La Chronique Agora

La démocratie, vouée à disparaître ?

Nous sommes en train d’évoluer vers des systèmes plus répressifs, plus mensongers et plus autoritaires.

Si vous n’admettez pas que le système du capitalisme financier est en grande difficulté, vous ne pouvez pas comprendre les évènements mondiaux.

Vous ne pouvez pas comprendre les troubles sociaux, l’ambiance détestable, l’agressivité généralisée, votre mal à vivre, votre mal être, vos colères, vos insatisfactions et vos révoltes. Elles vous semblent tomber du ciel, ou pire encore, vous êtes obligés de désigner des boucs émissaires qui vont de Macron aux immigrés.

Vous ne pouvez pas comprendre à la fois les dislocations sociales et politiques à l’intérieur des différentes nations et vous ne pouvez pas comprendre la marche vers la guerre qui a débuté avec l’Ukraine.

Vous ne pouvez pas comprendre les paupérisations, alors que jamais les progrès des techniques et des savoir-faire n’ont été aussi importants et rapides. Vous régressez, alors que tout progresse !

Le monde se compose de deux volets, son actif qui est ce que l’on voit, que l’on fait et que l’on produit, et son passif qui est ce que l’on doit, l’origine des fonds, les droits à prélèvements et à répartition.

L’actif du monde n’a jamais été aussi grand ; on n’a jamais créé autant de richesses efficacement, mais ce qui ne va pas, c’est le passif.

Le passif ne va pas, à ses deux niveaux, d’abord sa masse est trop importante, et ensuite sa composition trop déséquilibrée.

Le passif est totalement dysfonctionnel ; il se compose de trop de dettes, de trop de promesses, de trop de capital fictif, de trop de droits, y compris à retraite, etc. On a promis tout et n’importe quoi, et on a accéléré !

Le passif est colossal et il a progressé plus vite que l’actif, d’une part, et d’autre part, il est tordu, bancal, et inadapté.

Ce passif doit être réduit, euthanasié, et restructuré, car il ne peut être honoré. Pour l’honorer il faudrait encore plus faire la guerre, paupériser, avilir la monnaie, produire des dettes.

Ce passif demande trop de profit, trop de surproduit, trop de cashflow, et comme il va croissant, ces tensions et antagonismes ne peuvent que croître comme elles le font depuis les années 80.

Le monde du capitalisme financier est en crise de reproduction, il a atteint ses limites et ceci se voit.

Le passif du système tel que je l’ai décrit est incarné dans l’ordre social. Et c’est cet ordre social rigidifié qui fait obstacle : l’ordre social, c’est le rigide, le mort, soit les droits et les avantages acquis ; et le mort empêche le vif, il empêche l’adaptation à la marche de l’histoire.

Le système ainsi décrit comme boiteux, bancal et déséquilibré, et il a besoin en plus en plus de béquilles, car il risque de s ‘effondrer. Et il ne se prolonge que par un recours colossal à l’endettement. Ce recours prouve que les revenus gagnés par la production ne suffisent plus à faire tourner le système harmonieusement.

Le système n’est plus capable d’assurer l’ascenseur social, la promotion du niveau de vie des populations et d’entretenir le consensus.

Il est obligé de recourir à la création de fausse monnaie en accéléré à la fois pour stabiliser la pyramide de dettes et pour assurer les dépenses des gouvernements.

Il est obligé de s’armer vis-à-vis de l’extérieur pour assurer son impérialisme, et de militariser la police à l’intérieur afin de mater les foules dites populistes.

Tous les gouvernements sont illégitimes, on s’éloigne des objectifs démocratiques, avec des taux d’approbation dérisoires et l’obligation de recourir à la violence sociale pour durer et imposer des gouvernances iniques.

Je prévois que les coûts que nos sociétés vont de devoir assumer pour continuer dans la voie actuelle vont être colossaux ; à ces coûts de police, d’armement, de future conscription, de propagande, et il va en plus falloir ajouter les coûts abyssaux qui découlent de la grande propagande névrotique sur la transition climatique. Cela va être explosif ; en boule de neige, cela va provoquer des tensions sur les ressources naturelles, sur les revenus nationaux, sur les prix et donc sur les salaires.

Ces tensions ne pourront être contenues dans le système actuel. Il va falloir évoluer vers des systèmes encore plus répressifs, plus mensongers, plus directifs, plus tyranniques, plus autoritaires et plus destructeurs des valeurs anciennes.

[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile