La Chronique Agora

Le Deep State mis à nu

Iran

Le Deep State contrôle, influence, profite du pouvoir pour nous contraindre à faire ce que nous ne voulons pas ou que nous réprouvons. L’Iran est une nouvelle preuve.

Nous nous posons depuis quelques jours une question cruciale : les Etats-Unis sont-ils passés dans le camp des méchants ?

C’est la question iranienne, notamment, qui nourrit cette réflexion. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le milliardaire américain Sheldon Adelson ont réussi à faire grimper la température au Proche-Orient en s’arrangeant pour que The Donald se retire de l’accord nucléaire iranien.

Cela a été relativement facile : après tout, Adelson a été l’un des principaux donateurs de campagne de Trump.

C’est ainsi que le marigot fonctionne : si vous voulez l’influencer, il faut payer.

Le chef du Budget de Trump, Mick Mulvaney, l’a déclaré en des termes très clair à l’Association américaine des banquiers :

« Nous avions une hiérarchie dans mon bureau, au Congrès. Si vous êtes un lobbyiste qui ne nous a jamais donné d’argent, je ne vous parlais pas. Si vous êtes un lobbyiste qui nous a donné de l’argent, il se peut que je vous parle ».

L’erreur de l’Iran

Nous voyons donc la grosse erreur commise par l’Iran : ils n’ont pas engagé les meilleurs lobbyistes… et ils n’ont pas contribué à la campagne de The Donald. S’ils avaient glissé un milliard ou deux dans la poche de la bonne personne, peut-être que le président aurait déclaré qu’Israël était un Etat-voyou !

Mais tirons un peu la couverture pour observer le Deep State lui-même, entièrement nu.

Le terme peut faire penser à un petit groupe de conspirateurs prévoyant de dominer le monde. Ce n’est pas le cas.

Certes, il existe des groupes de gens ayant leur propre programme… et certes, parfois, il leur arrive de fomenter une révolution ou de réussir un coup d’Etat.

Mais lorsque nous parlons du Deep State, nous faisons allusion à une foule de gens avec des desseins très différents. La Maison Blanche… le Congrès… les bureaucrates… les experts… les think tanks… les ronds-de-cuir… les lobbyistes… les compères… les zombies… les apparatchiks… la nomenklatura… les arrivistes… les profiteurs…

Ce sont les « initiés ». Ce sont les gens qui contrôlent directement, influencent ou profitent du pouvoir gouvernemental pour vous forcer à faire des choses que vous ne voudriez pas faire autrement.

Voulez-vous envoyer l’armée (américaine ou autre) vivre de folles aventures de l’autre côté du globe ? Voulez-vous subventionner les compères et les zombies ?

Voulez-vous payer les séances de méditation de vos députés ?

Non ? C’est bien ce que nous pensions.

C’est pourtant ainsi que le système fonctionne : les initiés gagnent ; tous les autres perdent.

Et cela ne se limite pas aux gouvernements de la planète.

Le Deep State avance en vous forçant à reculer

Le FMI… la Banque mondiale… et toute une volée d’organisations, gouvernementales ou non… devraient être inclus. Idem pour le système éducatif… le complexe militaro-industriel… et le secteur médical/pharmaceutique.

Chaque fois que vous voyez les autorités au travail – vous verrez aussi le Deep State dans toute sa gloire corrompue.

Bien entendu, le Deep State compte de nombreuses factions différentes. Certains veulent plus de programmes pour l’égalité des sexes. D’autres veulent de meilleures retraites pour les vétérans de l’armée.

Certains veulent exclure les immigrants, tandis que d’autres veulent les attirer avec de nouvelles gabegies – un revenu annuel garanti, par exemple.

Certains sont du côté d’Israël. D’autres sont du côté de l’Iran.

Les différents membres du Deep State ont des buts très différents. Ce qui les réunit, c’est qu’ils partagent tous la même manière d’obtenir ce qu’ils veulent.

Au lieu de gagner leur argent et leur statut de manière honnête – en fournissant des biens et des services à d’autres – ils vous le prennent. C’est un jeu gagnant-perdant, où ils ne peuvent avancer qu’en forçant les autres à reculer.
[NDLR : Comment voir clair dans le jeu du Deep State… et transformer leurs manoeuvres en profits pour vous ? Les réponses sont ici.]

Quant à se retirer de l’accord iranien, la plupart des observateurs intelligents du Deep State – au Département d’Etat US, par exemple – pensaient que c’était une erreur.

« Cela montre au monde qu’on ne peut pas faire confiance aux Etats-Unis », ont-ils dit.

Ils pensent que cela renforce le jeu des factions iraniennes les plus radicales, et que cela débouchera probablement sur une guerre, menée par le Premier ministre israélien cité plus haut.

Mais Sheldon a eu ce qu’il voulait. The Donald ne connaît peut-être pas grand’chose à la politique étrangère… mais il sait reconnaître un bon payeur quand il en voit un.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile