L’excès d’argent compromet la sécurité des Etats-Unis.
Le plus gros problème des Etats-Unis ? Trop de (fausse) monnaie.
Cet argent factice fausse les prix. Il pervertit les politiques fédérales. Il enrichit certaines personnes, tout en appauvrissant la plupart.
L’excès d’argent favorise Wall Street, avec des milliers de milliards en frais et en croissance de capital. Mais il détruit Main Street, avec l’inflation et l’absence d’investissements réels.
Il réduit l’épargne, stimule la consommation, finance des dépenses inutiles et nous laisse avec 100 000 milliards de dollars de dettes privées et publiques.
Enfin, il compromet la sécurité des Etats-Unis.
Voici ce qu’en dit le Wall Street Journal :
« Le char d’assaut, autrefois dominant, se fait humilier sur le champ de bataille
Les chars d’assaut étaient autrefois les rois des champs de bataille. Mais la prolifération des drones en Ukraine fait que les gros véhicules bruyants peuvent être repérés et touchés en quelques minutes. Des dizaines de chars occidentaux à la pointe de la technologie n’ont ainsi été utilisés qu’avec parcimonie dans la bataille qu’ils étaient censés façonner, tandis que d’autres ont été endommagés, détruits ou capturés. »
Les chars sont devenus plus gros et beaucoup plus sophistiqués qu’ils ne l’étaient lors de la Seconde Guerre mondiale. Plus ils sont gros, mieux c’est – du moins du point de vue des producteurs. Et du point de vue de l’adversaire aussi. Plus ils sont chers à construire… plus ils font de meilleures cibles.
Les chars Abrams peuvent coûter environ 40 millions de dollars chacun sur une durée de vie de 20 ans. Mais sur le champ de bataille, ils déclenchent immédiatement une pluie de tirs…
Forbes rapporte :
« Six mois de combats brutaux contre une force russe plus importante ont eu raison de la 47e brigade mécanisée d’élite. L’unité de 2 000 personnes s’est lancée dans une bataille dans l’est en février avec les 31 chars M-1 Abrams que les Etats-Unis ont promis à l’Ukraine l’année dernière. Aujourd’hui, la brigade ne dispose plus que de la moitié de ses Abrams, en supposant que les chars visiblement endommagés ne soient pas tous réparables. Elle en a perdu deux en août, bien qu’elle ait protégé ces chars de 69 tonnes par des couches de blindage réactif supplémentaires. »
Conflict Watcher explique :
« Les forces armées russes auraient capturé un autre char américain M1A1 Abrams utilisé par les troupes ukrainiennes. Les analystes de Bulgarian Military notent que la survie des chars fournis par les Etats-Unis est compromise sur le front. »
Un phénomène similaire se produit en mer, où plus c’est gros, plus c’est cher… moins c’est bien. Reuters rapporte :
« Les Etats-Unis retirent l’un de leurs deux porte-avions du Moyen-Orient
L’un des deux groupes de porte-avions américains déployés au Moyen-Orient – en partie pour dissuader l’Iran de mettre à exécution une menace d’attaque contre Israël – a quitté la région, a annoncé le Pentagone jeudi. »
The National continue :
« Les Etats-Unis et leurs alliés ne parviennent pas à endiguer le rythme élevé des attaques des Houthis en mer Rouge
Dix mois après le début du blocus de la mer Rouge par les Houthis, des experts se demandent à nouveau si la milice soutenue par l’Iran n’a pas vaincu les deux coalitions navales internationales qui tentent de maintenir ouverte cette route maritime vitale par laquelle transitent chaque année environ 1 000 milliards de dollars de marchandises. »
Les Etats-Unis ont la réputation de dépenser autant pour la défense que les dix puissances économiques suivantes réunies. Mais quand on a un si gros marteau, on a besoin d’un très gros clou.
Reuters rapporte :
« Les efforts de la marine américaine pour construire une flotte de navires sans pilote échouent, le Pentagone restant attaché aux grands projets de construction navale, selon certains fonctionnaires et dirigeants d’entreprise. Cela révèle une faiblesse alors que les drones marins refaçonnent la guerre navale. L’efficacité meurtrière des drones marins a été démontrée en mer Noire, où l’Ukraine a déployé des vedettes télécommandées bourrées d’explosifs pour couler des frégates et des dragueurs de mines russes depuis la fin de l’année 2022. »
Pourquoi la marine est-elle attachée à ces grands projets de construction navale ? Nous avons déjà examiné l’étrange et désastreuse politique du Pentagone consistant à limiter les profits de l’industrie, mais pas les coûts. Résultat : les coûts augmentent.
Et quel type de projet est susceptible de générer beaucoup de coûts, souvent bien au-delà des estimations initiales ?
De gros morceaux d’acier, sophistiqués et compliqués, avec de l’électronique à gogo. Les grands navires. Les gros chars d’assaut. Les gros avions.
Les derniers porte-avions de la classe Ford coûtent environ 13 milliards de dollars. Les essaims de drones capables de les mettre hors service coûtent cependant relativement peu cher, chaque drone ne coûtant que quelques milliers de dollars. L’idée n’est pas nécessairement de couler le porte-avions, mais simplement de le rendre inefficace.
Et parfois, les nouvelles armes sont si compliquées qu’elles sont inefficaces, même en l’absence de tirs ennemis. C’est l’histoire du F-35 – un flop qui a coûté 2 000 milliards de dollars, selon Medium.com :
« L’armée de l’air américaine admet silencieusement que le F-35 est un échec
L’armée de l’air a annoncé la réalisation d’une nouvelle étude sur les besoins en matière d’aviation tactique des futurs aéronefs, baptisée TacAir. Ce faisant, le chef d’état-major de l’armée de l’air, le général Charles Q. Brown, a finalement admis ce qui était une évidence depuis des années : Le programme F-35 n’a pas atteint ses objectifs. A l’heure actuelle, il y a peu de raisons de croire qu’il y parviendra un jour. »
Les grosses armes sont principalement utiles pour générer des coûts élevés, de l’argent qui va aux fournisseurs du Pentagone, dont une grande partie revient aux politiciens, aux groupes de réflexion, aux lobbyistes, aux universités et aux officiers « à la retraite ».
Le lobby de la défense, énorme et financé avec beaucoup d’argent, ne peut pas se permettre d’acheter des armes bon marché. Il a trop de « clients » puissants à satisfaire.
Tout le monde veut sa part du gâteau : concepteurs, lobbyistes, avocats, bureaucrates, programmeurs, administrateurs, Wall Street, la Silicon Valley…
Les hommes politiques veulent des usines d’assemblage dans leur propre circonscription. Les écologistes veulent leurs « déclarations d’impact ». Les représentants syndicaux insistent pour que chaque pièce soit fabriquée par des travailleurs syndiqués. Les responsables commerciaux… Les consultants en stratégie… Les experts…
Le temps passe. Les coûts augmentent.
Bien entendu, les autorités fédérales ne peuvent pas payer pour cela. Ils sont encore en train de payer les derniers porte-avions et les derniers avions de chasse. Les factures impayées s’ajoutent donc à la dette nationale et sont reportées, ce qui nuit encore plus à la sécurité économique réelle des Etats-Unis.
Et lorsque les armes sont censées être utiles – en mer Rouge, dans la Forêt-Noire ou sur le Nil Bleu – elles sont rapidement mises hors service par des armes simples d’utilisation et bon marché… ou mises en sécurité…
Après tout, elles sont trop précieuses pour être perdues !