Les déficits de notre pays affectent votre pouvoir d’achat. La pression fiscale va s’accroître et vous devriez envisager de vous créer de nouvelles sources de revenus
Hors biais idéologique, de nombreux chercheurs ont pu démontrer qu’il existait un lien entre le déficit public et le déficit commercial, le premier favorisant le second.
Les premiers travaux sur ce sujet remontent aux années 1960. Mundell (1962) et Fleming (1963) avaient mis en évidence qu’une augmentation du déficit public allait provoquer une hausse des taux d’intérêt. Ce qui aurait pour conséquence d’attirer des capitaux étrangers alléchés par cette rémunération supérieure, contribuant à un renchérissement de la devise de ce pays, et ainsi dégradant la compétitivité de ses exportateurs.
Bien entendu, ce raisonnement ne s’applique plus de la même manière lorsqu’un pays se trouve en zone monétaire commune avec ses voisins, comme la France avec l’euro, puisque ce phénomène se dilue. En revanche, des dépenses publiques systématiquement supérieures aux recettes peuvent s’analyser comme une « petite relance par la consommation » chaque année.
Les ménages bénéficiaires de cette manne publique ont une propension à acheter plutôt des produits importés, la persistance d’un déficit commercial est alors presque automatique.
Petit problème de politique économique à poser à des étudiants en sciences économiques de première année :
« Un pays enregistre chaque année des déficits commerciaux de plus en plus profonds. C’est-à-dire qu’il achète, en valeur, plus de produits manufacturés à l’étranger qu’il ne peut en vendre à ses partenaires. Ce phénomène, désormais ancré, est apparu à la suite du premier choc pétrolier en 1973, et n’a cessé de prendre de l’ampleur depuis (sauf entre 1992 et 2004).
Ce même pays est aussi déficitaire en matière de comptes publics, au point que sa dette (hors engagements liés aux retraites du secteur public par exemple) frôle les 100% du PIB.
Des dépenses publiques supérieures aux recettes fiscales (de l’ordre de 20%, bien loin du chiffre fallacieux de 3% qui ne prend pas la bonne base) trahissent l’existence de ‘transferts sociaux’ élevés (façon technocratique de parler de distribution sans création de richesse équivalente). Cet argent part en moyenne à 70% en consommation de produits importés.
Question : quelle politique économique recommanderiez-vous aux dirigeants de ce pays ?«
Pas besoin d’avoir fait de longues études en sciences économiques pour trouver la réponse : diminuer les dépenses publiques…
De 1981 à 2017, aucun de nos dirigeants, malgré leurs diplômes et leur appartenance aux grands corps de l’Etat n’ont été capables de résoudre (ou n’ont voulu affronter) ce problème élémentaire. Il est vrai qu’une courte et timide parenthèse – de 1986 à 1988 – a été sanctionnée par un désastre électoral qui a vacciné pour longtemps les responsables politiques de ce pays.
La plupart du temps, la réponse aux déficits excessifs était, plutôt que la recherche d’économies, le recours à l’alourdissement des impôts.
Les médecins de Molière recommandaient « la saignée, encore la saignée, toujours la saignée », à chaque aggravation de la maladie. Mais comme au XVIIème siècle, le résultat est toujours le même, la saignée (ou plutôt les impôts supplémentaires) affaiblit un peu plus le malade, jusqu’à le faire mourir.
Une bonne partie des initiatives annoncées de ce nouveau gouvernement (même s’il a quand même créé de nouveaux impôts !) vont dans le sens d’une réduction des dépenses publiques, dont un des volets est la baisse des effectifs de l’administration.
Lors de la campagne de 2017, le candidat Macron s’était engagé à réduire de 120 000 le nombre d’agents publics sur la durée du quinquennat. L’objectif affiché était d’amener à 52% la part des dépenses dans la richesse nationale en 2022, « l’écart entre le niveau de dépenses en France et le niveau moyen de la Zone euro (48,5%) étant ainsi réduit de moitié ». De son côté, le taux de prélèvements obligatoires passerait de 44,5% du PIB en 2017 à 43,6% fin 2022.
Les promesses de diminution des dépenses publiques seront-elles tenues ?
Dans notre pays, l’emploi public mobilise 25% de la population active. Cela signifie qu’un tiers des foyers au moins est directement ou indirectement concerné par ces mesures. Dans les deux tiers restants, exclus des privilèges des fonctionnaires, une bonne partie rêve d’en bénéficier un jour, pour eux-mêmes, à défaut pour leurs enfants. Au total, cela peut faire une majorité de l’opinion publique attachée au maintien de ces privilèges.
D’ailleurs, le budget 2018 voté l’an dernier par le Parlement ne prévoit que la suppression très modeste de 1 600 postes d’agents publics.
Le gouvernement aurait-il déjà abdiqué ? Ou bien réserve-t-il le plus gros de l’effort pour la deuxième partie du quinquennat, lorsque les élections à répétition (européennes en 2019, municipales en 2020, départementales et régionales en 2021, puis présidentielles et législatives – sauf dissolution avant – en 2022) constitueront autant d’obstacles ?
Face à cette équation, on peut craindre que la pression fiscale sur les classes moyennes favorisées (upper middle class) reste élevée. L’introduction du prélèvement à la source pourrait d’ailleurs ouvrir la voie à la fusion de l’impôt sur le revenu avec la CSG, qui deviendrait alors progressive et non plus proportionnelle.
La recherche d’investissements vous permettant de vous constituer des revenus complémentaires, en utilisant différents leviers, afin d’amortir un éventuel choc à venir, doit rester un axe à privilégier.
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