La Chronique Agora

Derrière la distraction Mueller… une catastrophe dantesque

Portrait George Washington dollar derrière courbe volatile

Après 13 000 Mds$ de dépenses déficitaires, la reprise américaine est la plus faible de l’histoire économique. Mais plus de relance à crédit reste à l’ordre du jour.

Ces deux dernières années ont été remplies de distractions absurdes, aux Etats-Unis. Le rapport Mueller par exemple : une gigantesque perte de temps.

Idem pour les guerres commerciales… d’abord avec le Canada et le Mexique… puis avec la Chine. Beaucoup de bla-bla… de bavardages et de déclarations.

Il y a aussi eu les deux sommets avec la Corée du Nord… divers scandales et affaires…

A quoi bon ? Pourquoi tout ce cirque ?

En route pour les 40 000Mds$

Regardons ce qu’il se passe vraiment.

Pour commencer, l’administration Trump a augmenté les dépenses militaires de 190 Mds$ – dont quasiment jusqu’au dernier centime est allé aux initiés du secteur de la « défense ».

Deuxièmement, elle a imposé des taxes douanières sur les biens bon marché en provenance de Chine. Cela revient, dans les faits, à faire payer (majoritairement) un nouvel impôt aux consommateurs ayant un revenu moyen.

Troisièmement, elle a mis en place une réduction d’impôts qui a réduit les recettes fiscales… alors même que les dépenses gouvernementales continuaient à grimper.

Quatrièmement, l’équipe Trump a également creusé le déficit fédéral, atteignant le record mensuel de 234 Mds$ en février.

En d’autres termes, plus de la moitié de ce qu’elle a dépensé a été emprunté… portant le total des nouveaux emprunts annuels à environ 1 000 Mds$ par an – même sans récession.

Lorsqu’une récession se produira, ce chiffre s’envolera à 2 000 Mds$, faisant probablement passer la dette gouvernementale totale à 40 000 Mds$ d’ici 2030.

Ça ne marchera jamais

Bref, tandis que le public est obnubilé par le rapport Mueller et autres affaires, les autorités mettent en place une catastrophe dantesque – avec des dépenses galopantes et des recettes en baisse.

Stephen Moore (le choix de M. Trump pour la Fed) et d’autres partisans du « côté de l’offre » pensent avoir la réponse. Ils croient qu’il leur suffit d’étudier les « données »… et d’élaborer des politiques de taxation et de dépenses nécessaires pour relancer l’économie… afin de résoudre le problème par la croissance.

Eh bien… ça ne marchera pas.

Les relances ne marchent pas. Elles n’ont jamais marché, et elles ne marcheront jamais.

Voici pourquoi.

Nous avons séjourné dans un hôtel de luxe cette semaine. Nous avons pris deux chambres – dont la plus jolie de l’établissement. Nous avons dîné à quatre, avec deux bouteilles de l’un des meilleurs vins sur la carte.

La note se montait à 14 282 pesos. Cela semble faire beaucoup. Une assistante marketing de Buenos Aires peut gagner plus de 1 million de pesos par an. Un banquier empoche généralement plusieurs millions. Les Argentins ont tellement relancé leur économie que les prix doublent chaque année.

Mais l’hôtelier, l’assistante marketing, le banquier – sont-ils riches ? Pas du tout. L’économie se réduit de 6% par an. Le pays tout entier est sur les dents… retenant son souffle tandis qu’il tente de se dépêtrer de décennies d’excès de dépenses et de dettes.

Revenons-en aux Etats-Unis.

Depuis le début du XXIè siècle, la Fed a ajouté 4 000Mds$ de nouvelle monnaie. Qui plus est, elle prête de l’argent à taux négatifs, en termes réels, depuis 10 ans.

Le Congrès et la Maison Blanche ont eux aussi joué un rôle. Les administrations Obama/Trump ont ajouté quelque 13 000 Mds$ de dépenses déficitaires.

On pourrait penser que cela suffirait à stimuler l’économie.

Non. Cela a produit la reprise la plus faible de l’Histoire… et un taux de croissance moyen qui n’est plus que la moitié de ce qu’il a été.

Que se passe-t-il ? Qu’est-ce qui ne va pas avec la relance ?

Vous le savez déjà, n’est-ce pas ? C’est dans notre formule : R = vr (gg – gp).

Nous allons y revenir plus en détails…

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