La Chronique Agora

Déficits : les Etats-Unis redéfinissent l’infini (2)

John Mauldin

▪ Nous discutions mardi des politiques d’austérité — et notamment du fait que les autorités actuelles renâclent à les appliquer. Il est vrai que les coupes budgétaires réduisent effectivement le PIB potentiel à court terme. Et pour la plupart des responsables politiques, le court terme est le monde dans lequel ils vivent. Mais à un certain stade, le court terme s’allonge et, à mesure que l’infini approche, les marchés obligataires deviennent très nerveux.

La Grèce a manifesté contre l’austérité qui lui a été imposée. Mais quel choix avait-elle ? Si elle n’avait pas réduit son budget, le reste de l’Europe n’aurait pas financé la nouvelle dette dont elle avait besoin. Les Grecs ne bénéficient pas d’un droit quasi divin qui leur permettrait d’attendre que les Allemands (et le reste de l’Europe) financent leur style de vie. Les marchés obligataires ont donc simplement cessé de financer la dette grecque.

A défaut de l’acceptation par les Grecs de l’austérité (également appelée par certains « réalité »), les coupes budgétaires auraient été beaucoup plus importantes, puisque la Grèce ne peut émettre sa propre monnaie. Le reste de l’Europe a donné de l’argent à la Grèce pour éviter la débâcle potentielle d’une sortie désordonnée de l’euro mais elle lui en a fait payer le prix. Le but du processus était de ramener la Grèce à un stade où elle pourrait se refinancer avec un budget gouvernemental à la baisse.

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L’austérité, ce n’est pas amusant. Demandez à n’importe quel ado dont les parents ont établi des limites là où avant il y en avait peu ou pas. Il s’ensuit une grosse colère. Cela ressemble aux cinq stades du deuil : déni, colère, marchandage, dépression et acceptation. Sauf que lorsque vous parlez de gouvernements gravement surendettés, la dépression peut durer beaucoup plus longtemps que les autres stades.

▪ Revenons-en aux Etats-Unis
Le maire de New York, Michael Bloomberg, et ceux qui pensent comme lui projettent notre expérience actuelle dans un futur lointain. « Regardez les taux d’intérêt », disent-ils ; « ils nous apprennent que les marchés s’accommodent bien des niveaux de la dette américaine et du déficit ». Et ils ont raison ; il n’y a pas de problème aujourd’hui sur les marchés obligataires. Mais ceux d’entre nous qui connaissent l’histoire savent que cela n’est pas inhabituel. Généralement, les marchés obligataires restent optimistes… jusqu’au moment où tout explose et qu’ils ne le sont plus.

Bloomberg a raison de dire qu’il n’y a pas de montant spécifique de dette qui ferait que les marchés cesseraient de financer les Etats-Unis. Si seulement il y avait une frontière claire, facile, nous pourrions alors voir lorsque nous nous en approchons. Mais l’expérience de plus de 250 crises de la dette au cours des cent dernières années nous apprend qu’il n’existe pas de point particulier où les marchés perdent confiance dans la dette d’un gouvernement. Toutefois, lorsque cela arrive, c’est violent.

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