La Chronique Agora

Des small caps sur lesquelles vous n'avez jamais pensé miser

** "J’approche les 95 ans", a écrit Sir John Templeton, le grand investisseur, dans la préface d’un livre dans lequel sa petite nièce a rassemblé ses méthodes. Dans cette courte préface, on trouve quelques bons conseils. L’un d’eux m’a beaucoup plu : "dans toute l’histoire, les gens se sont trop peu concentrés sur les opportunités que les problèmes font surgir dans l’investissement et dans la vie en général".

– Je pense que c’est vrai. Crise de l’eau, crise de l’énergie, crise alimentaire, peu importe… il y a toujours des opportunités qui ressortent de ces évènements. Une crise est pour vous l’occasion de mettre votre capital au travail. C’est du moins ce que les plus grands investisseurs ont toujours fait.

– Et si quelqu’un s’y connaît en matière de relations entre les problèmes et les bénéfices, c’est bien Templeton.

– Templeton était un jeune homme pendant la Crise de 29, et cela a certainement laissé une trace dans son esprit — comme chez beaucoup d’autres gens. Templeton, par exemple, a payé sa première maison cash. Il n’a jamais contracté d’hypothèque et n’a jamais emprunté d’argent pour acheter une voiture. Il a également adopté ce comportement économe dans sa façon d’investir. Il a gravité autour des actions bon marché. Résultat, il était acheteur pendant la Crise, à l’époque où la plupart des gens ne voulaient pas entendre parler d’actions.

** Mais en dehors de tout ça, la célébrité de Templeton repose peut être principalement sur le fait qu’il était une sorte de pionnier en matière d’investissement à l’étranger. Les premiers succès de son Templeton Growth Fund, dans les années 1950, étaient en partie dus à son talent pour flairer les opportunités à l’étranger.

– Parmi ces opportunités il y avait le Japon, un marché grâce auquel il a beaucoup gagné — et dont il est sorti avant qu’il ne s’effondre à la fin des années 1980. Il a commencé à investir là bas après la Seconde guerre mondiale.

– Aujourd’hui, le Japon est une économie qui a de nombreux problèmes. Rien à voir avec le pays déchiré par la guerre qu’il était dans les années 1950, mais la nation a beaucoup souffert pendant ces années de marché baissier et autres revers économiques. Aujourd’hui, reflet de tous ces soucis, la bourse japonaise frôle des planchers de deux ans.

– C’est exactement ce qu’aiment les investisseurs du genre de Templeton. Templeton aimait investir quand il y avait peu d’acheteurs intéressés, dans des périodes de "pessimisme maximal", comme il aime à le dire. Le Japon correspond parfaitement à cette idée. Et il y a là des opportunités intéressantes…

– Les petites valeurs japonaises s’échangent à des PER que l’on n’a pas vus depuis 2003. Et près de 53% d’entre elles se vendent moins cher que leur valeur comptable. Près de 15% se vendent pour moins que les fonds de roulement — une situation très rare, financièrement parlant. Ce qu’on appelle le Jasdaq, l’équivalent japonais du Nasdaq, s’échange pour seulement douze fois les bénéfices de l’année prochaine.

– Cat Fund AG, dans une récente note sur le Japon, pense que "les bilans des entreprises sont au meilleur de leur forme sur ces 40 dernières années". Cat fait également remarquer que le rendement de l’action est désormais plus haut que le rendement des obligations gouvernementales japonaises à 10 ans. Par le passé, cela signalait un plancher. "Cette situation", remarque Cat, "est aussi arrivée en 1998, 2003, 2005 et était généralement suivie par un marché en progression les mois suivants".

– Les équipes de gestion japonaises semblent s’apercevoir que leurs actions sont extrêmement bon marché. Les entreprises rachètent leurs titres. Pendant douze mois, jusqu’en mars 2008, il y avait 46 milliards de dollars en rachats d’actions. C’est une chose que les entreprises japonaises ne font pas d’habitude ; elles préfèrent s’asseoir sur leur argent ou le dépenser dans des projets peu économiques.

– Il y a plusieurs façons de jouer les petites valeurs au Japon. La première, acheter le Japan Smaller Capitalization Fund ou le Russell/Nomura Small Cap Japan ETF. Ces deux fonds peuvent vous permettre d’accéder à des titres japonais bon marché.

– "Le 21ème siècle offre de grand espoirs et des promesses glorieuses", prédit Templeton, "peut-être un nouvel âge d’or des opportunités". Il dit ça parce que là où il voit des problèmes, il voit des opportunités. Je vois moi aussi beaucoup de problèmes en ce moment… et beaucoup d’opportunités. Le marché des petites valeurs au Japon n’est qu’une des possibilités intéressantes.

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