Accrochez un bout de tissu noir à la porte. Allumez un cierge. Et dites adieu au dollar.
Nous avons été piqués par tellement de tiques au cours des 73 années que nous avons passées dans notre ferme du Maryland, que nous pensions être immunisés contre la maladie de Lyme.
Peut-être est-ce le cas.
Mais les tiques sont porteuses d’une autre bactérie. Un ami nous a prévenu :
« J’ai cru que j’étais en train de mourir. J’avais perdu l’usage de mon bras droit. Puis j’ai commencé à mélanger les mots entre eux. Je ne sais pas ce que c’était, mais cela a atteint mon cerveau. Les médecins ne comprenaient pas ce qui se passait. J’étais tellement inquiet que j’ai cherché les Etats qui avaient des lois conférant le ‘droit de mourir’. Je ne voulais pas être un fardeau pour ma famille.
Puis, un type m’a dit que cela lui faisait penser à la maladie de Lyme. J’ai donc fait des tests supplémentaires. Il s’est avéré que ce n’était pas la maladie de Lyme, mais une autre maladie que transmettent les tiques.
Si vous voulez un conseil : restez à l’écart des bois et forêts pendant l’été. »
Dans les années 1950 et 1960, toutes les mères demandaient à leurs enfants qui avaient joué à l’extérieur de vérifier qu’ils n’avaient pas ramené de tiques à la maison.
A l’époque, les tiques n’étaient pas vraiment dangereuses, mais tout simplement désagréables. Ils enfouissent leur tête dans votre chair. On ne le remarque que quand la zone concernée commence à enfler et à gratter. Alors, il est trop tard et elles sont pratiquement impossibles à déloger. On retire le corps, mais la tête reste enfouie. Il faut alors verser de l’alcool sur la zone de la piqûre, gratter et tirer jusqu’à pouvoir extraire la tête. Généralement, on retrouve un gros morceau de peau dans la chélicère.
Mais les enfants ramènent moins de tiques désormais. Ils ne jouent plus dehors. Il leur faut des appareils électroniques et de l’air conditionné pour passer un bon moment.
Mais ce ne sont pas les tiques qui nous intéressent. Nous nous intéressons à l’argent. Et aujourd’hui, nous regardons comment il meurt.
Toujours plus bas…
Les ventes d’ordinateurs ralentissent. Le Wall Street Journal précise :
« Dans un contexte économique difficile, les ventes d’ordinateurs baissent de plus en plus vite. Elles se sont repliées à leur plus bas niveau depuis quasiment dix ans, après deux années de hausse durant la pandémie. »
Mais ce ralentissement ne concerne pas uniquement les ordinateurs. Voici ce qu’explique TradingEconomics :
« Contre toute attente, les ventes de détail ont reculé de 0,3% en glissement mensuel en mai aux Etats-Unis. Il s’agit de la première baisse depuis le début de l’année, alors même que le marché tablait sur une hausse de 0,2%.
Cette baisse intervient après une hausse de 0,7% en avril (un chiffre révisé à la baisse) car l’inflation galopante, les prix de l’essence et les coûts d’emprunt ont plombé les dépenses pour les produits non essentiels.
Les ventes d’automobiles ont enregistré la plus forte baisse (-4%). Les ventes ont également reculé dans les magasins de produits électroniques et de produits électroménagers (-1,3%), pour les distributeurs de produits divers (-1,1%), pour les distributeurs hors magasins (-1%), pour les magasins de meubles (-0,9%) et pour les magasins de produits de santé et de soin de la personne (-0,2%). »
Que se passe-t-il ? Le dollar se meurt.
D’un certain côté, c’est tout à fait normal et naturel. Cela fait partie du cycle de la vie. Tout le monde se réjouit quand un nouveau dollar voit le jour. Les ventes décollent. C’est lorsqu’il disparaît (à l’autre extrémité du cycle) que les ventes reculent et que les dents commencent à grincer.
Le cri d’alarme des repreneurs automobiles
Les indices actions ont perdu près de 20% depuis le début de l’année. C’est la pire performance depuis 1970.
Les marchés obligataires ont reculé d’environ 10%. C’est la pire performance depuis la présidence de George Washington.
Les portefeuilles 60/40 (composés à 60% d’actions et à 40% d’obligations) ont reculé de 16%, ce qui représente la pire performance de leur histoire.
Le cuivre, réputé pour sa capacité à prédire la trajectoire de l’économie, a vu son cours chuter de 33%.
Le maïs, le blé et le soja ont reculé de 25% environ.
Même les ventes de voitures d’occasion affichent une baisse de 7% depuis le début de l’année, alors même que le stock de voitures d’occasion ne cesse d’augmenter. Les repreneurs sont débordés. Voici ce que dit Autoblog :
« Les saisies de véhicules augmentent alors que le prix moyen d’un véhicule atteint 47 000 $.
Impossible de lire l’actualité du secteur automobile sans voir des articles sur la hausse des prix des véhicules et les escroqueries des concessionnaires. C’est un fait (important) mais il y a également une dimension financière au problème qui inquiète les experts. Baron explique que les saisies de véhicules se multiplient, ce qui signifie que bien des gens qui avaient acheté un véhicule ces deux dernières années n’ont plus les moyens de rembourser le prêt automobile qu’ils ont souscrit.
Selon Kelley Blue Book [équivalent de la Cote Argus, NDLR], le prix moyen d’un véhicule neuf a augmenté de 13,5% en glissement annuel, pour s’établir à 47 148 $ en mai. Alors que les mensualités de remboursement de prêt automobile atteignent des montants record, il ne faut pas être un génie pour comprendre ce qui se passe. Les données fournies par Edmunds montrent que 12,7% des personnes ayant acheté un véhicule neuf avec un prêt automobile doivent rembourser 1 000 $ ou plus par mois. »
Les ventes de véhicules, les cours des matières premières, des actions, des obligations… Tout ou presque recule. L’immobilier étant un marché plus « local », il est difficile de savoir ce qui se passe. Mais il y a fort à parier que les prix de la pierre baisseront comme tout le reste.
Le patrimoine net des ménages américains (actions et obligations comprises, moins les passifs) s’élève à 140 000 Mds$. Une baisse de 15% des cours des actifs représenterait une perte de 24 000 Mds$.
Accrochez un bout de tissu noir à la porte. Allumez un cierge. Et dites adieu au dollar.