La Chronique Agora

La dette des Etats et son influence sur l'euro

▪ La dette, une bête invincible
La dette se nourrit de chaque plan d’aide, de chaque nouvel emprunt pour grandir, s’épanouir et ronger les espoirs d’un véritable changement. La Grèce a menti, Goldman Sachs a falsifié les documents qui lui ont permis d’entrer en Zone euro.

Le pays était déjà en difficulté en 2001. Il n’est ni compétitif, ni armé pour le devenir. Une dette est une dette. Et on ne parvient pas à éliminer une dette en empruntant encore plus. C’est juste du bon sens.

▪ Un plan voué à l’échec
On parle beaucoup des 158 milliards d’euros débloqués pour ce plan d’aide. Les deux tiers seront financés par le FMI et l’Europe, donc par des pays déjà endettés. L’autre tiers par le secteur privé. Et 15 milliards d’euros à la charge de la France : à votre charge.

Comme en 2001, pour leur entrée en Zone euro, les Grecs ont encore fait avaler une couleuvre à la Zone euro. Ils ont promis de faire des économies.

▪ A feu et à sang
Le plan d’austérité aura bien du mal à s’imposer, les rues sont prises d’assaut et les citoyens ne veulent plus payer pour les erreurs du passé. Encore une fois, le bon sens nous dit que tant que la Grèce ne sera pas mieux structurée, toutes les aides du monde n’y feront rien. Tant que vous dépensez plus que vous ne gagnez, la suite est écrite et limpide.

▪ Grèce-Etats-Unis, même combat
J’exagère un peu. La Grèce n’en est pas encore au point des Etats-Unis. La Grèce ment, la Zone euro ment mais moins que les Etats-Unis.

Le parlement va relever le plafond de la dette pour la 94e fois. Imaginez demander 94 fois à votre banquier de relever votre découvert… et vous aurez une idée de l’absurdité de la situation.

Mieux, on évoque même la possibilité de retirer le plafond de la dette. No limit !

▪ L’économie dans le rouge !
A l’heure où j’écris ces lignes, l’euro caracole vers 1,44 $ pour saluer le plan d’aide. On oublie de fait les indices PMI des services et manufacturier désastreux, l’indice de confiance du consommateur européen en repli de 11 points. Depuis août 2010, le niveau n’a pas été pire.

Et bien sûr, le recul de l’indice IFO (anticipations des chefs d’entreprises allemands) qui repasse en dessous des 113 points n’est qu’un détail…

La focalisation sur la dette devient d’elle-même inquiétante pour la pérennité et la visibilité sur les marchés, illustrant l’émotivité des intervenants. On oublie que l’économie montre de vrais signes de faiblesse de plus en plus inquiétants.

Aux Etats-Unis, des rumeurs courent sur de nouvelles mesures de soutien à l’économie, une sorte de QE3 caché, alors que les statistiques continuent de décevoir. Hier, les déclarations hebdomadaires au chômage ont augmenté et les ventes de logements anciens ont chuté.

▪ Quel impact sur les devises ?
L’euro a ainsi grimpé, alignant sa plus belle progression quotidienne depuis le 27 mai 2011.
Toutefois, la devise continue de s’affaiblir face à toutes les autres monnaies.

Les regards se tournent désormais vers les Etats-Unis et l’échéance du 2 août. La pression devrait donc être sur le billet vert. Techniquement, l’euro teste une résistance importante, tracée en bleu sur le graphique.

Cette figure de consolidation, illustre que nous sommes désormais à un point de rupture pour la devise européenne et le billet vert.

Nous surveillerons donc le dépassement des 1,4802 pour une accélération haussière. A l’inverse, un nouvel échec sur 1,44/1,4480, ouvrira la voie à un nouveau retracement vers 1,3450.

C’est ce dernier scénario que je privilégie.

Première parution dans l’Edito Matières Premières et Devises le 22/07/2011.

 

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