La Chronique Agora

La croissance du PIB, oui… mais pourquoi ?

▪ Pas de panique sur Wall Street, pour l’instant. Et l’or est toujours aux alentours des 1 600 $.

Attention, toutefois. Nous avons le sentiment que lorsque les gens reprendront leurs esprits… ils se rueront vers la sortie.

L’Europe passe de l’austérité à la « croissance »… ce qui signifie en réalité plus de dette.

La croissance des Etats-Unis est bidon — avec moins d’emplois aujourd’hui que lorsque la récession de 2008 a commencé.

Plus d’Américains sont sous le seuil de pauvreté. Plus d’Américains profitent de bons d’alimentation.

Et voilà une idée essentielle, qui nous vient de CNN Money : « il devient de plus en plus difficile de rembourser à mesure que les intérêts augmente, si bien que la dette devient de plus en plus lourde ».

Dites donc, quelqu’un devrait le dire aux banques centrales de la planète. Et à Paul Krugman. Et à Ben Bernanke lui-même.

Ils pensent que la clé, pour résoudre les problèmes financiers de la planète, est plus de dépenses… plus de dette et plus de « croissance ». Mais vous savez aussi bien que moi que les autorités ne peuvent pas vraiment donner plus de croissance au monde. La vraie croissance requiert plus de vrais investissements, de vraie production, de savoir-faire… des clients avec de l’argent… et ainsi de suite. Tout ce que nos dirigeants peuvent donner à coup sûr au monde, c’est plus de dette. C’est d’ailleurs exactement le plan.

Plus de dette, c’est certain. La croissance est improbable, quant à elle… sinon dans sa version « ersatz ».

Grâce au LTRO, à l’assouplissement quantitatif et autres mesures, les autorités n’empruntent en réalité aucun argent. Elles l’impriment. On pourrait donc dire qu’imprimer de l’argent est une approche « sans dettes » de la croissance. Sauf que même les billets de banque sont des instruments de dette. Ce sont des « coupons » à maturité zéro. On peut les encaisser à tout moment. Evidemment, on ne recevra en retour que d’autres billets de papier. Ce qui démontre à quel point le système est ridicule.

Mais aujourd’hui, nous n’avons que faire des inepties du système. Nous pensons à la croissance elle-même…

▪ Comment faire grimper le PIB
L’homme qui prend sa voiture pour aller au bistrot du coin, passe sa nuit à boire et revient chez lui… stimule le PIB. C’est encore mieux s’il a un accident de voiture sur le chemin du retour. C’est alors un véritable héros pour l’économie. Il doit acheter une nouvelle voiture.

Le malheureux qui reste chez lui, en revanche, est un boulet pour la croissance.

La personne qui va au restaurant soir après soir au lieu de cuisiner ses propres repas… celui qui laisse la fenêtre ouverte et le chauffage allumé… celui qui fait appel à un jardinier au lieu de tondre sa pelouse… celui qui emprunte pour financer une maison ou des vacances — tous augmentent le PIB.

Vous voulez faire quelque chose pour le PIB ? Vous voulez de la croissance ? Arrosons mutuellement nos jardins. Demandons  à d’autres de laver nos vêtements… et nettoyer nos maisons. Fabriquons des gadgets, des bidules et autres objets sans valeur, et revendons-nous les les uns aux autres. Ne faites rien par vous-même.

La personne qui cultive son propre jardin… qui coupe son propre bois… qui répare son propre toit — est un traître à l’économie. Il doit prendre un autre emploi… emprunter de l’argent… brûler plus de carburant… pour acheter plus de choses !

Ne sait-il pas que le monde a besoin de croissance ?

Le problème, avec la croissance du PIB, c’est qu’elle ne fait qu’indiquer à quelle vitesse les roues tournent. Elle ne dit pas si l’on arrive quelque part.

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