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Début de krach : les actions à éviter

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Alors que les signes d’un krach boursier se multiplient, après la correction depuis le début de l’année, certaines actions sont à éviter, et d’autres à privilégier.

Le krach a-t-il commencé ? Peut-être. En tous cas, les premiers signes de la dévaluation mondiale sont déjà visibles.

Les investisseurs acceptent de payer les actions d’une entreprise à un prix élevé par rapport à son chiffre d’affaires (ou ses profits) lorsque la liquidité est abondante.

Pourquoi ? Parce que la liquidité propulse les estimations à la hausse. Ceci se produit car, avec de l’argent facile, les gens pensent que les perspectives de résultats futurs et de trésorerie seront bonnes.

Inversement, lorsque la liquidité se retire, les estimations sont revues à la baisse. Nous pensons que c’est ce qu’il se produit actuellement sur les marchés actions. L’indice américain S&P 500 est en recul de 13% sur les cinq premiers mois de l’année. Ce n’est pas un krach, puisque la définition officielle est une baisse de 20%. Cependant, l’indice Nasdaq 100, connaît pour sa part déjà un krach, étant donné qu’il a perdu 23% sur cette période.

Nous nous attendons à ce que la baisse continue, jusqu’à ce que les valorisations atteignent des ratios plus réalistes au regard de l’Histoire. Comme vous le savez, notre mesure fétiche est le ratio qui compare la valorisation du Dow Jones à celle de l’or. Il s’établit en ce moment à plus de 17. Nous nous attendons à ce que, lorsque la baisse des actions aura pris fin, ce rapport se situe en dessous de 5. Cela signifierait en parallèle une baisse du S&P 500 de 50%, par rapport au sommet du début de l’année 2022.

Une chute sévère

Les GAFAM (Google, Apple, Amazon, Microsoft et Facebook) sont les valeurs les plus négociées de cet indice, qui regroupe les 500 plus grosses capitalisations des Etats-Unis. Les valeurs technologiques sont aujourd’hui à la mode, comme l’étaient les valeurs « internet » dans les années 2000.

Voici une cartographie du recul des valeurs du S&P 500 sur l’année 2022 jusqu’à fin mai. Plus la surface est grande, plus la capitalisation boursière de la société est importante. La couleur rouge représente les baisses, et le vert les hausses.

(Mis à jour au 1er juin 2022, avant l’ouverture des marchés. Source et derniers chiffres : https://finviz.com/map.ashx?t=sec&st=ytd)

Comme vous pouvez le constater, cette « carte thermique, » est rouge sang. Mais cela ne veut pas dire que toutes ses sociétés subiront le même sort lors du krach… Cliquez ici pour lire la suite !

Comme vous pouvez le constater, cette « carte thermique, » ou heat map, est rouge sang.

Les 10 plus grosses capitalisations représentent un peu plus de 10 000 Mds$, soit environ 25% de l’indice (sur un total de 38 300 Mds$). Le groupe Apple à lui seul pèse 7%. Microsoft 6%. Amazon 3,7%. Tesla 2,4%. Google 2,2%. Tous sont dans le rouge.

En revanche, vous pouvez apercevoir une tache verte sur cette carte, en bas à droite. C’est le secteur de l’énergie, dont en particulier les pétrolières ExxonMobil (XOM) et Chevron (CVX), en hausse de plus de 50% ! Vous constaterez que toutes les valeurs de ce secteur progressent.

Pas encore le fond pour les stars de la cote

Selon nous, il est plus important d’être placé dans le bon secteur au bon moment que de chercher à faire du stock-picking, de la sélection d’entreprises. Notre secteur préféré de cette décennie est celui du pétrole et du gaz.

En se fondant sur la valeur de l’action rapportée au chiffre d’affaires – une mesure qui en dit long sur la perception de l’avenir – les stars restent encore chères. Tesla se paie 12 fois son chiffre d’affaires. Microsoft plus de 10 ; Apple 6 ; Google 5 ; et Amazon, la moins chère, 2.

Mais même payer deux fois le chiffre d’affaires d’une entreprise reste cher. A titre de comparaison, à la fin de l’année durant laquelle a éclaté la bulle internet, en décembre 2000, ce chiffre était de 1,77 (les plus gros ravages s’étaient alors produits sur le Nasdaq).

Toutes les actions dont nous parlons ont connu une incroyable performance durant ces dix dernières années. Tesla a vu son prix multiplié par 14, Microsoft par plus de 10, et Apple par plus de 7. L’assouplissement quantitatif et les taux d’intérêt bas ont profité à ces valeurs et ce secteur, plus qu’à toutes les autres classes d’actif (sauf peut-être le Bitcoin et certaines cryptomonnaies).

Mais maintenant ?

Lorsque la liquidité commence à se retirer, d’énormes erreurs stratégiques sont possibles. Pensez à celles du gérant Bill Ackman avec Netflix. Il a pris ses pertes sur cette valeur et clôturé sa position le 22 avril. D’autres mauvaises expériences de ce genre attendent les fonds et les investisseurs en Bourse, surtout avec les actions les plus chères.

Les actions à détenir

Quelles entreprises ont le pouvoir de répercuter les hausses de prix qu’elles subissent sur leurs clients ?

Partons d’un exemple concret pour aborder ce sujet.

Lors de la séance fortement baissière du vendredi 22 avril 2022, Kimberley Clark faisait partie des taches vertes sur le graphique montré plus haut.

C’est une entreprise modeste en taille dont la capitalisation dépasse tout juste 40 Mds$. Mais ce même jour, elle publiait ses résultats que le marché a appréciés. Kimberly-Clark produit des couches, des mouchoirs en papier et du papier hygiénique.

Rien d’excitant et beaucoup de concurrents. Mais les chiffres montraient que les ventes progressent et que la société avait été capable de répercuter la hausse de ses coûts sur ses clients, conservant ses marges. Ses ventes étaient en hausse de 16% sur le premier trimestre.

C’est ce qu’on appelle le pouvoir de fixation des prix.


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