** Aux Etats-Unis, "subprime" est le dernier mot à la mode. Selon l’American dialect society (ADS), c’est le nouveau mot le plus important de l’année. Il a fait son apparition récemment dans le langage courant… et désormais, tout les Américains utilisent le terme "subprime" pour décrire toutes les choses bon marché, usées ou trompeuses, selon l’ADS.
** Et quoi d’autre ? L’effondrement de l’or et des matières premières semble se poursuivre. Le dollar grimpe. La livre sterling perd de la valeur plus rapidement qu’à tout autre moment ces 37 dernières années.
* Alors que pouvons-nous attendre ? Est-ce que tout reviendra aux niveaux de 2002 ? Après avoir gravi la montagne, est-ce que les alpinistes ne feront que dégringoler de l’autre côté ? Le pétrole reviendra-t-il aux niveaux précédant l’attaque de l’administration Bush en Irak — soit environ 25 $ le baril ? L’or redescendra-t-il au cours qu’il avait lorsque George W. Bush a été élu président pour la première fois — soit environ 262 $ l’once ?
* Et peut-être que nous seront tous 10 ans plus jeunes, aussi !
* Non, dommage… mais ça ne fonctionne pas comme ça. Tous les jours, tout prend de l’âge… change… se tord… se corrompt… prend des rides… et pourrit. Rien de mal à ça, bien entendu… c’est juste comme ça que les choses fonctionnent. Mais c’est bien pour cette raison que, lorsqu’on choisit une maison, une bonne bouteille, une action ou une femme, on préfère en prendre une qui vieillit bien — qui s’améliore avec le temps.
* Mais ne nous laissons pas distraire…
** Le ralentissement se poursuit aux Etats-Unis. Les saisies continuent de grimper en Californie.
* Fortune nous dit que "la prochaine vague de défauts de paiement hypothécaires" approche.
* Et en Floride, le Miami Herald rapporte que le taux de chômage a dépassé les 6% — son niveau le plus élevé en 13 ans. La Floride, tout comme la Californie et le Nevada, est l’endroit où les prix des maisons chutent le plus rapidement. Bon nombre des gens qui travaillaient dans la construction, ou l’immobilier, ou l’installation de revêtements de sol en ardoise, ou le financement de maisons sont désormais à la recherche d’un emploi.
* Là, nous faisons une petite pause pour nous remémorer la vaste plaisanterie économique créée par les Américains. Le magazine Fortune a parlé d’une étude comparant les Allemands aux Américains. Elle disait que les Américains ne travaillaient pas plus longtemps, en fin de compte. Ils font en général à peu près le même nombre d’heures que les Européens. Mais les Américains tendent à occuper des emplois peu qualifiés, dans le secteur des services — ils font griller des hamburgers ou entretiennent des jardins. Les Allemands ont de vraies carrières, grillent leurs propres hamburgers et entretiennent leur propre jardin. Par conséquent, ils passent moins d’heure "à leur poste".
* Mais curieusement, on prend souvent les statistiques pour de la connaissance ; c’est ainsi que les chiffres concernant les revenus des restaurants à hamburgers sont intégrés aux chiffres de la croissance du PIB. On dirait ainsi que l’économie américaine va mieux que l’économie allemande, alors que les deux groupes ingèrent exactement le même nombre de hamburgers. Et les économistes et politiciens américains pensent alors qu’ils ont trouvé le secret du succès économique — parce que le modèle US met des gens au travail… et stimule la croissance du PIB. Ils ne tardent pas à donner des conseils aux Chinois et à pointer les Européens du doigt.
* Ce n’est que plus tard, lorsque le crédit s’épuise et que le secteur des services fait faillite… qu’ils connaissent la chute de l’histoire — une chute très douloureuse. Et ils doivent faire cuire leurs hamburgers eux-mêmes.