▪ Hier, nous avons révélé les perspectives de Richard Duncan pour les mois qui viennent. Vous avez sans doute remarqué qu’elles correspondent aux nôtres — au moins jusqu’à un point important.
L’idée de base est que l’économie dépend à présent de gigantesques quantités de "liquidités" provenant de la Fed. (Nous mettons "liquidités" entre guillemets parce que la fluidité du QE n’est pas très claire). Tant que la quantité de liquidités dépasse les utilisations que l’économie en fait (principalement des emprunts de la part du gouvernement fédéral et des entreprises), les actions ont tendance à grimper. Lorsque cette quantité baisse, les actions tendent à faire de même.
Si elles n’ont pas déjà coulé, les actions baisseront — rejoignant les niveaux où elles devraient être |
Duncan anticipe que la liquidité deviendra négative au dernier trimestre de cette année (avec moins de cash et de crédit disponible que ce dont l’économie a besoin). Si elles n’ont pas déjà coulé, les actions baisseront — rejoignant les niveaux où elles devraient être.
Mais la Fed semble avoir fait le serment de maintenir la bulle du crédit en expansion jusqu’à la fin des temps… ou jusqu’à ce qu’elle explose — selon ce qui viendra en premier. Janet Yellen ne va pas s’arrêter devant le piège ou le contourner : elle y plongera tout droit… se lançant hardiment dans le plus gros désastre financier de tous les temps.
▪ x59 pour la dette américaine. Et le PIB ?
Ah oui… autant que vous le sachiez… Il y a plus, dans le point de vue macro-économique de M. Duncan. Bien plus. En 1964 — il y a un demi-siècle — les Etats-Unis avaient au total 1 000 milliards de dollars de crédit. Aujourd’hui, ce chiffre est à 59 000 milliards de dollars. La taille de l’économie a-t-elle aussi été multipliée par 59 ? L’économie américaine plus grosse et plus prospère est-elle désormais capable de soutenir 59 000 milliards de dollars de dette… ou plus ?
En 1964, le PIB US était de 656 milliards de dollars. Voyons voir. Aujourd’hui, il est aux environs de 17 000 milliards de dollars. Divisez 17 000 par 656, vous verrez que le PIB a été multiplié par 26… même pas la moitié de la dette.
On ne peut pas prêter à quelqu’un quelque chose qu’on n’a pas. Et si on n’épargne pas d’argent, on ne peut pas le prêter à quelqu’un d’autre |
Normalement et naturellement, la quantité de crédit dans le monde est contrôlée par la quantité d’épargne. On ne peut pas prêter à quelqu’un quelque chose qu’on n’a pas. Et si on n’épargne pas d’argent, on ne peut pas le prêter à quelqu’un d’autre.
Mais le système bancaire de réserve fractionnelle, une réduction des réserves requises et le passage à une devise élastique (en 1968) ont permis de créer du crédit ex nihilo. A partir de rien.
Nous savons que ex nihilo, nihil fit. Mais l’économie mondiale moderne tout entière en dépend néanmoins. De sorte que si la croissance du crédit n’avait fait que suivre la croissance du PIB, elle mesurerait actuellement environ 26 000 milliards de dollars, et non 59 000 milliards. La différence devrait disparaître. Ex nihilo elle est venue… Ad nihilo elle s’en ira. C’est-à-dire que 33 000 milliards de dollars de dépenses et de prix des actifs s’évanouiraient en fumée.
▪ Le monstre hideux des banques centrales
C’est à ça que vous devez vous attendre quand la bulle du crédit éclatera. Durant la Grande dépression, en 1929, la production a été réduite de plus de 40% aux Etats-Unis. La prochaine grande dépression devrait voir une chute encore plus abrupte. Le chômage a atteint 25% durant la Grande dépression — la prochaine devrait être pire. Durant la Grande dépression, un bon pourcentage de la population américaine pouvait encore se suffire à elle-même, avec des jardins, des poules, des porcs et de grandes réserves de conserves. Aujourd’hui, peu de gens pourraient s’alimenter de la sorte, ne serait-ce que pendant quelques jours.
Les banques centrales ont créé un monstre hideux. Désormais, il va dévorer ses propres enfants — les banques vont faire faillite, les prix des actifs vont s’effondrer, la mondialisation va s’inverser.
Tout crédit dépassant l’épargne réelle est une fraude. Il produit un boom frauduleux qui doit être suivi d’un krach |
Les économistes autrichiens nous en avaient avertis : tout crédit dépassant l’épargne réelle est une fraude. Il produit un boom frauduleux qui doit être suivi d’un krach. En fin de compte, le crédit factice doit revenir là d’où il est venu. Les banques centrales peuvent retarder le phénomène ; elles ne peuvent pas l’éviter.
Aujourd’hui, le monde entier dépend de cette expansion sans fin aux Etats-Unis. Sans elle, l’économie chinoise s’effondrerait en même temps que celle des Etats-Unis. Le marché boursier américain sera divisé par deux — au minimum. En bref, ce sera un épouvantable massacre.
Richard Duncan, cependant, va plus loin. Une déflation du crédit — qui pourrait être imminente — pourrait également mettre à bas les finances gouvernementales, dit-il. La Sécurité sociale, l’éducation, les allocations, les dépenses militaires — tout ça serait substantiellement réduit tandis que l’équivalent de 33 000 milliards de dollars part en fumée.
"Selon toutes probabilités", déclare Duncan, "notre civilisation n’y survivrait pas". Au lieu de ça, il est d’avis qu’une déflation du crédit apporterait "le chaos, la famine et la guerre". Etes-vous prêt pour ça, cher lecteur ?