Le reste du monde – Chine en tête – donne l’impression d’en avoir assez des manœuvres et intimidations des Etats-Unis. Le pays peut-il d’ailleurs encore se permettre de jouer les gros bras aux quatre coins de la planète ?
« La Chine résiste à la pression des Etats-Unis, [qui souhaitent la voir] changer de comportement », titre le Financial Times. Selon le FT :
« Alors que Wendy Sherman, la secrétaire d’Etat adjointe aux USA, s’apprêtait à s’envoler pour la Chine ce week-end, Pékin a imposé des sanctions à sept Américains – des représailles qui illustrent l’état lamentable des relations entre les Etats-Unis et la Chine. »
La Chine n’est pas la seule. Les efforts américains pour changer le comportement de la Russie en usant de « sanctions » ont également échoué – l’exemple le plus récent se trouvant en mer Baltique.
Les Etats-Unis ont tenté d’y sanctionner des entreprises installant un pipeline destiné à apporter du gaz naturel russe en Allemagne.
Sauf que les Russes ont envoyé leur propre équipe faire le travail. Bientôt, les Allemands utiliseront le gaz russe plutôt que le gaz naturel liquide (GNL) plus coûteux expédié par les Etats-Unis.
Le meilleur du monde
La roue tourne. En ce moment, elle tourne en direction d’une indifférence, voire d’une hostilité, croissantes à l’égard des brutalités américaines. Pourquoi ?
« Pour une bonne partie du monde », écrit l’éditorialiste Spengler dans le Asia Times, « il semble que les Etats-Unis sont en déclin. Parce qu’ils sont en déclin ».
Nous parcourons un vieux livre, que nous avons publié en 1988. Intitulé The World’s Best [« Le meilleur du monde », NDLR.], il présentait aux lecteurs les meilleures choses que nous avions découvertes durant près de 10 ans de publication du magazine International Living.
Le livre commençait par décrire notre tentative de classer les pays du monde du meilleur au pire, en leur attribuant des notes sur toute une série de catégories, de la Liberté aux Infrastructures, en passant par la Culture et le Coût de la vie.
C’était une entreprise ambitieuse, probablement téméraire. Il y a trop de différences et nuances régionales pour qu’une telle notation ait un sens. Aux Etats-Unis, par exemple, la vie à la dure dans un ranch de l’ouest du Montana n’a pas grand’chose à voir avec la vie à la dure dans l’ouest de Baltimore.
Qui est le champion ?
Mais c’était plutôt amusant… et c’était une lecture intéressante. En 1988, devinez quel pays était au top… le meilleur endroit où vivre au monde ? Voici comment nous en parlions à l’époque :
« Les Etats-Unis gagnent la première place, avec un score total de 88,88. Bien qu’ils ne se distinguent pas dans toutes les catégories, leurs bons résultats dans la plupart d’entre elles les placent en tête.
Voici la répartition du classement des Etats-Unis par catégorie. Dans la catégorie santé, ils se classent 15èmes. Dans la catégorie culture, ils sont premiers. Dans la catégorie économie, les Etats-Unis sont 20èmes. En ce qui concerne le coût de la vie, ils se classent à une médiocre 49ème place [il n’était pas bon marché de vivre aux Etats-Unis… par rapport au reste du monde]…
En termes de stabilité politique, les Etats-Unis se classent en troisième position… Ils se classent au premier rang pour les infrastructures… Dans le domaine des loisirs et de l’environnement, les USA s’en sortent également bien, à égalité avec l’Australie, la France, l’Italie et la Nouvelle-Zélande pour la première place. Et dans le domaine de la liberté, les Etats-Unis sont à égalité avec 21 autres pays pour la première place. »
A présent… 33 ans plus tard… qu’en est-il ?