La Deutsche Bank est en crise, et les risques sont énormes… mais les médias sont trop ignorants – ou complaisants – pour tirer les bonnes conclusions.
On ne prête pas assez attention à ce qui se passe en Europe et en Allemagne au plan bancaire. Il y a à la fois de la complaisance et de l’ignorance.
Il n’y a pas d’analyste spécialiste du secteur bancaire dans les médias, le sujet est trop complexe.
En ce qui concerne la crise Deutsche Bank (DB), certains professionnels de la City n’hésitent pas à parler d’un risque de type Lehman Brothers – dont l’effondrement avait précipité la crise de 2008 – car de très gros clients internationaux retirent leurs fonds et leur activité de la DB.
Une vilaine chaîne cumulative peut s’enclencher : en effet, le leverage [endettement destiné à faire jouer l’effet de levier, NDLR] de la DB est encore colossal si l’on tient compte du fait que les dérivés équivalent à une forme de leverage. La capacité bilantielle de la DB est en chute libre, ce qui se ressent sur tous les marchés.
Un sujet tabou
La banque, les banques, c’est un sujet barré, tabou, pour des raisons de budgets publicitaire également… et aussi parce que les groupes de médias ne tiendraient pas sans les appuis bancaires qui vont jusqu’au soutien abusif.
Je suis persuadé qu’Emmanuel Macron, qui n’est pas stupide et a des amis banquiers bien placés, sait tout cela.
Deutsche Bank, le plus grand prêteur en Allemagne, le géant des dérivés mondiaux, a annoncé un ambitieux plan de restructuration. Un de plus. Il devrait coûter 7,4 Mds€.
La Deutsche Bank va quitter le métier des actions, réduire considérablement la banque d’investissement. C’est une sorte de liquidation douce ! Environ 74 Mds€ d’actifs pondérés en fonction du risque seront logés dans une banque pourrie, une structure de défaisance, a déclaré le prêteur.
Et dire que les Allemands se moquaient des Italiens, se permettaient de leur donner des leçons et de poser des exigences !