La Chronique Agora

De l’Australie au Japon, la démographie est aussi une affaire de ressources naturelles

▪ Qu’est-il arrivé aux Japonais ? Et où sont passés les Russes ?

Pouvez-vous imaginer — pour une terrible seconde — un monde sans sushi ni vodka ? Pas nous. Nous pouvons imaginer l’enfer que ce serait, certes. Un purgatoire de feu et de soufre, de douleur infinie et insupportable. Mais ce ne serait pas un monde… ou du moins pas un monde dans lequel nous choisirions de vivre.

Eh bien, il va falloir s’y habituer quand même, nous disent les tendances démographiques.

D’ici 2050, selon d’ambitieuses spéculations prévisionnelles du magazine TIME, « le déclin du taux de naissance dans des deux des pays les plus influents au niveau économique et politique, le Japon et la Russie, les fera chuter de leurs positions actuelles de neuvième et dixième pays les plus peuplés au monde, respectivement, au rang de 16e et 17e ».

La population russe, forte de 142 millions d’âmes, chutera de quelque 40 millions de personnes d’ici le milieu de ce siècle si les tendances démographiques actuelles se poursuivent. La population japonaise, c’est bien connu, rétrécit comme peau de chagrin depuis le milieu de la dernière décennie, où elle a atteint les 125 millions. D’ici 2050, à nouveau en partant du principe que les tendances actuelles se poursuivent, ce chiffre tombera à 100 millions environ.

Apparemment, les Russes et les Japonais ont mieux à faire de leur temps que de se reproduire.

« Mais… mais… qui va fabriquer nos robots ? » entendons-nous quelques lecteurs se demander.

« Et où commanderons-nous nos poupées gigognes ? » gémissent d’autres.

De toute évidence, nous n’aurons pas à nous passer de tout ça… surtout que les Chinois, plutôt nombreux, peuvent en fabriquer des imitations pour la moitié du prix.

Bien entendu, les populations augmentent et diminuent. C’est leur fonction. Les tribus indigènes succombent aux aspirations des conquérants. Ensuite, quand les pilleurs deviennent légitimes, quand les étrangers s’installent et deviennent des autochtones, ils s’exposent à leur tour aux conquêtes de l’étranger… ou de l’intérieur. C’est le cours naturel des choses.

Ce n’est pas pour autant que les politiciens ne vont pas tenter de l’empêcher. La classe politique n’a jamais rencontré une situation qu’elle ne considère pas comme un problème… qui a bien entendu désespérément besoin de leur propre solution unique et géniale. Cette fois-ci, c’est Vladimir Vladimirovitch Poutine qui s’y colle. Le nouveau président « réélu » de Russie s’est engagé à « revigorer » la population russe en poussant les jeunes couples à faire plus l’amour… ou du moins plus de bébés.

▪ Quand les ressources naturelles sont en jeu…
Nous réfléchissions à tout ça quand nous sommes revenu dans notre pays natal, plutôt dépeuplé, il y a quelques jours. Avec tout juste 20 millions de personnes répartis sur 7 682 300 km2, l’Australie a l’une des densités de population les plus basses au monde. Comparez ces chiffres avec Hong Kong, par exemple, qui a 6 349 personnes au km2… ou Monaco, qui coince 16 923 hommes, femmes et enfants sur la même superficie minuscule.

Avant que les Russes n’arrêtent d’avoir de petits Vlad et Natacha, la Mère-patrie a vécu de nombreuses attaques de puissances étrangères assoiffées de ressources… Bonaparte et Hitler étant les deux derniers d’une longue lignée de conquérants en puissance. Pour l’instant, l’Australie a évité toute menace sérieuse sur ses propres ressources naturelles.

L’Australie peut se vanter d’une abondance de richesses quasi embarrassante. En survolant cette vaste contrée, nous nous sommes demandé combien de temps elle pourrait garder ces dons… et qui pourrait tenter de se les approprier.

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