La Chronique Agora

Dette et taux d’intérêt : un monde sens dessus-dessous

▪ Sur le plan économique, nous vivons actuellement dans un monde bizarre : "sens dessus-dessous" ! Epargner est puni, faire des dettes est récompensé. Dans une économie nationale digne de ce nom, ce devrait exactement le contraire.

Economiser signifie, premièrement, différer une consommation. Pour cette renonciation; l’épargnant perçoit un intérêt qui contrebalance l’inflation, l’impôt et le risque pris d’une faillite du débiteur. Le taux d’intérêt nominal, corrigé en ôtant l’inflation donne l’intérêt réel.

L’épargne et l’investissement sont le couple moteur de la croissance économique

Ainsi, l’argent économisé va financer les investissements productifs et prometteurs d’un emprunteur qui est prêt à payer des intérêts tout de suite, dans l’attente du futur profit que son investissement va lui procurer. L’épargne et l’investissement sont le couple moteur de la croissance économique. Cependant, actuellement, les économies servent, principalement, à financer les déficits publics.

Comme le montre le graphique ci-dessus, les taux d’intérêt réels baissent depuis 25 ans à travers le monde. Le FMI s’attend à ce que les taux d’intérêt réels restent très faibles même après une normalisation de la politique monétaire des banques centrales. Avant la crise, le taux d’intérêt réel était de 2%. Pour les cinq prochaines années, le FMI situe le taux d’intérêt réel (sans risque) des obligations souveraines à 10 ans entre 0,5% et 2%. Depuis 1983, les taux d’intérêt sont passés de 6% à 0% en 2012, et cela dans le monde entier.

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Selon le FMI, les raisons de cette hausse sont la montée de l’épargne dans les pays émergents, la préférence pour l’investissement en obligations par rapport aux actions et une baisse généralisée de l’investissement à cause de la crise financière.

Compte tenu du niveau absurdement élevé de la dette publique, les gouvernements se retrouveront très vite en situation de faillite, submergés par le service de la dette devenu insupportable

▪ Qu’est-ce qui est "normal" ?
Les banques centrales estiment que la "stabilité des prix" est atteinte lorsque l’inflation est de l’ordre de 2%. Un taux d’intérêt directeur "normal", pour une politique monétaire qui ne soit ni expansive ni restrictive, devrait se situer autour de 4%. Avec un rendement autour de 4% des obligations d’Etat à 10 ans, l’intérêt réel devrait retrouver un niveau normal de 2%. Si quelqu’un pense que cette situation est celle souhaitable et normale, il doit alors aussi se rendre compte que, compte tenu du niveau absurdement élevé de la dette publique, les gouvernements se retrouveront très vite en situation de faillite, submergés par le service de la dette devenu insupportable.

Aux Etats-Unis, par exemple, un taux d’intérêts annuel de 4% exigerait, en 2020, un paiement d’intérêt de 1 000 milliards de dollars par an. Avec un taux encore plus haut, le refinancement des échéances feront croître le service de la dette de plusieurs 1 000 milliards de dollars.

Une telle calamité pourrait-elle devenir une réalité? Dans son nouveau rapport World Economic Outlook (WEO), le FMI prévoit une croissance mondiale de 3,6% en 2014 et de 3,9% en 2015. En raison de la forte reprise aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en Allemagne, le FMI considère que les risques de déflation ont diminués pour l’économie mondiale.

Dans ces conditions, sommes-nous vraiment sur le chemin du retour à la "normalité" ? Espérons que le FMI n’est pas encore trop optimiste, comme il l’a déjà été si souvent…

Dans un monde où la dette est hors de contrôle et dans lequel la politique monétaire n’a plus de marge de manoeuvre, les métaux précieux restent l’une des rares options pour stocker de la valeur sur un actif liquide et stable à long terme.

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