou à un autre, les gens réaliseraient que la dette gouvernementale japonaise ne valait pas ce qu’ils pensaient. Ils vendraient les obligations. Mais que feraient-ils avec l’argent ? Ils étaient presque obligés d’acheter des actions.

Comment est-ce que nous nous en sortons pour l’instant ?

L’indice Nikkei est passé de 10 654 à 18 703 points. En yen, c’est un gain de 75% depuis le début 2010

L’indice Nikkei est passé de 10 654 à 18 703 points. En yen, c’est un gain de 75% depuis le début 2010.

Les obligations d’Etat japonaises, de leur côté, n’ont pas encore baissé comme prévu — pour l’instant. Elles grimpent toujours. Mais l’indice n’a grimpé que de 139 à 147, soit 6% à peine. Ce qui nous laisse un gain net de 69% environ.

Pas trop mal. Toutefois, si nous comptons les points en dollar, nous devons tenir compte de la chute du yen — ce qui met notre gain à 30% à peu près.

Tout de même, nous sommes satisfait. Nous le serons encore plus lorsque les investisseurs se réveilleront et réaliseront que leurs obligations d’Etat japonaises ne valent rien. Cette transaction reste bien juteuse : restez à l’écoute !

En attendant, revenons à nos méditations de la semaine dernière.

▪ Les bizarreries financières ne font que commencer…
Nous rappelons aux lecteurs que nous vivons dans un monde financier tellement bizarre qu’il est difficile de distinguer le haut du bas, l’arrière de l’avant. Les banques centrales et les gouvernements émettent de plus en plus de dette. Pourtant, son prix augmente… de sorte que le rendement sur l’équivalent de 5 000 milliards de dollars de dette est désormais négatif ! En d’autres termes, les prêteurs paient les emprunteurs pour prendre leur argent. Allez comprendre.

De même, l’économie mondiale ralentit. Les profits des entreprises chutent. Pourtant, les prix des actions sont si élevés qu’il faudrait un miracle pour donner aux investisseurs un rendement décent sur les 10 prochaines années.

Notre directeur de recherches, Stephen Jones, nous dit que le taux d’augmentation des marchés actions ralentit. Il n’y a pas beaucoup d’exemples passés, mais ils suggèrent que les gains iront de plus en plus bas, jusqu’à devenir négatifs :

"Le 3 octobre, lors de la rédaction de ma dernière note, les valeurs avaient grimpé de 17,2% par rapport à l’année précédente. A l’heure où j’écris ces lignes, les actions sont en hausse de 12,2% par rapport à la même date en 2014. La prévision est un exercice difficile et il y a peu de précédents à des niveaux de valorisations aussi élevés, mais ce ralentissement semble prêt à se poursuivre, nous positionnant avec un rendement de 0% par rapport à l’année dernière sur l’année qui vient. A nouveau, les précédents sont rares, mais ils ont engendré des déclins boursiers de 50%, en gros".

Les gens iront à la banque chercher du liquide… mais les banques n’en auront pas

Cette chute de 50% se produira-t-elle la semaine prochaine ou dans cinq ans ? Nous n’en savons rien. Mais lorsqu’elle se produira, elle mettra probablement en mouvement une série d’événements surprenants et inquiétants qui mèneront à un choc monétaire temporaire mais violent. Les gens iront à la banque chercher du liquide… mais les banques n’en auront pas. Les distributeurs seront à sec.

Les gens feront la queue, dans leur quête désespérée de liquide. Non parce qu’ils craignent une faillite de la banque… mais parce qu’ils ont besoin de cash pour payer l’ordinaire.

"Attendez une minute", dit en substance notre collègue Simone Wapler, de La Stratégie de Simone Wapler. "Les gouvernements essaient d’empêcher les gens d’utiliser du cash. En France, les transactions en liquide de plus de 3 000 euros sont interdites".

Aux Etats-Unis également, le cash est suspect. Demandez "trop" de liquide à votre banque, et cette dernière est obligée de le déclarer aux autorités. Si vous êtes arrêté par des policiers et qu’ils trouvent une grosse somme en liquide, ils la confisquent généralement. "Vous êtes probablement en train de vous livrer à des activités illégales", diront-ils.

Alors qu’est-ce qui pourrait remettre le cash à la monde… de manière aussi soudaine et écrasante ? Qu’est-ce qui pourrait causer une panique vers le dollar ?

A nouveau, restez à l’écoute…

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