Un changement majeur dans les tendances primaires, de la politique à la finance, en passant par la société en général…
Au Japon, les décideurs ont finalement décidé de laisser les épargnants toucher un peu d’intérêt.
Bloomberg :
« L’ère mondiale des rendements négatifs prend fin.
Le rendement à deux ans du Japon a dépassé le seuil de zéro pour la première fois depuis 2015, ce qui annonce la fin de l’ère mondiale des rendements négatifs.
Le taux a été augmenté de deux points de base mercredi, selon les données de Japan Bond Trading Co. Toutes les autres échéances de référence ont des rendements supérieurs à zéro et la jauge Bloomberg de la dette mondiale à rendement négatif ne contient que des obligations japonaises à court terme. »
Et aux États-Unis, la hausse des taux d’intérêt commence à faire sentir ses effets.
Bloomberg, à nouveau :
« Les mises en chantier et les permis de construire aux États-Unis chutent en raison de la baisse du nombre de maisons individuelles.
La construction de nouveaux logements aux États-Unis a continué de baisser en novembre et le nombre de permis a plongé, car les coûts d’emprunt élevés, associés à une inflation généralisée, ont érodé l’accessibilité et la demande de logements. »
Les initiés de l’extérieur
Les banques centrales ne laissent pas les taux d’intérêt augmenter parce qu’elles le veulent, mais parce qu’elles le doivent. Sinon, l’inflation deviendra incontrôlable et de mauvaises choses se produiront.
Mais attendez. L’inflation est mauvaise pour l’économie. Elle est mauvaise pour presque tout le monde au sein de l’économie.
Donc, les autorités, qui sont censées représenter tous les acteurs de l’économie, vont l’arrêter, non ?
Ne comptez pas là-dessus. Ces derniers jours, nous avons réfléchi à la raison pour laquelle ce qui est la meilleure chose à faire pour les décideurs n’est pas nécessairement la meilleure pour tous les autres.
Le « gouvernement », ce n’est pas la même chose que « le peuple ». Et les personnes qui dirigent le gouvernement n’ont pas les mêmes intérêts que les citoyens sur lesquels ils règnent.
Contrairement à ce qui s’est passé aux Etats-Unis en 1776, lorsque l’élite à l’origine de la révolution était composée par des étrangers… qui chérissaient le droit à la liberté d’expression et le droit à une économie libre… et qui avaient besoin du peuple dans leur lutte contre le roi George III, aujourd’hui, les décideurs sont des initiés.
La liberté d’expression menace leurs récits… leurs idées et leurs programmes. Une économie libre menace leur statut et leur richesse.
Pour l’instant, les décideurs ont décidé de laisser les taux d’intérêt augmenter. Mais dans l’urgence, que vont-ils décider par la suite ?
Voici la situation actuelle.
Deux grandes étapes ont été franchies au cours des deux dernières années. Premièrement, une série de 38 ans de taux d’intérêt de plus en plus bas a pris fin en juillet 2020. Le billet américain à 10 ans a atteint un rendement record inférieur à 0,6%… et a rebondi. Aujourd’hui, le rendement à 10 ans est supérieur à 3,5%.
L’autre étape importante a eu lieu 18 mois plus tard, lorsque le marché boursier a atteint un sommet historique de plus de 36 000 points sur le Dow. Il s’est également retourné. Aujourd’hui, le Dow Jones est inférieur à 33 000.
Le franchissement de ces deux étapes nous indique que la tendance principale a changé. Ce qui était à la hausse est maintenant à la baisse. Ce qui était à la baisse est maintenant à la hausse. La lumière fait place à l’obscurité.
Et si nous avons raison, et qu’il ne s’agit pas simplement de « bruit » ou de « mouvement aléatoire », mais d’un véritable changement de la tendance principale, les prix des actions et des obligations vont continuer à baisser pendant de nombreuses années.
D’abord, ils régresseront vers leur moyenne historique en termes de valorisation (retour à la normale). Ensuite, ils dépasseront les limites… avec des niveaux que nous n’avons jamais vus au cours des 30 dernières années.
La suite de l’histoire
Si l’histoire s’arrêtait là, elle ne serait pas très intéressante. Mais bien d’autres choses se passent en même temps.
L’une de ces choses est l’effort que fait l’élite (qui dirige le gouvernement) pour contrôler l’économie et ses marchés. Il s’agit d’une rupture majeure avec la philosophie du « marché libre » inscrite dans la Constitution américaine. La Constitution est la loi suprême du pays. Elle ne mentionne pas les chèques de relance.
« Vous allez prendre à certains citoyens pour donner à d’autres », aurait demandé James Madison ?
« Vous allez taxer les générations futures – avec l’inflation – afin de rembourser la génération actuelle », aurait pu se demander Thomas Jefferson ?
« Vous allez manipuler les taux d’intérêt ? », aurait pu se demander Benjamin Franklin. « Je ne vois pas comment le gouvernement fédéral pourrait avoir ce pouvoir. »
La Constitution ne prévoit pas non plus la création de la Fed, de la SEC, de la FTC, de Fannie Mae, de la FDA, du BAFT, du Conseil sur la préservation historique, de la Commission régionale des Appalaches ou de l’une des 2 000 agences et bureaux qui « régulent » les vies des Américains.
Il n’y a pas non plus de disposition concernant les sanctions commerciales, les guerres par procuration, les bases militaires à l’étranger, la destruction de conduites de gaz appartenant à d’autres, l’assassinat de responsables militaires étrangers ou toute autre mésaventure étrangère. Les pères fondateurs les ont spécifiquement déconseillés.
Mais ces gabegies et ces fantasmes se sont développés… depuis la fondation de la république américaine jusqu’à aujourd’hui. Et il s’agit de nos suspects numéro 1, pour expliquer pourquoi les taux de croissance économique et les niveaux de richesse des Etats-Unis ont diminué. Dans le pays, la production est étouffée. Les réglementations – qui se multiplient comme des lapins sous viagra – freinent l’innovation et la production. Si les différentes réglementations étaient restées aux niveaux des années 1950, les Américains auraient tous plus de trois fois plus de richesses qu’aujourd’hui.
A l’étranger, des milliers de milliards de dollars sont gaspillés dans des guerres insensées, le « budget de l’empire » actuel – le Pentagone, l’aide étrangère, les missions diplomatiques, etc. – dont le montant est approximativement égal à l’épargne de toute la nation.
« Donnez-nous cette satanée monnaie ! »
Grâce à ces politiques publiques, la richesse de la nation s’est effondrée. Mais la richesse de l’élite – qui reçoit la plus grande partie de l’argent – a explosé. Au cours des 20 dernières années, la richesse moyenne des Américains a augmenté d’environ 2,4% par an. Mais le revenu des 1% les plus riches a augmenté de 3,4%. De plus, la Fed a fait pencher la balance en faveur des riches en envoyant des milliers de milliards de dollars à Wall Street, augmentant ainsi la valeur des actifs détenus par l’élite… tout en laissant les salaires intouchés.
La santé de la nation a également décliné.
Selon les derniers chiffres de l’enquête, l’espérance de vie des Américains a chuté à la 46e place dans le monde – derrière Cuba et la Guyane française.
En termes de PIB/habitant (une mesure approximative de la richesse), les États-Unis sont tombés à la 7e place… loin derrière l’Irlande, notamment. En Irlande, le PIB/habitant est supérieur à 107 000 $. Aux États-Unis, il dépasse à peine 78 000 $.
Quelle différence en 200 ans ! L’Irlande était le pays le plus pauvre d’Europe au début du XIXe siècle. Au milieu du siècle, elle a perdu un million de personnes par la famine et un autre million par l’émigration. Où sont-ils allés ? En Amérique, où une économie relativement libre leur a permis de subvenir à leurs besoins… puis de prospérer. Dans les années 1960, les catholiques irlandais aux Etats-Unis étaient le deuxième groupe le plus riche du pays, après les juifs.
La roue tourne. L’Irlande n’est plus terriblement pauvre (en termes de PIB/habitant, c’est le deuxième pays le plus riche du monde, après le Luxembourg) et les Etats-Unis ne sont plus indéniablement riches. Et les descendants des combattants de la liberté d’expression et du marché libre en 1776 sont devenus les initiés du Deep State en 2022… désireux de supprimer la liberté d’expression et de contrôler tous les aspects de l’économie.
Donc, nous nous posons la question suivante… lorsque les choses se gâteront… que feront-ils ?
Quand la récession/stagflation s’installe comme un épais manteau de neige… Les lignes électriques plient et se rompent sous leur poids, et l’électricité est coupée. Et les pauvres, qui ont froid… et faim, demandent de l’aide.
Les riches vont aussi chercher du secours. Leurs actions, qui se négocient actuellement à un PER d’environ 20, chuteront encore de 20%. Puis, de 20% supplémentaires, ce qui fera passer le Dow Jones sous la barre des 20 000. Le taux d’inflation pourrait alors tomber à 5 ou 4%, mais cela n’aurait aucune importance. Parce que c’est à ce moment-là que les riches et les pauvres pleurent et hurlent… crient et gémissent….
« Oubliez l’inflation. Oubliez la Constitution. Nous voulons juste cette satanée monnaie ! »
Que feront alors les décideurs ?